SortiesExpositions
Crédit photo : Tous droits réservés @ Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat est membre du «club des 27», ces artistes morts à l’âge de 27 ans et dont le décès précoce participe à leur notoriété. Né en 1960 à Brooklyn, il graffe les murs de la métropole américaine sous le pseudonyme de SAMO («same old shit»).
Il fonde en 1979 un groupe de noise rock et participe régulièrement à une émission de télévision. Sa carrière artistique prend un envol décisif en 1980 quand il fait la rencontre d’Andy Warhol. Basquiat commence alors à exposer dans des galeries new-yorkaises aux côtés d’artistes de son époque, comme Keith Haring.
L’ampleur de son succès fait tourner les têtes. Ses toiles s’arrachent à prix d’or, et Jean-Michel Basquiat devient la marotte des milieux branchés de l’art avant-gardiste américain. Le jeune homme fait même la couverture du supplément du New York Times.
Mais Basquiat souffre d’une dépendance à la drogue et il décède d’une surdose en 1988 dans son studio.
Il laisse derrière lui des centaines et des centaines de toiles, environ 1 500 dessins, des affiches de concert et des graffitis.
Aujourd’hui, certaines de ses toiles se vendent pour plus de 100 millions de dollars US.
Basquiat multimédia
Le Musée des beaux-arts de Montréal a choisi de rendre hommage à cet artiste foisonnant en associant ses tableaux, dessins et affiches à des courants musicaux.
Une fois sur place, j’ai circulé dans les différentes salles de l’exposition en me laissant porter par la musique. Du rock, du jazz, du be-bop ou du hip-hop, et même des bruitages télévisés. Autant de styles et de sons qui avaient inspiré le jeune peintre, lui-même musicien.
Si le MBAM a décidé d’associer les arts plastiques de Basquiat à la musique, c’est parce que «l’art de Jean-Michel Basquiat est chargé de son», explique Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du musée et commissaire de l’exposition.
L’exposition est aussi ponctuée de vidéos: ici, Basquiat participant à l’émission de Glenn O’Brien à la fin des années 1970; là, Basquiat et son groupe de noise rock, Gray. À l’entrée, des extraits du film Downtown 81‘ dans lequel il jouait son propre rôle sont diffusés.
Sans prendre une place excessive dans l’exposition, j’ai compris que ces vidéos permettent en fait de voir l’artiste évoluer dans son milieu et nous laissent entrevoir sa personnalité.
Le parti pris d’aller vers le multimédia est à mon sens réussi, puisque les rythmes et les ambiances sonores apportent de la profondeur aux œuvres exposées. L’exposition devient alors pleinement sensorielle et permet de mieux se plonger dans les courants musicaux et plastiques que Basquiat avait explorés.
Carnets, dessins et flyers
Relativement peu de toiles, néanmoins, sont exposées par le Musée des beaux-arts (toutes proportions gardées!) On peut le regretter, car les couleurs vibrantes qu’emploie Basquiat et ses techniques de collage sont à mes yeux ses œuvres les plus intéressantes.
On compte en revanche des dizaines de flyers pour des concerts aux allures underground, ainsi que des esquisses, des dessins, quelques graffitis et des carnets de travail. Ces derniers, démembrés par les collectionneurs, sont exposés, encadrés, feuille à feuille, dans un grand dévoilement de l’intime.
Je me suis sentie un peu gênée dans cette salle, qui se rapproche de la canonisation d’un artiste qui n’en demandait peut-être pas tant.
Pour conclure, À plein volume: Basquiat et la musique est une belle réalisation du musée montréalais, mettant à l’honneur un artiste passionné et passionnant. Même si les tableaux viennent à manquer, le pari multimédia apporte une touche intéressante à la muséographie et permet une immersion dans le New York des années 1980.
L’exposition est ouverte au public jusqu’au 19 février 2023.
Visite guidée de l'expo «À plein volume: Basquiat et la musique» en images
Par Tous droits réservés @ Musée des Beaux Arts de Montréal
L'avis
de la rédaction