SortiesFestivals
Crédit photo : Mathieu Pothier
Encore une fois cette année, Osheaga regroupe toute une mosaïque d’artistes variés, qu’ils soient émergents ou bien établis. Le festival avait notamment invité le plus montréalais des groupes à venir clore cette première journée!
Retour en mots et en images sur ce coup d’envoi hautement réussi.
Fredz: lentement mais sûrement
Celles et ceux qui, comme moi, aiment arriver tôt sur le site du festival finissent souvent par découvrir de nouveaux artistes dont on n’a pas fini d’entendre parler. Et à chaque édition d’Osheaga, ce n’est pas ce qui manque!
Lentement mais sûrement, une foule de plus en plus croissante s’est massée devant la Scène Verte / de la Vallée pour découvrir des artistes montréalais tels que Fredz.
Et mon petit doigt me dit que ce dernier sera d’ailleurs à surveiller: avec sa coupe au bol, ses lunettes rondes et ses textes teintés de romantisme et de conquête spatiale, le rappeur de vingt ans est un artiste à part qu’il faut surveiller de près!
L’artiste nous a présenté plusieurs chansons tirées de son deuxième album Astronaute. Des chansons courtes, efficaces, bien écrites et 100% en français SVP! Il est talentueux, authentique et grandement sympathique. Merci Fredz!
Robert Robert: une entrée en matière relax
Ensuite, sur la Scène des Arbres, soit la plus petite du site, l’auteur-compositeur québécois Robert Robert est venu faire un tour de chant.
La musique électro-pop de l’ancien DJ était une bonne trame sonore pour l’occasion, et je dois dire que ses vêtements vert forêt s’agençaient plutôt bien avec l’environnement autour de la scène. Ce n’était pas une si mauvaise façon de se mettre tranquillement dans le bain au final!
Certes beaucoup moins achalandée que les scènes principales, c’était une entrée en matière plutôt relaxe qui a donné le ton à cet après-midi ensoleillé.
PinkPantheress envoûte les plus jeunes
Puis, direction Scène de la Vallée pour rencontrer PinkPantheress. Je dois avouer que je ne connaissais pas cette dernière du tout, mais en faisant quelques recherches, j’ai appris qu’elle était une jeune chanteuse pop britannique d’à peine 21 ans qui s’est fait connaître sur TikTok.
Ce dernier point me laissait un peu perplexe, sauf que j’ai choisi de laisser la chance au coureur!
Ce fut une excellente décision, car cette dernière a un talent certain pour la mélodie. Pour son jeune âge, elle a également une bonne présence scénique. La scène paraissait cependant un peu vide, alors qu’elle s’y trouvait seule, sans décor, avec une acolyte qui ne fait que démarrer les trames musicales. Un écran projetait parfois des images derrière elle, mais elle aurait gagné à ce que ce soit un élément plus présent tout au long de sa prestation.
Le spectacle, d’une durée initiale de quarante minutes, n’en a duré que trente finalement. Il faut dire que ses chansons sont toutes plutôt courtes. On a eu droit à une première visite à Montréal réussie, puisque ses jeunes fans ont semblé adorer.
All Hail King Hannah!
Retour à la Scène des arbres pour le spectacle de King Hannah. C’est un autre groupe dont je ne connaissais pas tellement le répertoire, mais j’ai été agréablement surpris lorsque j’ai reconnu, dès le deuxième morceau, les premières notes de l’excellente «State Trooper» de Bruce Springsteen, un de mes artistes préférés. C’est toujours plaisant de se retrouver en territoire connu lorsqu’on ne s’y attend pas!
Mais au-delà de ce «bonbon», le groupe de Liverpool a offert une excellente prestation mettant en valeur leur stoner rock très planant. Ils sont définitivement un groupe que je vais garder à l’œil, et c’est également mon premier coup de cœur de la journée.
J’ai ensuite profité d’un rare temps mort dans l’horaire chargé que je m’étais imposé pour aller prendre une bouchée. Est-ce juste moi ou les prix ont explosé? 20 $ pour une poutine et 12 $ pour une Coors Light, c’est exagéré.
Mais bon, c’est comme ça dans presque tous les événements… Il faut vivre avec.
Local Natives: sur le pilote automatique
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de rentrer au travail le matin après avoir passé la nuit à picoler, ou simplement à vous retourner dans votre lit sans fermer l’œil de la nuit?
Eh bien, vous n’êtes pas les seuls! Ça semblait en tout cas être le cas des cinq membres de Local Natives… Malgré un bon concert dans l’ensemble, on sentait que l’énergie n’était pas à son paroxysme et que le groupe californien d’indie rock semblait quelque peu sur le pilote automatique. Bon, ça arrive, surtout quand on enchaîne les dates de spectacles!
Heureusement, les fans de Local Natives n’ont pas boudé leur plaisir et ont pu chanter plusieurs succès de la formation, dont «I Saw You Close Your Eyes», «Dark Days» et «When Am I Gonna Lose You».
Somme toute, ce fut un spectacle honnête, mais j’ai déjà vu mieux de la part du groupe.
Parcels: alors on danse!
Juste après Local Natives, la Scène Verte accueillait le groupe australien Parcels. Et quiconque connaissait la formation savait à quoi s’attendre: à des morceaux énergiques et dansants, teintés de rythmes disco et d’électronique. Bref, une musique parfaitement ensoleillée pour accompagner un après-midi un brin caniculaire et conçue pour faire brasser quelques popotins.
Et à ce chapitre, Parcels n’a pas déçu!
Le quintette a offert un long jam dansant de 45 minutes qui ne s’est jamais estompé avec, au menu, des morceaux tels que «Lightenup», «Tieduprightnow» et même un remix de «I Follow Rivers» de Lykke Li. Seule ombre au tableau: l’absence de la très funky «Overnight» dans la liste des morceaux joués.
Tant pis, on a dansé pour la peine et, au final, c’est le plus important.
The Kid LAROI comble ses fans
Mon parcours de la journée m’ayant surtout amené vers les plus petites scènes, c’est lors du spectacle de The Kid LAROI que je me suis retrouvé pour la première fois devant les scènes principales d’Osheaga.
Le chanteur australien de 18 ans était définitivement très attendu, à en juger par la foule dense et la réaction des festivaliers et surtout des festivalières présentes qui chantaient la plupart des chansons.
Le jeunot a définitivement du talent à revendre et déborde de charisme sur scène. Il faudra maintenant voir s’il saura se démarquer du lot alors que, musicalement en tout cas, il offre le même genre de pop-rap-emo prisé par plusieurs artistes actuels.
Une chose est sûre, il attire déjà les foules et suscite une forte réaction.
Seul point négatif, il a étiré sa prestation de sept minutes… ce qui était un peu fâchant pour ceux qui attendaient Charli XCX.
Charli XCX*: la nouvelle reine de la pop
Alors que les amateurs de punk et de musique qui brasse attendaient avec impatience le set de Turnstile à la Scène des Arbres, une grande masse de fans s’étaient réunis à la Scène de la Montagne pour y entendre Charli XCX, probablement l’une des chanteuses les plus populaires du moment.
Avec ses pas de danse endiablés et son énergie à revendre, l’artiste de 29 ans a rapidement mis la foule dans sa petite poche.
C’était vraiment la setlist parfaite pour faire la fête chez les amateurs de pop. De petits hymnes pop se sont enchaînés, comme «I Don’t Care» (qui a particulièrement enflammé l’assistance) «Beg for You», «New Shapes», «Good Ones» et «Boys», que la chanteuse a dédié à tous les hommes homosexuels dans l’assistance (et ils étaient nombreux!)
C’était efficace, malgré l’abus de playback. «Make some fucking noise for me, bitch!» a lancé Miss XCX avant de tirer sa révérence.
*Désolé, nous n’avons pas de photos de la prestation, car l’équipe de Charli XCX a interdit aux photographes d’immortaliser le moment en images… Tant pis!
L’énergie punk contagieuse de Turnstile
Pendant que Charli XCX faisait danser les spectateurs sur la scène principale, le groupe punk hardcore Turnstile prenait d’assaut la Scène de la Vallée. Dès les premières notes de «Mystery», il était clair que l’on allait avoir droit à une performance très différente par rapport aux autres artistes présents.
En se fermant les yeux, il n’aurait pas été difficile de s’imaginer au Rockfest ou à ‘77 Montréal pendant un moment.
Mais leur musique, un peu plus nuancée, n’était toutefois pas complètement déplacée sur une scène d’Osheaga. D’ailleurs, plusieurs festivaliers curieux sont venus les observer et bon nombre semblaient même connaître les paroles des chansons.
On a même eu droit à un circle pit, ce qui n’est pas habituel à cet évènement!
Yeah Yeah Yeahs: Karen O, fidèle à elle-même
«Oui, on va la jouer, Heads Will Roll», a lancé une Karen O peut-être un brin excédée de se la faire demander, en fin de concert. Il aurait effectivement été impensable pour Yeah Yeah Yeahs de ne pas jouer leur pièce maîtresse, même si leur succès ne s’arrête pas là.
En plus de ce morceau populaire, le groupe avait cette fois-ci de nouvelles chansons à nous faire découvrir, puisque Cool it Down, leur premier album en neuf ans, paraîtra en septembre prochain.
En effet, pendant qu’une partie des festivaliers planaient avec Les Louanges devant la Scène des Arbres, les amateurs de rock s’étaient donné rendez-vous sur la grande scène pour la prestation du groupe new-yorkais, qui donne toujours de solides performances. Et celle-ci n’a pas fait exception à la règle!
Surtout du côté de Karen O, la leader de la formation.
Fidèle à elle-même, elle s’est présentée sur scène avec un costume de scène des plus éclatés et extravagants, composé d’un casque de guerrier, de chaînes et de confettis multicolores. Côté prestation, madame O est tout aussi solide.
Si vous voulez avoir un solide exemple de bête de scène, c’est vers elle qu’il faut se tourner!
Gardant le meilleur pour la fin, Yeah Yeah Yeahs a clôturé son spectacle avec un véritable feu roulant de succès nostalgiques: «Soft Shock», «Gold Lion», «Maps» et «Heads Will Roll» coup sur coup.
Voilà une brillante façon de conclure une prestation et de mettre la table pour le clou de la soirée.
Arcade Fire joue à domicile
Douze ans après avoir été la tête d’affiche d’Osheaga, Arcade Fire effectuait son grand retour à la maison pour nous présenter les chansons de son sixième album, WE, mais aussi pour nous faire communier au son des plus grands classiques de The Suburbs, Reflektor ou même Funeral.
Je dois avouer que même les morceaux du «mal aimé» Everything Now rentraient au poste comme une tonne de briques!
Aucun doute: la magie opère encore.
Dès les premières notes d’«Age of Anxiety I», le public était d’ores et déjà conquis. Et pendant plus de 100 minutes bien tassées, ce dernier a chanté avec enthousiasme chacune des paroles, et ce, même pendant «End of Empire», une pièce progressive de neuf minutes! C’est dire à quel point le groupe a gardé une place de choix dans le cœur des Montréalais.
Win Butler, chanteur principal du groupe, s’est d’ailleurs remémoré quelques souvenirs de la métropole québécoise, évoquant notamment son passé de vendeur de sandwichs quelque part sur Saint-Viateur. Arcade Fire nous a même servi «Heart’s on Fire» en compagnie de Dan Boeckner de la formation montréalaise Wolf Parade.
Niveau présence scénique, c’est cependant sa conjointe Régine Chassagne qui remporte la palme. Si Win a le magnétisme, elle a la fougue et le charisme. S’adressant en français à la foule, la musicienne a offert de nombreux moments d’anthologie, notamment pendant «Rabbit Hole» (mention spéciale à la ceinture laser), «No Cars Go» (formidable accordéon) et, bien sûr, l’incontournable «Sprawl II: Mountains Beyond Moutains», durant laquelle elle a pris un bain de foule et rendu un vibrant hommage à Montréal et à Haïti, où elle a passé son enfance.
Et quoi de mieux que d’entendre des milliers de festivaliers entonner «Wake Up» sous la pluie pour clore ce concert de magnifique façon? Voilà un concert qui restera assurément gravé dans les annales du festival!
Si vous l’avez manqué, pas de panique! Win Butler a confirmé durant la prestation que son groupe reviendrait en sol montréalais en décembre au Centre Bell, avec Beck en première partie, pour clore la tournée de WE, présentement en cours.
On se dit donc à bientôt, Arcade Fire!
On a déjà hâte.
Entendu vendredi à Osheaga:
«That singer is so nice, they named him twice»
Quelqu’un dans la foule de Robert Robert.
«Hey c’est pas Philippe Fehmiu, ça?»
Eh oui, c’était bien lui!
«Hey, c’est Sugar Sammy là-bas…»
Eh non, ce n’était pas lui!
«Il était temps qu’il enlève son chandail!»
Une festivalière qui n’était définitivement pas venue voir The Kid LAROI pour sa musique!
«Les Foo Fighters ça va vraiment être malade tantôt!»
Un gars qui faisait une mauvaise blague (ou qui était vraiment en retard dans les nouvelles!)