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Crédit photo : Claudia Chan Tak, Naishi Wang et Shion Skye Carter
Od-sor + Double Tigers, présenté le jeudi 26 mai à 19 h 30
Les spectateurs qui prendront part à la soirée du 26 mai auront droit à un programme double avec, pour commencer, un solo de danse contemporaine intitulé Od-sor («l’étoile brillante» en mongole) et interprété par Misheel Ganbold.
Riche des deux cultures mongole et canadienne qui la caractérisent, la danseuse s’illustre déjà depuis plusieurs années dans des compagnies de renommée internationale telles que la Batsheva Dance Company et GötheborgsOperans Danskompani, en plus de participer à des spectacles d’artistes musicaux, dont Céline Dion ou Apashe.
Par la suite, Claudia Chan Tak et Naishi Wang se rencontreront dans Double Tigers. Tous les deux nés en 1986 – l’année du tigre en Chine –, les artistes ont de prime abord des identités culturelles et des chemins de vie complémentaires: Claudia, née à Québec, balbutie un cantonais hésitant et est en quête de ses racines du sud de la Chine. Naishi, quant à lui, maîtrise parfaitement le mandarin et a quitté le pays où il est né et où il a grandi.
En confrontant «l’empreinte du corps chinois dans leurs mouvements», le duo cherchera à identifier ce qu’il reste de leurs ancêtres, de leur héritage et des lieux où ils ont chacun grandi, en plus de comprendre la manière dont leur culture a teinté leur corps, leur esprit et leur façon d’habiter ce monde.
Le public aura ainsi la chance de découvrir si cette performance révèlera effectivement des histoires identitaires qui se recoupent… ou qui évoluent en parallèle.
Chemin inattendu, présenté le vendredi 27 mai à 19 h 30
Le lendemain, en collaboration avec le Dance West Network basé à Vancouver en Colombie-Britannique, le Festival Accès Asie fera monter sur scène trois danseurs canado-asiatiques chacun.e.s issu.e.s de la scène émergente: Shion Skye Carter et Eric Cheung de Vancouver, ainsi que Kristy Janvier du Manitoba.
Originaire de Tajimi au Japon, Shion Skye Carter ouvrira le bal avec Threading Echoes, une performance révélant l’histoire du «shifu», un tissu assemblé à partir de fils de papier washi appelé «kami-ito», pour révéler de son point de vue canado-japonais la façon dont nous sommes reliés aujourd’hui à cette pratique traditionnelle et concrète du Japon du VIe siècle.
Entre évocation d’une présence ancestrale par le biais de gestes doux, d’un tableau gestuel et d’ombres, la performance de l’artiste tentera de nous rappeler à quel point l’engrenage de surconsommation dans lequel nous sommes pris peut emprisonner nos systèmes nerveux et nos esprits.
Par la suite, c’est Éric Cheung, Hongkongais d’origine, qui montera sur scène pour interpréter Re: 1974, une réincarnation de l’immigration de son père vers le Canada. Du point de vue du danseur, cette création invite à se remémorer, à se souvenir et à revivre les luttes et les aventures que son paternel a connues avec l’espoir d’offrir une nouvelle vie à son fils et lui-même.
Elle permettra également d’observer comment les expériences qu’il a vécues ont affecté sa santé – tant physique que mentale – dans cette quête profonde de stabilité.
Enfin, Kristy Janvier s’illustrera avec Hide, un solo s’attardant sur les renoncements qui accompagnent les prises de décision. Par exemple, elle interrogera les sacrifices qui peuvent être faits pour quelqu’un d’autre, pour une idée qui compte beaucoup à nos propres yeux ou qui a un impact sur le bien commun… À moins que ces sacrifices représentent en fait un acte de survie pour dissimuler nos identités?
Par le biais de sa création, elle démontrera qu’au bout du compte, tout ce qui nous reste est ce à quoi nous pouvons nous accrocher.