CinémaCritiques de films
Crédit photo : Tous droits réservés
Selon l’adage, «moins on en sait, mieux on se porte». Méfiez-vous donc des critiques trop verbeuses en ce qui concerne ce film. En effet, Honeymoon est l’un de ces suspenses angoissants, claustrophobes et minutieusement mesurés, mais qui se savourent bien mieux dans l’ignorance.
Minimaliste et ambitieux à la fois, il repose spécialement sur le talent de ses deux têtes d’affiche; et si Harry Treadaway (Penny Dreadful) incarne le jeune mari avec une conviction parfois chancelante, sa partenaire, elle, crève l’écran plus que jamais. L’actrice écossaise Rose Leslie, dont la flamboyante chevelure est devenue presque iconique après sa populaire incursion dans l’univers de la série Game of Thrones, porte le film sur ses menues épaules en véritable Titan du jeu dramatique. Douce et romantique d’abord, troublante et aliénée ensuite, elle personnifie la jolie Bea tout en mystère et en nuances.
Production indépendante issue de peu de moyens, Honeymoon est un formidable témoin de la souplesse du cinéma d’horreur et de science-fiction, dont la qualité ne dépend pas forcément du patronage de grands studios hollywoodiens ou d’effets spéciaux exorbitants. Leigh Janiak parvient à prouver qu’il suffit plutôt d’une distribution bien choisie et de quelques choix narratifs éclairés pour tenir son public en haleine, et même si le rythme du récit en souffre à quelques occasions, le résultat d’ensemble est une œuvre mémorable et suffisamment divertissante.
Cependant, avec une séquence finale qui tombe à plat pour une raison qu’il vaut mieux taire, le fantastique crescendo de son intrigue semble moins incisif qu’il aurait pu le devenir. À tout le moins, les frissons sont garantis.
L'avis
de la rédaction