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C’est toujours avec ce soleil fort d’été et cette chaleur accablante qu’ont eu lieu les festivités qui entouraient la deuxième journée d’Osheaga et, malgré tout, les festivaliers n’ont pas semblé s’en soucier. Bien que les commentaires négatifs à propos de l’organisation chaotique sur le nouvel aménagement du site aient fusé suite au premier jour, il semble que tout a été réglé pendant la nuit pour que la foule passe un bon moment le lendemain.
La deuxième journée a commencé en force avec la voix sublime de la Parisienne Olivia Merilahti, leader du groupe The Dø. Leur prestation était principalement basée sur l’opus A Mouthful. Le public était peut-être frileux au départ, mais l’univers envoûtant de la formation alternative ainsi que leur prestance de feu ont su rapidement gagner le cœur des spectateurs. Tapant des mains en cœur au son des titres «The Bridge is Broken» et «On my Shoulders», on peut dire qu’on avait là un public satisfait et prêt à entamer cette journée chargée de talents.
Le flambeau a ensuite été passé à Kathleen Edwards, qui a été chaudement accueillie par l’auditoire, lequel a été trempé par les jets d’eau dès la première chanson, «Moving to America». Sa voix fait beaucoup penser à celle de Sarah McLachlan, mais sa musique est définitivement plus rythmée, tantôt plus rock, tantôt plus folk. Sur scène, elle a définitivement une énergie sans pareil qu’elle transmet aussitôt à la foule qui, elle, dansait au rythme de ses compositions, les bras dans les airs.
Les attentes fondées par leurs admirateurs du groupe rock indé Portugal. The Man ont été rapidement comblées, puisqu’on peut affirmer sans le moindre doute qu’ils ont livré la marchandise. On pouvait entendre chanter en cœur les spectateurs sur les airs de «People Say», «So American» et «Sleep Forever», et une frénésie s’est rapidement installée et a perduré tout au long de leur présence sur la Scène de la Rivière. Des ballons se sont promenés (ou ont plutôt été lancés) dans la foule au tempo de leurs compositions.
Le party s’est finalement installé au son rock de Young the Giant. Un nombre plus important de gens étaient présents cette fois pour réclamer les chansons «My Body» et «Cough Syrup», qui ont beaucoup tourné sur les ondes radiophoniques. Le public se retrouvait désormais devant un groupe qui a pris, au fil des ans, de l’assurance et qui a su livrer la marchandise avec brio. C’est d’ailleurs le seul groupe dont le public a demandé un rappel qu’ils n’ont pu répondre par l’affirmative, étant donné le manque de temps. Young the Giant ont dû céder la place à un talent bien de chez nous, Dumas.
Dumas, chouchou des Montréalais, a su rassembler tous les genres de tripeux de musique pour chanter avec ceux-ci des hits tels que «J’erre», «Le bonheur», «Alors, alors» ou encore «Au gré des saisons». Il a livré une toute nouvelle version endiablée de «Miss Esctasy» au plus grand bonheur de ses fans qui ont dû attendre quatre mois pour revoir sa folie sur scène. Dumas et ses musiciens étaient plus en forme que jamais hier en fin de journée.
Sur la Scène des Arbres, le rythme s’est malheureusement cassé pendant la performance d’Avec pas d’casque, et ce, à la grande déception du public qui, pour une des rares fois, n’était pas très nombreux. C’est vrai qu’il en fallait pour tous les goûts et, après tout, leur spectacle n’était pas si mauvais, mais comme ils offrent une musique très calme et douce, elle détonnait beaucoup trop avec le reste de l’ambiance qui régnait sur le site. Les gens auraient eu beaucoup plus de plaisir à savourer leurs compositions en salle plutôt qu’à l’extérieur. Outre quelques problèmes au niveau sonore, Avec pas d’casque a quand même réussi à faire danser le rare public au son de «La journée qui s’en vient est flambant neuve» et «Talent».
De retour sur la Scène de la Montagne, l’agitation était palpable, et la mer de monde avait hâte de fredonner au rythme des chansons de la magnifique Feist, qui était d’une forme incroyable hier soir. C’est sous la fabuleuse fièvre de «A Commotion» qu’a débutée l’excellent spectacle de la Canadienne. Elle a réussi à établir une véritable connexion avec son public qu’elle a fait participer en lui demande de taper des mains. Elle n’a pas oublié de jouer ses incontournables hits dont «So Sorry», «I Feel it All», ainsi que ses nouvelles chansons telles que «How Come You Never Go There» et «The Bad in Each Other». L’ambiance était surréelle; un drapeau du Nouveau-Brunswick d’un côté, des bulles de l’autre et, en plein milieu de la scène, un palmier qui a traversé la foule opaque pour se retrouver sur scène, interrompant le morceau «Graveyard». La chanteuse, devant le micro, semblait possédée et a offert toute son énergie sur les planches de la Scène de la Montagne. Un moment magique.
C’est avec la métamorphose de Snoop Dogg, que l’on doit désormais appeler Snoop Lion, que s’est terminée cette journée haute en émotions. Bien que le rappeur a fait patienter les festivaliers un peu plus de trente minutes, l’attente a néanmoins valu le coup. Le spectacle a débuté au son d’une mélodie dramatique qui a servi à présenter le nouveau roi du reggae et, avouons-le, Snoop Lion a fait une entrée en scène assez spectaculaire. Il y avait un maximum de bruits dans la foule, qui semblait ravie et contente de pouvoir chanter au rythme de ses vieux classiques, mais aussi découvrir son nouveau matériel sous le thème de sa transformation dans un jeu de lumière vraiment hallucinant.
C’est donc la peau bronzée, les cheveux mouillés, les pieds pleins de sable et le cœur heureux que les festivaliers ont adopté le chemin du retour afin de se reposer un peu avant de vivre la troisième et dernière journée d’Osheaga, demain.
Appréciation: ***1/2
Crédit photo: www.evenko.ca
Écrit par: Émilie Langlois-Pratte