SortiesFestivals
Crédit photo : Vincent Beaume
De l’actualité à l’intemporalité
Cette année, les sujets sont divers, mais semblent tous se recouper autour de problématiques très actuelles ou d’histoires intemporelles.
Dans Terres invisibles, spectacle pour adultes et adolescents proposé par la troupe finlandaise Livsmedlet, c’est la relation entre les médias et le drame des migrants qui est abordée. De son côté, Occa de l’anima, de la compagnie montréalaise et mexicaine Zona de títeres, choisit d’interroger et de repenser nos relations familiales. Ces deux créations abordent des sujets dans l’ère du temps.
À ces œuvres contemporaines s’ajoutent des contes traditionnels au sein de la programmation. Le festival s’ouvrira avec la projection du spectacle Mulan du Théâtre de marionnettes de Shanghai, qui a malheureusement été contraint d’annuler sa venue à Montréal en raison de la situation actuelle en Chine. Les spectateurs auront tout de même la chance de voir sur grand écran la version filmée de ce conte traditionnel modernisé mariant ombres chinoises et projections animées grandioses. Ce spectacle, présenté pour la première fois au Canada, s’adresse à tous les publics, dès l’âge de 5 ans.
Dans Anywhere, proposé par le Théâtre de l’Entrouvert de France, le mythe d’Antigone est revisité et librement inspiré d’Œdipe sur la route d’Henry Bauchau à travers un magnifique poème visuel mettant en scène une marionnette de glace.
L’art décliné sous toutes ses formes
D’autre part, lors de cette 15e édition, les marionnettistes invités au Festival de Casteliers n’hésitent pas à faire appel à plusieurs disciplines artistiques afin d’enrichir leurs œuvres.
Dans Kazu dans la nuit, une œuvre présentée par la troupe française Singe Diesel, l’artiste Juan Perez Escala nous raconte des histoires au croisement des poésies visuelle, marionnettique et musicale. Le Piano à Voile (de L’Ubus Théâtre à Québec) marie musique, marionnettes et jeux d’ombres, et raconte l’histoire d’un pianiste qui, subitement, s’arrête de jouer…
Dans High Water, la compagnie Macromatter de Vancouver joue avec les couleurs, les arts visuels et l’animation expérimentale. Son but? Captiver les spectateurs de cinq ans et plus à travers une histoire des civilisations revisitée par le biais d’un aquarium, d’objets entrant en scène et d’eaux qui montent. Enfin, CABAN, un spectacle interactif pour tout-petits (3 mois à 3 ans) proposé par le Théâtre de Spiegel (en Belgique) consiste à leur offrir un espace de jeu avec des musiciens qui jouent et chantent afin d’éveiller la curiosité, et les sens des plus jeunes!
Sans paroles, l’impact est (plus) fort
Rappelons-le, l’une des grandes forces de la marionnette est sa capacité de toucher le spectateur sans avoir recours aux mots.
Le spectacle LoveStar, une coproduction du Théâtre Incliné (Laval) et du Théâtre de la Petite Marée (Bonaventure), consiste en un théâtre visuel librement inspiré du roman de l’auteur islandais Andri Snær Magnason. On nous y dépeint une histoire d’amour touchante dans un futur désillusionné et déshumanisé, sans un mot. Également, Girafe de la compagnie grecque Hop Signor, explore notre relation avec les objets par le biais d’une tirelire girafe qui passe de mains en mains et connaît divers destins. Sans paroles, le spectacle fait rêver son public entre marionnettes, gestes, musique et lumière.