«Specter at the Feast» de Black Rebel Motorcycle Club – Bible urbaine

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«Specter at the Feast» de Black Rebel Motorcycle Club

«Specter at the Feast» de Black Rebel Motorcycle Club

Ce qui ne tue pas nous rend plus fort

Publié le 10 avril 2013 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Vagrant

Trois années se sont écoulées depuis Beat the Devil's Tattoo. Et pourtant, ce septième album de Black Rebel Motorcycle Club, le troisième à paraître sur leur étiquette Abstract Dragon, a bien failli ne jamais voir le jour! Surmontant les difficultés, ils nous présentent onze nouveaux titres et une reprise.

Et pour cause, BRMC ont subi une grande perte puisque le père du bassiste, qui était également l’ingénieur de son et le mentor du groupe, Michael Been, est décédé pendant la tournée européenne de 2010. Michael Been était le quatrième membre «non-officiel» de Black Rebel Motorcycle Club; on peut peut-être utiliser comme analogie qu’il a été pour BRMC ce que représentait Pat Smear auprès de Nirvana, une source d’inspiration et d’apprentissage.

Bien qu’accablé par la tristesse et le doute, car le groupe s’est demandé s’il devait continuer de faire de la musique, le trio de San Francisco a décidé de retourner en studio, afin de nous offrir Specter at the Feast. Le premier extrait est «Let the Day Begin», une reprise de The Call, groupe dont le père de Robert Levon Been était le chanteur et guitariste, constitue un hommage vivant et plein d’espoir, un des très beaux moments du disque.

Cette offrande est une continuation pour le groupe, c’est-à-dire qu’il reste dans le même genre, à savoir un mélange de rock, de pop, de garage, un peu de blues, pas mal de folk, ainsi qu’une certaine influence de groupes expérimentaux à la Velvet Underground ou encore The Jesus and Mary Chain. Cependant, cette galette est plus calme et plus folk que rock, une tangente amorcée par le groupe depuis la parution de Howl et qui se poursuit. La thématique du deuil est palpable, on perçoit la désolation dans les paroles et dans la cadence, particulièrement présente dans les pièces «Fire Walker» et la superbe, bien que mélancolique, «Returning».

On remarque également certaine douceur dans la mélodie, à laquelle s’ajoutent des touches de distorsion entremêlées de refrains avec des chœurs et une saveur folk, voire americana. C’est particulièrement le cas pour les chansons «Lullaby» et «Some Kind of Ghost».

Mais, il y a également des surprises sur ce disque, sous la forme de «Sometimes the Light», qui est plutôt atmosphérique et quelque peu planante, et «Lose Yourself», qui est une chanson langoureuse, pouvant même évoquer le jeu de guitare de Radiohead par moments. Ceux qui aiment Black Rebel Motorcycle Club pour leur indéniable caractère rock ne seront pas déçus: «Funny Games» (qui a une sonorité qui nous rappelle Muse), «Sell It» (qui nous fait penser à Smashing Pumpkins à leur début), «Hate the Taste» et «Rival» sont résolument rythmées, avec de la guitare et de la basse bien présentes. L’excellente et plutôt virulente «Teenage Disease», où l’on ressent parfaitement le mécontentement dans les voix de Hayes et Been, va définitivement ravir ceux qui sont fans depuis leur début et qui affectionnaient leur côté rock ‘n roll.

Specter at the Feast risque fortement de plaire à ceux qui sont déjà conquis, mais il est peu probable que cet enregistrement engendre une multitude de nouveaux admirateurs. Fait à noter : vous avez droit à trois chansons supplémentaires si vous vous procurez l’album sur iTunes.

Ils seront à Montréal le mercredi 8 mai prochain, au Théâtre Corona Virgin Mobile, et la première partie sera assurée pas thenewno2.

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