«Mechanical Bull» de Kings of Leon – Bible urbaine

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«Mechanical Bull» de Kings of Leon

«Mechanical Bull» de Kings of Leon

Stable et agréable

Publié le 2 octobre 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : RCA

Si les Kings of Leon participaient mardi soir au spectacle-lancement de la nouvelle saison des Canadiens de Montréal, ils lançaient également la semaine dernière leur sixième album en carrière. Malgré un pilote automatique non négligeable, le groupe du Tennessee n'a décidément pas perdu le tour de charmer aisément nos oreilles.

Si les trois frères Followill et leur cousin n’ont plus la même ambition d’antan, ils maîtrisent certainement mieux que jamais les airs accrocheurs. Il n’y a qu’à entendre leur premier single «Supersoaker» qui surpasse en tout point la «Radioactive» d’il y a trois ans. Toutefois, exit les pièces-fleuves à la «Knocked Up» ou les dérives vers d’autres genres sur Mechanical Bull. On s’en tient ici à des mélodies pop-rock des plus rassembleuses, contrairement à leurs débuts qui projetait davantage l’image d’un groupe de garage des années 2000, époque qui semble déjà si lointaine dans nos souvenirs.

On doit admettre que leur son, plutôt lisse, a rejoint quelque chose de plus sincère musicalement parlant et de moins superficiel que l’époque d’Only by the Night, album qui leur a valu leurs plus grands succès. Avec des chansons moins gagnantes et faciles telles que «Use Somebody» ou «Sex On Fire», qui demeurent encore aujourd’hui si réconfortantes, on retrouve le groupe avec une maîtrise plus assumée et une intégrité qui leur permettent d’offrir une chanson comme «Temple», moins radiophonique peut-être, mais certainement plus travaillée.

Bien sûr, après Come Around Sundown qui venait recréer avec maestria un périple mélancoliquement californien par un ensemble de pièces complémentaires tous plus satisfaisantes les unes que les autres, il était décidément difficile de croire que le groupe pourrait récidiver avec autant de magie. N’empêche, les membres de Kings of Leon se font plaisir et continuent de livrer des refrains que tous auront la satisfaction de crier en choeur, allant de la vrombissante «Beautiful War» jusqu’à la désespérée «Tonight», en passant par l’amusante «Family Tree», alors que tout au long de l’écoute la voix de Caleb se fait à la fois suave, brisée et passionnée.

Certes, on ne comprend pas toujours la rhétorique des paroles et on ne pourra jamais les empêcher de parler de leurs sujets fétiches, à savoir les filles, le sexe, la drogue et l’alcool. Par contre, on doit admettre que leur ton mélancolique perdure, tel une double-conscience qui rendrait compte d’une telle décadence, un peu comme si le groupe était parvenu à trouver sa propre formule post-rock’n’roll.

Plutôt que de théoriser sur un groupe qui ne veut que vivre et faire vivre du bon temps à ses fans, mieux vaut simplement savourer cet album qui s’écoute avec une redevable facilité. Que ce soit avec la très réussie «Wait for Me», l’irrésistible «Coming Back Story», ou encore «Rock City» qui évoque la «Paradise City» de Guns ‘N’ Roses, notamment. Plaisir coupable quand tu nous tiens! C’est, au final, l’album parfait pour les journées et les soirées «schizophréniques» d’automne qui ne savent plus sur quel pied danser, entre bonheur et dépression.

«Mechanical Bull» est en vente depuis le 20 septembre dernier. À noter qu’une édition de luxe est également disponible. Cette dernière, en plus d’arborer une jolie pochette holographique présente aussi deux chansons supplémentaires, soit les agréables et accrocheuses «Work on Me» et «Last Mile Home».

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