ThéâtreEntrevues
Crédit photo : François Laplante Delagrave
«C’est une pièce intelligente, raffinée et drôle qui va plaire à tout le monde. Pour vrai, c’est vraiment l’fun!» – Macha Limonchik, comédienne
Une histoire qui se transpose à notre époque
Comme le souligne notre interlocutrice, le public pourrait instinctivement se demander quelles ont été les motivations de Lucas Hnath d’inventer une suite à cette pièce écrite il y a près de 150 ans: «Car qu’est-ce qu’on y retrouve, nous comme spectateurs contemporains, dans le parcours de cette femme-là?», interroge-t-elle justement.
Mais en fait, selon Macha Limonchik, le parallèle se fait plutôt de façon naturelle: «On se demande si les choses ont tant changé que ça, et si quitter sa famille et ses enfants quand on n’est pas fait pour ça n’est toujours pas tabou à ce jour.»
«Les personnages ont beau être en robes d’époque, ils discutent de choses qui nous concernent encore aujourd’hui!»
Des accents de thriller et de comédie
Dans cette partie 2, Nora découvre les conséquences qu’ont eues ses décisions sur les autres, quinze ans après son départ. Elle multiplie les rencontres avec trois personnes de sa famille: la Nounou, qui a pallié son absence, d’une part, et son mari et sa fille abandonnés, d’autre part.
Selon l’actrice, cette suite a été écrite sans volonté particulière de coller au ton initial d’Ibsen. Le langage est «très direct, très simple pour aller droit au but et droit au cœur», et le spectateur se trouve à prendre parti pour l’un ou pour l’autre des personnages, sans cesse.
«Il y a presque un côté thriller, parce que Nora a besoin de quelque chose, et on ne sait pas si elle va l’obtenir», précise Macha. «Et en même temps, c’est très divertissant, parce que les personnages sont drôles et pleins de défauts. On rit avec eux, et on rit d’eux!»
«C’est une pièce d’idées où les points de vue et les souvenirs se confrontent».
Ces rencontres que Nora alterne avec chacun des personnages permet d’aborder des sujets toujours autant d’actualité. «Ils s’échangent des joutes verbales et ça connecte beaucoup avec des choses dont on parle en ce moment», nous explique la comédienne.
Par exemple, elle note que les questions suivantes sont soulevées de façon plus ou moins implicite: «Est-ce qu’on doit se marier? Est-ce qu’on doit être fidèle? Qui est-ce que ça arrange, dans le fond, ce mariage-là? Est-ce qu’on peut ouvrir notre couple? Et est-ce que la monogamie est obligatoire?»
Un combat de boxe où les valeurs se confrontent
Autour de ces grands questionnements, on se lance des piques sans se ménager: «Les personnages disent comment ils se sentent et partagent ce qu’ils ont vécu. Ils attaquent frontalement, alors je n’ai pas un jardin secret à travailler très fort.»
L’enjeu pour Macha Limonchik est plutôt de défendre les principes féministes de Nora. «Elle a de grandes idées, de grands souhaits de liberté et de libération. Mais, après, elle va bien devoir prendre conscience de ce que son départ et son désir de liberté ont provoqué chez les autres, et ce n’est pas toujours très reluisant.»
Alors, comme un combat de boxe sans temps mort, Une maison de poupée, 2e partie permet aux personnages de faire valoir leurs idées, leurs valeurs et des points de vue différents, tout en mêlant drame, thriller et divertissement.
Avez-vous aussi hâte que nous de découvrir ce que la talentueuse distribution, composée de Macha Limonchik, Paul Ahmarani, Louise Laprade et Rebecca Vachon, vous réserve?
Alors, soyez de la partie et laissez-vous prendre à parti par chacun des personnages au gré de leurs arguments! Pour choisir votre camp et mûrir vos réflexions sur des enjeux (toujours) actuels de notre société, achetez vos billets dès maintenant pour vivre un grand moment de théâtre!
Les comédiens d'«Une maison de poupée, partie 2» en répétitions
Par François Laplante Delagrave