ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : David Ospina
Leurs costumes scintillants et satinés, dignes de l’époque disco, nous éblouissent tout autant que leur chorégraphie rythmée. Les applaudissements, les premiers d’une série à venir, retentissent dès le numéro d’ouverture. La table est mise, the show must go on, comme chanterait Céline Dion.
Et les autres recrues?
Et Pierre Brassard, lui?
C’est la tête d’affiche de cette édition. Fidèle à lui-même, avec ses mimiques, on l’aime, peu importe le personnage qu’il imite: de son caméo du repentant pape Jean-Paul II au complotiste niais du «Convoi pour la liberté», en passant par le candide Gilles Vigneault et un Paul Arcand à boutte!
Son imitation de l’animateur à la barre de l’émission de radio matinale Puisqu’il faut se lever est sans contredit l’un des moments les plus drôles du spectacle.
«9 h 12 minutes, je suis déjà à boutte. Pour terminer l’émission sur un sujet léger: la guerre nucléaire».
De bons flashs!
Cette édition 2022 offre un spectre assez large de l’actualité: la guerre en Ukraine, l’accession de Charles III au trône, la visite du pape Jean-Paul II au Québec… Bref, le public a droit à un tour d’horizon des manchettes internationales et de notre star-système québécois; tout y passe. Même la saga de l’intimidation à OD, de même que l’épopée du feuilleton STAT, avec ses invraisemblances reprochées au sujet du milieu hospitalier.
Seul bémol, on a l’impression de revoir sans cesse les mêmes personnalités: Julie Snyder, ou la clique de TVA: Denis Lévesque, Pierre Bruneau et Guillaume Lemay-Thivierge. La revue gagnerait à s’élever un peu plus et à sortir des «sempiternelles coqueluches».
Bien sûr, un hommage a également été rendu à la légende Guy Lafleur, qui a rendu l’âme plus tôt cette année. Dans un slam assez simpliste mais touchant de Marc St-Martin, le temps se suspend.
Bien que la caricature soit une arme de risée massive, la cohorte d’auteur·trice·s nous réserve certains numéros bien pensés desquels découle une réflexion sous-jacente. C’est le cas notamment du scandale chez Hockey Canada, où chaque fois que le porte-parole de l’organisation (Pierre Brassard joue la carte de l’incrédulité) se met les pieds dans les plats, le logo d’un commanditaire disparait de l’écran pour illustrer le désistement des compagnies.
Ce numéro sous-entend l’empathie à l’égard des victimes et met en lumière la conscientisation collective à l’égard des mouvements de dénonciation. Le concept est fort ingénieux, bien ficelé et résume en quelques minutes toute l’absurdité aberrante de ce scandale.
Aussi, l’intervention de Jean-Marc Généreux de l’émission Révolution (campé par un Marc St-Martin exubérant. Oh lala CHIHUAHUA!) est une idée ingénieuse. À titre de juge, il critique les prestations de nos politicien·ne·s. sur TikTok. On revoit donc la danse de la victoire de Dominique Anglade et sa révolution à 14% (nombre de votes obtenus par son parti). On commente de nouveau le feu de paille de Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, qui dansent sur une chanson sexiste.
De plus, le comédien ne manque pas de ridiculiser la controverse autour de Sanna Marin, la première ministre finlandaise à qui l’on reproche d’avoir eu beaucoup trop de plaisir lors d’une fête.
Bref, ce sont de beaux clins d’œil face au vide abyssal des réseaux sociaux, réalité avec laquelle même les personnalités publiques doivent composer.
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Par David Ospina
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