Théâtre
Crédit photo : Source: Place des Arts
Si la pièce que l’on nous présente a vu le jour en 1922 sous la forme d’une nouvelle, les thèmes qu’elle aborde sont on ne peut plus actuels. Le mot «amok» se définit comme étant une «folie meurtrière manifestée par certains Malais». Ce sont généralement des hommes, dont les tensions et les frustrations s’accumulent et culminent, ce qui les mène à un point de non-retour.
Nous ne sommes pas étrangers aux tristes actes de violence que ce genre d’état fiévreux peut engendrer. Peu importe où l’on se trouve dans le monde, on peut facilement s’imaginer de telles scènes, ou en voir fréquemment au téléjournal…
Dans le cas de notre jeune médecin, joué par Alexis Moncorgé, on sait déjà que c’est l’amour, ou quelque chose qui y ressemble, qui le pousse vers des accès de folie. Sur le bateau qui le ramène de Malaisie, où il a passé cinq années de sa vie, il se livre à un autre voyageur. Une rencontre marquante avec une femme de la ville venue lui demander de l’aide l’aurait entraîné dans un tourbillon d’une obsessive passion.
L’adultère, la folie, la mort: tout plane au-dessus de ce récit alors que le navire fend les eaux. D’un côté, notre narrateur s’explique, se défend; de l’autre, il accuse, plaide et tente de nous convaincre. De quel côté tomberont les allégeances des spectateurs? Ils seront à la fois son audience, son juge et son bourreau, mais également le miroir de sa conscience…
Seul sur scène, Moncorgé, qui signe également l’adaptation du texte de Zweig, a la lourde de tâche de nous livrer l’histoire de ce jeune médecin torturé. Les critiques, parues en France, notamment dans Le Parisien, ont notamment souligné son charisme et la puissance de son jeu, ce qui lui a même valu d’être sacré «Révélation masculine de l’année» aux Molières en 2016. Le parcours intérieur déchirant de son personnage semble marquer l’imaginaire de ceux et celles qui ont la chance de le voir sur scène.
Alexis Moncorgé est un jeune comédien qui a suivi une formation classique chez Jean-Laurent Cochet, formation au cours de laquelle il a rencontré sa complice Caroline Darnay, qui signe ici la mise en scène du spectacle.
Il a lui-même adapté la nouvelle de Zweig pour le théâtre, et il précise que, pour l’auteur, «l’amok est un type d’homme ou de femme, possédé par une force dangereuse et démoniaque, qui lui fait perdre la raison et le pousse à agir selon d’autres lois, souterraines et obscures». C’est cette force, cette idée, qui est devenue la ligne directrice de la pièce que l’on nous présentera à la mi-février.
C’est donc en foulant cette ligne entre l’amour et l’effroi, jouant tour à tour Dr Jekyll et Mr Hyde, que Moncorgé nous plonge dans l’histoire de son personnage.
Un tour de force que l’on ne voudrait surtout pas manquer!
La Cinquième Salle de la Place des Arts accueillera «Amok» du 22 au 25 février 2018 dans le cadre du festival Montréal en Lumière. Pour plus d’information sur le spectacle et pour acheter vos billets, rendez-vous au www.placedesarts.com.
*Cet article a été produit en collaboration avec la Place des Arts.