ThéâtreEntrevues
Crédit photo : Source: www.facebook.com/ConservatoiredartdramatiquedeMontreal
L’oeuvre de Branden Jacobs-Jenkins met en scène des jeunes dans la vingtaine qui travaillent comme assistants pour un grand magazine américain. Ils sont ambitieux, ils rêvent grand et un jour, leur quotidien est chamboulé par un évènement inattendu. N’est-ce pas le cadre parfait pour mettre en valeur les talents d’un groupe de finissants du conservatoire, eux aussi jeunes et plein d’ambitions? «J’avais envie que les acteurs soient proches de l’âge de leurs personnages, explique Jean-Simon. Quand on m’a approché pour le spectacle, je me suis rappelé ceux que j’avais faits quand j’étais finissant, et ce que je trouvais difficile, c’est que le metteur en scène n’ait pas accès à l’essence de ces jeunes acteurs, qui jouaient des personnages plus vieux.»
C’est donc le théâtre américain, très direct et sans flafla de Jacobs-Jenkins, qui a séduit le metteur en scène. «C’est un théâtre très direct, qui est près des acteurs, et on a travaillé les personnages pour qu’ils soient le plus près possible des étudiants. La scénographie est très ouverte et on se concentre vraiment sur les relations entre ces personnages», raconte-t-il. La pièce vibre au rythme de dialogues bien ficelés où l’individualisme est à l’honneur et, même si elle se situe à New York, les références américaines ne nous sortent pas de l’action.
Le metteur en scène considère ce retour au conservatoire comme étant un privilège. «Quand Benoit [Dagenais, directeur du conservatoire] m’a approché il y a un an, j’étais content qu’il ait pensé à moi. Les étudiants ont une énergie folle, ils sont inspirés et inspirants avec leur désir d’apprendre et de sortir de leur zone de confort.»
Que ce soit le théâtre de rue auquel il a eu la chance de participer grâce au conservatoire, les exercices qui ont mûri avec lui après l’école ou les rencontres marquantes qu’il y a faites, Jean-Simon garde un bon souvenir de son passage entre ces murs. «Les rencontres que j’ai faites au conservatoire m’ont permis de m’épanouir en tant que créateur, en tant que metteur en scène et de me questionner sur le théâtre.» Il mentionne notamment Claude Poissant, qui a été un mentor pour lui au début de sa carrière. «J’ai pu le voir en action et il m’a inspiré à ne pas être un metteur en scène autoritaire, à travailler en équipe et à inspirer les créateurs; à être un leader.»
Maintenant qu’il est lui-même un leader pour les finissants, qu’est-ce qu’il aimerait leur léguer? «Le conseil que j’aime donner, c’est de cultiver sa singularité, de cultiver leur dissidence et de remettre en question les choses.» Il espère ainsi faire d’eux des artistes plus autonomes, qui ont du plaisir sur scène et qui ne sont pas toujours en attente d’un commentaire. «Ce que j’aime, c’est le magnétisme des acteurs; l’instant présent, que ce qui se passe devant moi sur scène ne se passe pas tous les soirs. Qu’ils soient sur scène à raconter une histoire en communion avec le public.»
Alors, vous auriez envie, vous aussi, de fouler les planches du théâtre? Ça tombe bien, car le conservatoire accepte les demandes d’admission jusqu’au 1er mars 2018. Tentez votre chance, vous ne le regretterez pas!
Nous pourrons voir les efforts des finissants dans «Gloria» de Branden Jacobs-Jenkins du 26 janvier au 3 février 2018 au Théâtre Rouge du Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Toutes les informations sur le programme en Jeu du conservatoire sont au www.conservatoire.gouv.qc.ca.
*Cet article a été produit en collaboration avec le Conservatoire d’art dramatique de Montréal.