Entrevue avec Dominic Champagne, metteur en scène du drame théâtral «Moby Dick» – Bible urbaine

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Entrevue avec Dominic Champagne, metteur en scène du drame théâtral «Moby Dick»

Entrevue avec Dominic Champagne, metteur en scène du drame théâtral «Moby Dick»

Un spectacle épique, à la fois tragique et romantique

Publié le 17 septembre 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Yanick Déry

C’est exactement ce que le metteur en scène, avec l’aide précieuse de Bryan Perro à l’écriture, a tâché de montrer, cette idée qui veut que la nature effraie l’homme mais le fascine en même temps. Moby Dick, c’est le rapport de l’homme face à la nature; c’est l’Amérique qui part à la conquête du monde pour faire vivre l’industrie de la graisse de baleines; c’est finalement l’équipage du Péquod qui part à la chasse à la baleine, voyage qui va l’entraîner à son naufrage. «Et, plus actuel encore, c’est l’impact de la combustion de l’huile dans nos vies sur le climat qui nous mène à cette catastrophe, à ce naufrage. Théâtralement, ce que je cherche, c’est faire vivre ce voyage-là aux spectateurs», confie Champagne, dont l’un des défis fut celui de doser l’épique, mais aussi de montrer, avec l’aide de Michel Crête (O du Cirque du Soleil) à la scénographie, toutes ces préoccupations environnementales qui représentent les autres couches de lectures du roman.

«Steinbeck disait des souris et des hommes, mais là c’est des baleines et des hommes».

Dans l’imposante personne qu’est le capitaine Achab, interprété par Normand D’Amour, il y a ce chercheur d’huile possédé qui veut mener la nature. «J’y vois le démon, mais plus je fréquente le personnage, et plus je le trouve beau; plus j’admire celui qui veut se mesurer à l’impossible; celui qui a le courage de se tenir debout. C’est un homme qui désobéit, qui ne veut pas se soumettre; c’est un homme libre, aussi complexe qu’Hamlet, ou Macbeth», ajoute Champagne. Et le choix du comédien, de même que Steve Gagnon (Les Trois Mousquetaires, Ruptures) en Ismaël, fut une évidence pour celui qui l’avait vu à l’œuvre dans la reprise de Tout ça m’assassine, D’Amour ayant l’autorité et la capacité de faire transparaître cette colère lourde, voire cette rage incarnée par Achab.

À bord du Péquod, Dominic Champagne a «emmené tout un mix de culture, un Africain, un Viking, un Suédois, ce qui crée tout un clash au sein de l’équipage». Sur scène, il y aura également des musiciens, Ludovic Bonnier (direction musicale et composition de la musique originale), Sylvain Delisle, Tommy Gauthier et Frédérike Bédard (la voix de la blancheur), pour ajouter à l’ambiance, et au drame. «C’est du théâtre musical qu’on fait, mais c’est loin de la comédie musicale. C’est un show rock, acoustique, très loin du numérique. Il y a un côté Neil Young. J’avais un peu comme référence Apocalypse Now, à cause de la descente aux enfers. Nous autres, on s’en va à la rencontre de la baleine blanche». Votre curiosité est piquée au vif?

Ce qui est le fun, c’est qu’on est ensemble à bord d’une galère. On l’a lancé comme un projet fou, et c’est un projet fou!»

«Comment on fait une chasse à la baleine?», voilà une question que s’est longuement posée Dominic Champagne et son équipe lors de ce long travail préparatoire qu’est l’adaptation théâtrale de Moby Dick. À vous de le découvrir, sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde (TNM), du 22 septembre au 17 octobre 2015. Tentez votre chance pour gagner l’une des deux paires de billets pour la représentation du 6 octobre à 19h30 en participant à notre concours au labibleurbaine.com/concours-moby-dick.

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