ThéâtreDans la peau de
Crédit photo : Gabriel Lemieux-Maillé et Marc-Étienne Mongrain (LePetitRusse)
1- Allons-y d’abord avec la question qui tue: quelle est l’origine de ton nom de photographe professionnel LePetitRusse?
«Oh… Euh… Y’a pas de raison si ce n’est qu’il fallait bien un nom pour la page Facebook. C’est plus catchy que «Marc-Étienne Mongrain–Photographe» et, au départ, les gens ne comprenaient pas trop, ça les rendait curieux. Y’a des photographes que je respecte beaucoup qui m’ont dit que ça allait me nuire d’avoir un «nom» de photographe du genre, ils ont probablement raison. Ça va peut-être changer un jour, je ne sais pas. Je serais curieux de savoir combien de musiciens avec lesquels j’ai travaillé ne savent pas mon vrai nom. Pour l’instant, ça me sert bien.»
2- Comment as-tu réussi à faire ta place au sein du milieu culturel pour devenir pratiquement LA référence en matière de photos de concerts et de sessions photo backstage?
«Le fait de faire de la musique depuis bien plus longtemps que je fais de la photo y est certainement pour quelque chose. Ensuite, il faut juste être là, ne pas faire chier, et faire des photos qui ont de l’allure. Quand je suis avec un band, je ne mets pas ma casquette de photographe. Je ne cherche pas à faire des photos à tout prix. Il faut d’abord qu’on m’accepte dans la gang. J’aime vraiment mieux essayer d’être l’ami avec une caméra que le dude qui vient faire des photos.»
3- Serais-tu prêt à affirmer que l’utilisation du noir et blanc est ta signature photographique? Explique-nous pourquoi tu as adopté ce traitement visuel.
«Un backstage, c’est généralement laid, sale et mal éclairé. Le noir et blanc et le flash annulent un peu tout ça et rendent les gens (plus) beaux. Ça donne aussi une homogénéité aux photos. Parler de signature visuelle dans ce cas-ci, ça serait très très déplacé de ma part. Ça fait 50 ans que les photos de rock backstage sont en noir et blanc. Est-ce que c’est parce que les backstages étaient laids y’a 50 ans? Peut-être. J’ai l’impression aussi que Mick Jagger et Robert Plant en 1973, le teint gris pâle, ben gelés, devaient se trouver pas mal plus «Rock Gods» en noir et blanc qu’en couleur.»
4- Quels ont été tes plus gros défis en matière de shooting photo jusqu’à présent?
«La session hyper rush de la pochette du dernier Marie-Pierre Arthur, ç’a été un pas pire défi. Marie-Pierre n’aimait pas la première pochette qu’elle avait fait shooter. Elle m’a demandé le jeudi soir de l’aider et, le lundi matin suivant, tout était fait et tout le monde était content du résultat. Ma rencontre avec les Flaming Lips aussi a été tout un rush d’adrénaline. Chaque session photo est un défi en soi. Les histoires croustillantes, ça tient du secret professionnel. Disons que les sujets les plus difficiles ne sont pas nécessairement les plus connus…»
5- Plusieurs l’ignorent peut-être, mais tu es aussi le membre fondateur de la formation The Lemming Ways. Où sera Marc-Étienne Mongrain le musicien ou LePetitRusse dans dix ans? Tu peux te permettre de rêver là, tout est permis!
«Il y a 3 ans, je ne faisais pas de photo, et maintenant c’est ma job, alors tout se peut. Disons que dans 10 ans, en photo, je voudrais pouvoir faire une session avec Jarvis Cocker ou Damon Albarn. Et en musique, aucune idée. Faudrait que la compagnie de disques qui devait mettre en marché l’album des Lemming Ways me donne des nouvelles. Je les salue d’ailleurs au passage.»
Pour consulter nos précédentes chroniques, suivez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de… ou découvrez le groupe The Lemming Ways ici et le travail du PetitRusse ici.
En ordre d’apparition dans la visionneuse à photos: Marie-Pierre Arthur, Lou Doillon, The Flaming Lips, Kandle, Karim Ouellet, Xavier Dolan, Mac DeMarco, Owen Pallett, Lisa LeBlanc, Canailles, Antoine Corriveau, Yann Perreau, Fred Fortin, Misteur Valaire et Yannick Nézet-Séguin, Pierre Lapointe et Guillaume Beauregard.