Les 10 pièces de théâtre coups de cœur de Bible urbaine en 2015 – Bible urbaine

Théâtre

Les 10 pièces de théâtre coups de cœur de Bible urbaine en 2015

Les 10 pièces de théâtre coups de cœur de Bible urbaine en 2015

Du rire aux grandes prises de conscience

Publié le 22 décembre 2015 par Bible urbaine

Crédit photo : Courtoisie

6. «Un tramway nommé désir» de Tennessee Williams, mise en scène de Serge Denoncourt, ESPACE GO

C’est dans ce cadre, où la personne existe par son désir et se définit par sa façon de le canaliser, que se joue le drame d’une amoureuse éconduite, mythomane sur la corde raide. Une naufragée nommée Blanche. Pour l’incarner, une virtuose capable de toutes les nuances et de tous les rythmes, totalement investie, extraordinaire de vie et de vérité. Une fil-de-fériste nommée Céline Bonnier. Tennessee Williams a beaucoup réfléchi sur l’écriture, sur sa condition d’artiste, d’homme, d’être sexué. L’idée de génie de Denoncourt est sans doute d’avoir intégré des passages de ces écrits et d’avoir créé le personnage d’auteur physiquement. Il faut dire que Dany Boudreault le personnifie de brillante façon. Ses interventions rehaussent d’un cran le caractère poétique de l’œuvre et affichent la porosité entre le créateur et sa création. Serge Denoncourt livre ici le fruit d’un travail de maître, du grand art par un grand artiste. Lire la critique.

7. «J’accuse» d’Annick Lefebvre, mise en scène de Sylvain Bélanger, Théâtre d’Aujourd’hui

Difficile d’être plus touchantes que ne le sont tour à tour Ève Landry, Catherine Trudeau, Alice Pascual, Debbie Lynch-White et Léane Labrèche-Dor, en reprenant le texte d’Annick Lefebvre. Pourtant, le texte auquel elles devaient donner chair ne laissait que peu de marge aux actrices pour reprendre leur souffle: thèmes lourds, phrases complexes, rapidement enchaînées, exprimées sous la forme alambiquée du déni et portées par une tension constante, sans aucune réplique pour prendre une pause. Mais la magie opère et insiste. À travers elles, Lefebvre donne des voix aux artisanes anonymes du quotidien qui s’obstinent à donner un sens à leur existence, malgré la banalité du chaos qui les entoure. L’accusation repose ici sur leur besoin rageur de défendre une cause, même lorsqu’elles ne se sentent pas en état de défendre quoi que ce soit, parce que la cause est perdue d’avance et que l’espoir d’être entendues est devenu, en elles, une flamme bien vacillante. Lire la critique.

8. «Richard III» de William Shakespeare, mise en scène de Brigitte Haentjens, TNM

Avec Sébastien Ricard dans le rôle-titre, Brigitte Haentjens crée un spectacle moderne, singulier et visuellement splendide à partir d’une histoire complexe de rancunes royales, aidée par la traduction de Jean Marc Dalpé, qui propose un texte rythmique et galopant semblant avoir été forgé expressément pour la fougue de l’acteur rappeur. Les cinquante costumes signés Yso sont de pures merveilles de beauté, représentant bien davantage les enjeux que l’époque. L’environnement sonore (Bernard Falaise), sait se faire discret ou efficace, au besoin. Dès le prologue, la situation et les évènements à venir nous sont exposés par Richard lui-même, qui brise le quatrième mur et instaure une convention de connivence avec le public. Ricard incarne Richard admirablement, dans la voix, le débit, les intonations, mais également dans la gestuelle. Lire la critique.

9. «Table rase» du collectif Chiennes, mise en scène de Brigitte Poupart, Espace Libre

Ce n’est pas que la génération Y, représentée par Vicky Bertrand, Marie-Anick Blais, Catherine Chabot, Rose-Anne Déry, Sarah Laurendeau et Marie-Noëlle Voisin, six amies dans la vingtaine – dans la vie comme sur scène – qui se reconnaîtra dans les propos de Table rase. Ce qui frappe d’abord est l’esprit de camaraderie, la magnifique relation d’amitié qui unit les six filles réunies au chalet de l’une d’elles, le temps d’une soirée de retrouvailles festive où nourriture et alcool abondent. Mais les répliques à propos angoissants au sujet de l’avenir, de l’environnement, de la société et de la fin du monde qui meublent leurs conversations se font tout de même bien sentir et nous happent. La façon qu’elles ont de se parler parfois tendrement, parfois durement, sans jamais qu’aucune rancune ne perdure; leur façon de se taquiner, de s’amuser et de rigoler; leur liberté, la certitude qu’aucun jugement ne se fera entre elles, leur ouverture l’une à l’autre… tout ça fait du bien à voir, et fait envie. On se plaît à entrer avec elles dans leur belle folie, dans leur grand délire. Lire la critique.

10. «Ils étaient quatre», co-écriture et mise en scène de Mani Soleymanlou, Théâtre La Licorne

Dans Ils étaient quatre, quatre amis acteurs, Mani Soleymanlou, Éric Bruneau, Guillaume Cyr et Jean-Moïse Martin, jouent leur propre rôle, ou plutôt une version grossie et exagérée d’eux-mêmes. Placés en ligne droite, côte à côte, parfois debout, parfois assis sur des haut-parleurs, chacun raconte sa version de la soirée, dans des témoignages qui s’emmêlent, se contredisent, se confirment et se heurtent. Chacun se pose des questions différentes, chacun a une façon différente de voir les choses. Mani Soleymanlou signe une mise en scène simple mais terriblement efficace, superbement appuyée par les éclairages d’Erwann Bernard, élément très important, puisqu’ils donnent le ton tout au long de la pièce. Les dialogues sont absolument géniaux, et plusieurs thèmes intéressants sont abordés dans Ils étaient quatre, mais c’est surtout la façon dont ils ont été joués et mis en scène qui fait de cette pièce un incontournable du théâtre québécois de l’année. Lire la critique.

Les mentions spéciales:

D’abord, la pièce Septembre, d’Evelyne de la Chenelière, mise en scène de Daniel Brière à Espace Libre, un monologue aux teintes variées, nous invitant dans l’imaginaire d’une mère qui observe la cour d’école de sa fille s’animer pendant la récréation. Fenêtre ouverte sur nos patterns, son récit est percutant de simplicité.

Ensuite, la pièce On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset, mise en scène de Claude Poissant, au Théâtre Denise-Pelletier, dont on a senti la volonté de poursuivre la vocation classique du théâtre, en tant que nouveau directeur artistique, tout en lui apportant un élan de modernité.

Finalement, la version burlesque so british de Sherlock Holmes et le chien des Baskerville, de Sir Arthur Conan Doyle, mise en scène et traduction de Frédéric Bélanger, à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, durant laquelle les trois comédiens durent faire preuve de prouesse et de virtuosité pour interpréter pas moins de 15 personnages secondaires et passer de l’un à l’autre, tout en endossant leur rôle principal de Watson, Holmes et Baskerville.

Un joyeux temps des fêtes de la part de toute notre équipe et on se donne rendez-vous en 2016 avec une tonne d’autres découvertes théâtrales!

L'événement en photos

Par Yanick Macdonald, Yves Renaud, Vivien Gaumand, Valérie Remise, Caroline Laberge, Ulysse del Drago, Marc-Étienne Mongrain, Jérémie Battaglia, Marlène Gélineau-Paquette, Gunther Gamper, Julia C. Vona.

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