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Crédit photo : Andrée-Anne Joly
Une entrée discrète, un timide «bonsoir» et les premières notes de «Old Man» résonnaient. Un début de spectacle semblable au disque, paru plus tôt cette année. À travers ce titre, interprété seul en scène, Matt Holubowski a donné accès à son univers. Ses musiciens, Connor Seidel (guitare) et Chris Lamarche (batterie), l’ont ensuite rejoint pour la suite de la représentation.
Si on l’a cru timide dans un premier temps, l’homme est bavard. Chaque titre ou presque a eu droit à sa propre présentation. Comme pour «Mon cher Monsieur», unique chanson francophone présente sur son album et qui découle d’une rencontre au Marché Jean-Talon. De jolies anecdotes qu’il serait sans doute parfois bon de raccourcir.
Néanmoins, Matt Holubowski ne s’est pas contenté des titres présents sur son disque. «Feuille d’argent, feuille d’or», jolie pépite offerte par Pierre Lapointe et Philippe B à l’issue de leur aventure télévisuelle commune a fait effet. À la réentendre, on regretterait presque qu’elle n’ait pas remporté un succès radio semblable à celles des autres participants.
Peu friand des reprises à la chaîne, il a d’abord choisi de reprendre «J’ai souvenir encore» de Claude Dubois. Des choix loin d’être anodins, puisque ces deux titres ont désormais une résonnance particulière pour lui tant elles ont marqué son parcours et le début officiel de sa vie de musicien.
Matt Holubowski a également présenté plusieurs pièces inédites, anciennes et plus récentes. Souvent en français d’ailleurs, inspiré par ses récentes découvertes musicales québécoises comme Les sœurs Boulay ou Safia Nolin. Une sorte de berceuse pour commencer, avec «Trésor», puis le refrain entraînant de «Vision imaginaire», repris en cœur par un public conquis.
Sans que l’on s’y attende, le spectacle a pris des allures blues avec «I’m a Bad Man So Stay That Away», un titre qu’il ne pense pas ajouter sur son prochain disque… au grand désarroi du public et de ses musiciens. Le rock s’est ensuite invité à travers «The King of the Ancient Town», composée il y a plusieurs années.
La représentation s’est toutefois terminée sur des notes douces et folk à souhaît, à son image. Après avoir invité le public à se perdre avec lui du côté de Taïwan, il a repris «Burn» de Ray Lamontagne. «C’est une chanson que j’aime faire en fin de spectacle parce qu’elle est déprimante», a-t-il ajouté, tout sourire. Frissons garantis tout au long de cette reprise.
Un spectacle, finalement, teinté de quelques maladresses sans réelle importance. On a souri de le voir accrocher son harmonica contre son micro à plusieurs reprises, et les quelques sifflements n’ont pas semblé gêner qui que ce soit plus que de raison. Au contraire, ces quelques imperfections rendaient l’évènement d’autant plus intéressant, en plus d’accentuer le côté authentique véhiculé par le personnage.
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de la rédaction