Noah Gundersen et Field Report au Petit Campus – Bible urbaine

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Noah Gundersen et Field Report au Petit Campus

Noah Gundersen et Field Report au Petit Campus

Beau, authentique et intense

Publié le 2 octobre 2015 par Isabelle Lévesque

Crédit photo : Mathieu Pothier

Le chanteur Noah Gundersen a enflammé la scène du Petit Campus mercredi soir. Il était de passage à Montréal pour présenter son nouvel album paru en août dernier, intitulé Carry the Ghost.

La soirée a débuté avec le chanteur Chris Porterfield du groupe Field Report. Dans une ambiance décontractée, il a interprété, seul, plusieurs des chansons de son groupe. Entre chacune d’elles, il faisait la discussion avec la foule, parlant de tout et de rien, de Montréal, de son chien même. Un excellent préambule au reste de la soirée, riche en émotions et très sympathique, qui plus est.

Près d’une heure plus tard, Noah Gundersen faisait son entrée sur scène, dans l’intimité du Petit Campus, vêtu simplement d’un jeans et d’un t-shirt, suivi de ses musiciens; un guitariste, un bassiste, son frère à la batterie et sa soeur au violon, l’air tout aussi modestes. Dès le début, il a semblé toucher son auditoire; il nous est apparu plutôt timide, parlant peu au début, se contentant d’émouvoir par la musique. Peu de mots pour s’introduire, peu de mots pour divertir. Seulement la grandeur de son oeuvre et personne pour s’en plaindre.

Les premières notes de «Slow Dancer» ont donné le ton à la soirée; une chose était certaine, on n’allait pas être déçus. Après quelques chansons du nouvel album, notamment «Show Me the Light» et «Halo», qui a particulièrement fait plaisir au public, il a enchaîné avec quelques titres de ses autres albums, dont une version plus rythmée qu’à l’habitude de «Ledges», une de ses oeuvres les plus populaires.

Noah Gundersen a une de ces voix qui savent rejoindre des recoins cachés du coeur et de l’âme, une voix caverneuse par moments, claire d’autres fois. C’est aussi par ses textes qu’il séduit, grâce à des mots d’une sensibilité hors du commun. Ses thèmes sont variés; il parle d’amour, il parle de famille, de sexe ou de religion, mais le tout avec élégance. Une écoute suffit pour se demander: «Mais pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de lui avant?» C’est aussi ce qu’on se demande quand on est là, sur place à l’un de ses concerts, qu’on le voit et qu’on l’entend: «Pourquoi n’est-il pas plus connu dans le milieu de l’indie-folk?»

Une chose est sûre, ce n’est pas la dernière fois qu’on entendra parler de lui. Il est de ces artistes qui sont extrêmement à l’aise sur scène, peut-être même plus qu’en différé, parce qu’ils dégagent une splendeur unique, de celles qu’on ne peut enregistrer.

Même s’il est un personnage plutôt réservé, il a semblé se dégêner au fil du spectacle, prenant confiance, parlant un peu entre les interprétations, complimentant Montréal et la langue française. Il a même raconté une anecdote de son dernier spectacle à Montréal, ou quelqu’un lui avait fait boire un verre de tequila avec de la sauce Tabasco. Un de ses musiciens lui a finalement apporté ce douteux cocktail sur scène qu’il a bu rapidement, laissant dans l’air une empreinte complice entre les spectateurs et les musiciens.

C’est avec «Heartbreaker» que la soirée a été conclue, une chanson profondément belle, pleine de moments forts, de crescendos, de silences, bref, une chanson parfaite pour terminer un concert. Les musiciens l’ont, de plus, agrémentée d’une longue fin psychédélique, de longues notes aléatoires; guitare, batterie, violon, dans un chaos contrôlé permettant à chacun de sortir de la scène l’un après l’autre, lentement, à intervalle indéterminé, presque sans qu’on le remarque, jusqu’à ce qu’il ne reste que Noah, puis personne, que la noirceur et le silence. Cette technique a laissé la scène particulièrement vide, comme dans un souvenir de grandeur, et la salle n’a pas tardé à exiger un rappel.

C’est dans toute son authenticité que Gundersen est revenu pour interpréter une chanson très personnelle de Carry the Ghost, «Selfish Art», qui traite de son métier d’auteur-compositeur-interprète, de ce qu’il est, de ce qu’il ressent, dans toute sa profondeur et son intensité.

Avant de quitter, on a pu entendre «Cigarettes», une chanson très douce, parsemée d’harmonica, de violon et de clavier, extrêmement lyrique et tout à fait magnifique, qui traite de dépendance et d’amour, résumant parfaitement la sensibilité de l’oeuvre entière de Noah Gundersen, ne serait-ce que par ses longues notes tendres et ses paroles qui nous donnent envie de s’asseoir, de fermer les yeux et de rester là très longtemps.

C’est un artiste qui a définitivement, dans toute sa splendeur émotive, tout ce qu’il faut pour toucher droit au coeur.

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Par Mathieu Pothier

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