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Crédit photo : Mathieu Pothier
L’ambiance était déjà installée lorsque nous avons rejoint nos sièges, alors que les quatorze membres de l’Orchestre philharmonique des musiciens de Montréal (OPMEM) nous accueillaient au son de leurs instruments à cordes et à vent.
Le spectacle débuta officiellement lorsque les lumières se sont tamisées et que les voix de Charles et Frannie se firent entendre du haut de la salle. Interprétant Visions, en version a cappella et sans micros, les chanteurs descendaient tranquillement les allées de chaque côté de la salle jusqu’à se rejoindre au centre de la scène. Leur prestation commençait dans la douceur et l’onirisme, une combinaison de sentiments à l’image de la musique de Dear Criminals.
Il aura fallu cinq ou six chansons avant que le public ait enfin la chance d’applaudir le groupe pour une première fois. Tout au long du spectacle, les chansons se sont succédé avec grande fluidité, en s’imbriquant les unes dans les autres, créant ainsi des blocs entre lesquels nous pouvions applaudir chaleureusement la beauté de la performance. À certains moments, les membres du groupe en ont profité pour nous glisser quelques mots, livrés eux aussi, tout comme leur musique, dans un calme et une sérénité désarmants.
Avec l’ajout des arrangements pour l’orchestre créés par Vincent Legault et dirigés par le chef Philippe Ménard, ainsi que par la présence d’un bassiste et d’un batteur sur scène (Jonathan Arseneau et Thomas Sauvé-Lafrance), le savant mélange de genres musicaux, qu’on retrouve d’emblée dans la musique de Dear Criminals, était ici à son apogée.
La fusion et l’équilibre entre l’électro, l’acoustique, l’orchestre et les voix bouleversantes du duo de chanteurs étaient d’une beauté indescriptible et nous transportaient dans une ambiance complètement enivrante.
La parfaite harmonie entre les styles et le juste ratio des passages où l’un des éléments musicaux était mis en avant-plan évitaient la redondance, et nous offraient une multitude de moments différents et uniques que nous pouvions tous pleinement apprécier.
Malgré la beauté, la richesse et la puissance émanant de l’orchestre et des arrangements musicaux du groupe, j’ai été particulièrement renversée par les chansons livrées dans la plus grande des simplicités. Le style épuré et la douceur avec lesquels ont été interprétés les morceaux «Lies in Blue», «Coco» et «Stay Tonight» m’ont touchée au plus haut point. L’émotion ressentie n’aurait toutefois pas été la même sans l’intelligence artistique derrière le va-et-vient méticuleusement réfléchi entre le grandiose et la simplicité. C’était totalement réussi.
Impossible de passer sous silence la singularité des voix irremplaçables de Frannie et de Charles, qui ne peuvent faire autrement que de nous renverser. La fragilité, la douceur et la sensibilité, portées par leurs voix se complétant divinement, ainsi que leur interprétation chargée d’émotions nous touchent, nous hypnotisent, nous bercent, nous élèvent et nous font planer. C’était, pour ma part, la première fois qu’un concert venait me chercher des larmes. Je n’ai pas pu les retenir: c’était trop magnifique.
La rareté de leur présence sur scène ajoutait également une dose de magie à la soirée. Je me sentais privilégiée et choyée de pouvoir me laisser bercer au son de la musique de Dear Criminals, tout en assistant à la magnifique amitié qui les unit. Ce concert, qui nous a envahis d’émotions et qui nous a fait du bien à l’âme, restera à jamais gravé dans mon cœur comme l’un des spectacles les plus sublimes que j’ai eu l’occasion de voir.
Merci Dear Criminals pour ce cadeau.
Dear Criminals au Gesù en images
Par Mathieu Pothier
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de la rédaction