SortiesConcerts
Crédit photo : www.facebook.com/rufussounds
D’ailleurs, ça jase beaucoup, de vive voix ou par texto, durant la prestation de Dena Amy, qui pourtant s’active joliment sur la scène. On se croirait en plein 5 à 7. Elle a quand même le mérite d’avoir su en faire décrocher quelques-uns de leur téléphone. Il faut dire qu’elle fut à peine présentée à son entrée sur scène. De même pour Roland Tings, qui a su, de son côté, susciter quelques roulements de hanches, mais surtout un étrange cri, dans l’auditoire, lorsqu’un son intense et hybride entre la mitraillette et l’hélice d’hélicoptère est venu faire trembler les os des boîtes crâniennes à sa merci.
Après un autre moment d’attente, un hurlement plus intense se fait entendre: le trio entre en scène. Il faut dire que le groupe australien a su l’entretenir, la flamme, avec ses airs enivrants, mais aussi ses trois visites en sol montréalais en un an (novembre 2015 à L’Olympia, et, en 2016, en avril au Théâtre Fairmount et en juillet à Osheaga). Mais va-t-on réellement «voir» RÜFÜS DU SOL?
Comparé à d’autres groupes électros, celui-ci, il est vrai, sait faire preuve d’une certaine chaleur: le chanteur Tyrone Lindqvist se déplace, adresse au public des mots et des regards, mais de là à parler d’une magie de la gestuelle, il y a un grand pas. Mais son charme d’éternel gamin à la casquette de travers ne manque pas d’agir. Les jeux de pieds de l’exubérant Jon George, derrière son clavier, attirent un peu plus l’attention, encore faut-il les entrevoir sur cette scène plongée dans l’ombre, pour laisser place aux fascinants jeux lumineux, souvent projetés dans l’auditoire.
Les spectateurs semblent alors s’amuser comme des chatons fous avec les rayons de lumières et les rythmes et autres effets de synthèse, à travers lesquels le travail du batteur James Hunt semble souvent noyé. Mais les vers d’oreille continuent quand même leur œuvre pour faire gigoter tout le monde, jusqu’à atteindre leur point culminant avec le bombardement de paroles bon-enfant d’«Innerbloom»: «If you want me / If you need me / I’m yours». L’effet de transe y est tellement élevé que les artistes s’y offrent même le luxe, par moments, d’apaiser la foule, afin de créer un «effet oumf» encore plus intense, lorsque reprend le rythme.
Ainsi, les propos des admirateurs de la première heure de ce jeune groupe d’un Sud lointain prennent tout leur sens: on ne vient pas ici pour interpréter ou comprendre des paroles des mélodies, mais pour se laisser immerger de sensations, avec des flashs de lumière qui semblent imprimés dans la rétine jusqu’au lendemain et des coups de coude, par-ci, par-là.
Et ce soir-là, la promesse de passer de la longueur d’onde à l’onde de choc semble tenue.
L'événement en photos
Par www.facebook.com/rufussounds
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Intro
2. Be With You
3. Brighter
4. Sundream
5. Tell Me
6. Desert Night
7. Say A Prayer for Me
8. Daylight
9. Modest Life
10. Hypnotised
11. Until the Sun Needs To Ride
12. Tonight
13. Innerbloom
14. Like An Animal
Rappel
15. Take Me
16. You Were Right