Thus:Owls sur la scène du Musée d’art contemporain (MAC) dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal: de la pénombre à la lumière – Bible urbaine

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Thus:Owls sur la scène du Musée d’art contemporain (MAC) dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal: de la pénombre à la lumière

Thus:Owls sur la scène du Musée d’art contemporain (MAC) dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal: de la pénombre à la lumière

Publié le 3 juillet 2013 par Alice Côté Dupuis

Galerie photos – C’est un quintette visiblement ravi de prendre part au Festival international de jazz de Montréal qui a foulé la scène du Musée d’art contemporain hier soir pour un premier concert d’une série de trois. Augmenté de quatre musiciens invités, le groupe canado-suédois a ouvert le bal en descendant en file l’escalier menant de l’arrière de la salle à la scène, jouant chacun d’un instrument portatif et entamant façon unplugged la première pièce de la soirée. De quoi laisser les spectateurs surpris mais ravis, un sentiment qui perdurera toute la soirée.

Après Harbours, le second opus du groupe paru sous l’étiquette Avalanche Productions à l’automne 2012, il était normal que les spectateurs présents s’attendent à un concert sombre, aux ambiances lugubres, aux instruments graves et électriques, bref, à des sonorités à mille lieux de la fête donnée par le groupe australien The Cat Empire, qui avait lieu le même soir au Métropolis. Pourtant, le sourire de la chanteuse suédoise Erika Angell a rayonné si fort du début à la fin du spectacle que c’est à une tout autre interprétation des chansons de Thus:Owls qu’ont eu droit les gens rassemblés au MAC. Tout sourire, remerciant la salle de plusieurs «merci beaucoup!» dans un français pratiqué mais non maîtrisé, et balançant ses bras continuellement au rythme de l’émotion qui l’habite en chantant, l’interprète et principale parolière du groupe en a sans aucun doute charmé plus d’un.

Il était facile de n’avoir d’yeux que pour Erika Angell, car sa voix puissante et envoûtante se fraye aisément un chemin parmi le piano, le violon, la batterie, la guitare, la basse, le cor français et la trompette. Même son auto-harpe, utilisée uniquement au tout début et à la toute fin du spectacle, n’a pas su camoufler le cristal de sa voix. Avec toute l’émotion qu’elle contient et le registre infini qu’elle semble pouvoir atteindre, elle aurait presque pu faire le spectacle à elle seule. Erika Angell a présenté ses musiciens invités et ses quatre comparses habituels, mais même l’éclairagiste ne semblait n’en avoir que pour elle, alors qu’elle interprétait dans un joli faisceau lumineux sept pièces des neufs présentes sur Harbours ainsi que plusieurs nouveautés.

Critique-spectacle-MAC-Festival-de-Jazz-Thus-Owls-Harbours-Prix-Bible-urbaine-1C’est à la dynamique «The Tree», avant dernière piste de l’album, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir officiellement, une fois bien installés sur la scène, ce spectacle de Thus:Owls dans la ville natale de son guitariste, Simon Angell. Se sont ensuite enchaînées «Island», avec sa sublime finale à la batterie prédominante, «Museum», également très fournie en percussions mais plutôt chaotique durant les divers solos se succédant à la fin, et «When They Fight», intense durant sa finale très rock mais également désordonnée. La pièce «Farmers in Japan», introduite en français par la chanteuse suédoise après plusieurs essais infructueux, a également ravi les fans d’Harbours, en plus de mettre en valeur les instruments à vent et le violon, pizzicato, de même qu’une flûte traversière jouée par l’interprète principale. Entrecoupées de transitions parfois planantes aux cloches et cymbales glauques mais toujours réussies, les chansons livrées ont été d’une efficacité qui rappelle les enregistrements en studio.

Très généreux dans leur interprétation, les membres du groupe ont également offert au public de nombreuses nouvelles compositions, dont «A Wind Full of Screens», qui compte une belle présence du bassiste suédois Martin Höper. Avec sa finale minimaliste où seul le violon résonne à l’unisson avec les voix de tous les musiciens a capella, elle est très prometteuse pour le prochain album à paraître. Une autre nouvelle, «As Long As We Tried a Little», débute grâce à des accords plaqués au piano et est une douce ballade réunissant les trois voix féminines de la soirée jointes vers la fin par la batterie, la basse et la guitare électrique pour une finale percutante.

Critique-spectacle-MAC-Festival-de-Jazz-Thus-Owls-Harbours-Prix-Bible-urbaineMême si le guitariste Simon Angell semble avoir éprouvé des problèmes techniques tout au long de la soirée, rien n’a pu enlever le plaisir contagieux d’Erika Angell et des autres musiciens de Thus:Owls d’offrir leurs compositions au public montréalais. Parlant des contrées suédoises dans lesquelles elle a grandi et qui sont «like a tattoo on my skin», la parolière a séduit avec ses nouvelles compositions, autant qu’avec son interprétation toute en émotions, en rappel d’une chanson japonaise vieille de 2 000 ans ou presque, s’accompagnant, seule sur scène, à l’auto-harpe.

C’est sur la douce mais non moins intense «I Weed the Garden», présente sur Harbours, que les cinq membres originels du groupe ont laissé un public attentif et visiblement séduit après une heure et quart de spectacle. Le Montréalais Simon Angell a quitté la scène en disant «À demain ou après-demain, peut-être!». Il ne reste qu’à souhaiter qu’il soit plus en contrôle de son instrument et fasse davantage partie de la fête lors de ces deux autres représentations.

Thus:Owls sera de retour sur la scène du Musée d’art contemporain les 3 et 4 juillet dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal, puis sera de retour au Québec à la fin de l’été et à l’automne. Plus de détails sur leur site officiel au www.thusowls.com.

Appréciation: ***½

Crédit photo: Alice Côté Dupuis

Écrit par: Alice Côté Dupuis

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