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Crédit photo : Mathieu Pothier
Billie Marten: une première en sol québécois
C’est l’auteure-compositrice-interprète Billie Marten qui a été mandatée pour ouvrir la soirée. Accompagnée de sa guitare acoustique, d’un batteur et d’une bassiste, la chanteuse britannique a joué sa musique folk devant une foule quelque peu… dissipée.
Un bourdonnement incessant se faisait entendre depuis le parterre, ce qui a eu pour effet de noyer ses douces mélodies, qui auraient eu le mérite d’être un peu plus amplifiées. Le public a néanmoins réservé un accueil poli et chaleureux à l’artiste, qui jouait pour la première fois au Québec.
Le trio a entonné leurs pièces qui cumulent plusieurs dizaines de millions d’écoutes sur Spotify, telles que «Vanilla Baby», «La Lune» et «Mice».
Heureusement, la jeune musicienne a pris de l’aplomb vers la fin de sa performance, démontrant ainsi tout son potentiel. Vous pourrez la découvrir à votre tour ce soir sur la Scène TD, dès 18h.
Un départ en force
À 20 h 45, la formation montréalaise The Franklin Electric est montée sur scène pour livrer une performance bien spéciale, car leur tout nouvel album, Oh Brother, sortait à minuit.
De mon côté, ayant déjà eu un bel aperçu de la hauteur du talent de The Franklin Electric lors de leur performance à Osheaga en 2021, j’avais bien hâte de voir ce que le groupe nous réservait ce soir-là!
Le spectacle a démarré en force avec «Borderline». L’équipe de musicien∙ne∙s et de violonistes a alors empli le MTELUS du son riche de la formation. Ravie de retrouver cette belle énergie, je me suis laissée bercer au moment où la deuxième chanson, «Monsters», s’est enchaînée en douceur pour ensuite faire place à «Strongest Man Alive». Ce succès de leur premier opus m’a fait revivre la magie de ce groupe, notamment grâce à la voix de Jon Matt où, jumelée à son piano, chaque note était parfaitement perceptible.
Alternant leurs nouveautés avec les chansons de leur répertoire, The Franklin Electric a très bien su mettre en lumière toute la richesse, la douceur et la vulnérabilité de ce nouvel opus, écrit en l’honneur du frère du chanteur, lequel est atteint de troubles de santé mentale.
L’album se veut donc beaucoup plus doux, plus folk, rappelant les débuts du groupe avec l’opus This Is How I Let You Down.
Inébranlables devant une poignée de fêtards
À mon grand désarroi, la foule ne semblait pas réceptive aux ballades guitare-voix de Matte. Et ça s’est corsé durant «It’s a Winding Road», une nouveauté chantée en duo avec Paul Lucyk, le claviériste, alors que le groupe peinait à obtenir le silence — et le respect? — du public. Des «chut!» incessants, des sifflements, et même un «vos gueules!» ont fusé de part et d’autre de la salle, en raison d’une poignée de fêtards qui n’étaient pas à leur place.
Cette inattention de leur part n’avait pourtant rien à voir avec la qualité du spectacle qui se déroulait devant nous. Les artistes ont tenu bon et ont maintenu leur performance en belle harmonie, et ce, malgré les distractions de la foule.
C’est dommage qu’une minorité de spectateur∙rice∙s aient autant refroidi la performance d’un groupe qui a pour habitude de livrer des prestations réellement chaleureuses. Jon Matte a utilisé toutes ses cartes pour captiver son auditoire, mission qu’il a réussie haut la main après «Call Me Out» en faisant chanter le public avec lui.
Le pouvoir d’une batterie et d’une grosse caisse
Si la foule était trop volubile pour apprécier – en silence – les pièces plus tranquilles de The Franklin Electric, l’ambiance devenait tout autre lorsque la batterie se mêlait à la guitare et à la voix de Jon Matte. Décidément, la formation allait devoir user de la grosse caisse pour tenir captivé son public. Ainsi, «Answers», avec un commencement très doux, s’est terminée en beauté lorsque le batteur y a mis du sien.
The Franklin Electric a graduellement pu raccrocher son auditoire, notamment grâce au solo de trompette de Matte durant «Spindle», qui tombait à point avec leur présence dans le cadre du Festival International de Jazz!
Le leader s’est également adressé à la foule, lui demandant si elle avait des questions pour lui, peut-être en réaction à la poignée de trouble-fêtes, justement. Puis, il s’est assis au piano et a entonné la magnifique «This Time I See It», commencée en solo, avant d’être terminée en force avec tout le groupe, violons y compris, qui l’accompagnait. Il n’y avait pas à dire: la foule était à nouveau captivée!
Une finale tout en beauté
Les excellentes «Ten Steps Back» et «In Your Heart ont ensuite été jouées avec brio et énergie. Le groupe avait à ce moment-là bel et bien repris le dessus sur la foule. La chanson s’est clôturée avec le public qui chantait en chœur sur un remarquable solo de guitare.
En rappel, la délicieuse «C’est plus comme avant», seule chanson en langue française du band, a fait chanter de nouveau la foule avant de laisser place à «This Is How I Let You Down».
Il y a décidément une petite magie qui opère lorsque Jon Matte s’installe au piano et se met à chanter. Et celle-ci a empli le MTELUS et le cœur des spectateur∙rice∙s durant cette pièce.
Bien que le spectacle se soit terminé avant le coup de minuit, on peut dire que The Franklin Electric a fort bien inauguré son nouvel album et a une fois de plus démontré sa capacité à captiver une audience malgré quelques distractions. De vrais musiciens d’expérience!
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de la rédaction