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Crédit photo : Maxime Brouillet
Dans une ambiance chaleureuse malgré le son des travaux de construction encore en cours, Stéphane Labbé, directeur général de Tangente, et Francine Bernier, directrice générale et artistique de l’Agora de la danse, ont guidé la visite de leur récente maison. Excitation dans l’air, la journée laissait place non seulement au dévoilement des rénovations du Wilder, mais aussi au lancement des programmations des deux organismes.
Plus qu’un simple changement de murs, le déménagement de Tangente indique que l’organisme en a profité pour changer de peau en modifiant son identité graphique et son site Internet. Sonia Reboul, directrice des communications et du marketing, voit cette évolution comme une manière de mieux entrer en contact avec le public. «Notre nouvelle identité et notre nouvelle location en plein cœur du Quartier des spectacles nous aideront à rendre la danse contemporaine plus accessible… À faire en sorte que les Montréalais se disent: “Tiens! Si j’allais voir un show de danse contemporaine au Wilder ce soir!”, au même titre qu’une exposition, un cinéma ou un concert.»
En ce qui concerne la mission de l’organisme, Dena Davida, commissaire de Tangente, a déclaré lors de la conférence de presse «vouloir prendre un tournant orienté vers les artistes de la relève». En ce sens, quatorze nouveaux visages occuperont la scène cet hiver sur les vingt-six créateurs programmés. De plus, Tangente pourra maintenant accueillir des artistes en résidence dans ce qui a été nommé les «Habitations», qui auront pour but de prêter temps et espace à la recherche artistique.
La pièce de résistance
La programmation prévoit sept soirées encadrées par des thématiques communes aux œuvres. Toutefois, c’est un évènement in situ qui ouvrira le bal de la saison 2017 le 21 février prochain. Cette soirée-surprise, en collaboration avec LA SERRE, sera une performance de Jacques Poulin-Denis, dont le lieu sera divulgué peu de temps avant le jour J.
Le mois de mars débutera avec Re-conter l’Afrique, un programme triple dans le lequel Ghislaine Doté, ‘Funmi Adewole et Alesandra Seutin toucheront tour à tour au thème de l’identité. Avec Skinbox, The Sleepwalker et Ceci n’est pas noire (This is not Black), les chorégraphes utiliseront leurs expériences personnelles afin de livrer des œuvres touchantes et imprégnées de leurs folklores respectifs.
Par la suite, Étranges créatures laissera place aux créations singulières d’Audrée Juteau, qui présentera Les Strange Strangers et de Nathan Yaffe, avec Ché pas kess tu c (Dunno Wat U Kno). La soirée promet des univers biscornus et farfelus dont les subtilités éveilleront les consciences.
Idéations ludiques propose un trio de pièces chargées d’émotions. Si Facing away from that which is coming, par Andréa de Keijzer et Erin Robinsong suscite tantôt la crainte, tantôt la surprise, Human Synthesizer de Katie Ward engendre l’éveil grâce à une remise en question du quotidien. Claudia Chan Tak et Louis-Élyan Martin bouclent la boucle avec Tangente conceptuelle: neo-contemporary duet, pour un requiem intellectuel, une satire de la sur-intellectualisation de l’art. Une pièce qui fera certainement rire, mais peut-être rire jaune!
Dans Sensorialités, Aisthesis de Josiane Fortin, Viscosité d’Anne-Flore de Rochambeau et Sand Body de Meryem Alaoui offrent un voyage à travers l’univers familier des sens. À l’inverse, Zones déroutantes, un programme double mettant en scène Habiter de Katia-Marie Germain et Closer than they appear de Karen Fennell et Nikki Forrest, laisse entrevoir des microcosmes inhabituels jouant sur les perceptions et les codes artistiques.
À cette dernière soirée se joindra 5 minutes pour que je te dise de Barbara Diabo, une introduction de la programmation du Printemps autochtone d’Art 3. Cette courte pièce s’associe aux levers de rideau performés par des artistes autochtones lors du mois d’avril dans plusieurs salles de Montréal.
Pour la suite, deux programmes triples attendent les fans de danse contemporaine. Résonances virtuelles, comportant TranSenses d’Akiko Kitamura et Navid Navab, III de Teoma Naccarato et John MacCallum et Binary Animal d’Alejandro de Leon sera un trio aux échos spirituels qui déjouent la réalité. Finalement, c’est Couper-coller qui clôturera la saison d’hiver 2017 avec Nolo: Curating the Body par The Uncollective, Identity Binding de Victoria MacKenzie, ainsi que Monte-Charles de Philippe Meunier et Ian Yaworski.
Ces œuvres au penchant narratif jouent tantôt avec l’identité, tantôt avec la forme, et proposent une variété qui sera bien accueillie lors de cette dernière soirée!
Le début d’un nouveau chapitre
Tangente attaque 2017 d’un pas affirmé. Comme Sonia Reboul l’indique, une expérience plus globale sera offerte au spectateur: «L’expérience commence depuis notre nouveau site Internet où ils peuvent désormais choisir plus aisément leurs spectacles à l’aide de mots-clés facilitant leurs choix. Elle continuera au sein de l’édifice Wilder où il leur sera possible de voir des spectacles de danse contemporaine, mais aussi de prendre un verre dans notre café-bar, d’y rencontrer des artistes, de prendre des cours de danse à l’EDCM, d’aller manger dans le restaurant des Grands Ballets, ou même de consulter de la documentation sur la danse à notre café-bar et à la médiathèque de l’EDCM… Bref! Le Wilder est destiné à être un lieu vivant dédié à la danse offrant une palette de services aux amateurs, aux professionnels, et aux curieux!»
Le public peut s’attendre à de la nouveauté en long et en large; allant du nouvel édifice aux pièces qui seront présentées par une panoplie d’artistes, dont plusieurs inconnus des Montréalais, c’est un vent de fraîcheur qui traversa les salles du Wilder cet hiver!
Pour plus de détails, visitez le site internet du diffuseur au www.tangentedanse.ca.
L'événement en photos
Par Maxime Brouillet