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Crédit photo : Myriam Frenette
La prémisse est assez lourde, mais heureusement, Alexandre Bisaillon a vite fait de dédramatiser le tout en parlant de ses nombreuses visites à l’urgence l’année dernière, allant de l’infirmière d’Urgence-Santé qui lui crie de rester couché au sol, avec les pieds dans les airs, en attendant les ambulanciers, à celle qui a laissé échapper un «ouh la la» alors qu’elle regardait les résultats d’un électrocardiogramme. «Tu ne veux jamais entendre ça, un “ouh la la” dans un hôpital. Les médecins ont trop d’études, trop de vocabulaire pour dire “ouh la la”. Ça ne peut pas être bon un “ouh la la” dans un hôpital. À la plage, mettons que tu arrives en speedo et que les filles disent “ouh la la”, ça c’est bon, mais à l’hôpital, c’est pas bon.»
Le premier invité d’Alexandre Bisaillon, Alex Fredo, en était à son premier spectacle au Zoofest. C’est donc un peu nerveux et fébrile qu’il a fait son numéro portant notamment sur ses angoisses! «En fait, je ne peux pas parler de l’angoisse. Je ne sais pas ce qu’est l’angoisse, puisque je n’ai jamais connu la sérénité.» Avant de raconter comment il avait rencontré l’amour sur un forum médical où il s’était diagnostiqué une tumeur du cerveau, l’animateur de l’excellente émission Les petites anecdotes, diffusée sur les ondes de CIBL, a donné la vraie définition du mot «hypocondrie». «Être hypocondriaque, c’est être peu chanceux et voir plein de médecins qui ne trouvent rien, alors que tu es gravement malade!» Pour une première expérience à Zoofest, il s’en est tiré pas mal du tout!
Yannick de Martino a été le premier non-hypocondriaque de la première édition du Show malade mental. Il a plutôt parlé de sa paranoïa, ayant constamment l’impression d’être entouré de ninjas ou que le gouvernement contrôle sa pensée. «Tsé quand on oublie des mots… des fois ça arrive, tu oublies un mot vraiment simple. Ben moi, je pense que c’est le gouvernement qui les enlève de ma tête pour m’empêcher de dire la vérité.» Il a aussi donné son avis sur les mots «soucoupe volante» qui ne seraient vraiment pas un nom approprié pour ce qui est probablement le moyen de transport le plus élaboré. «Même le segway ça a un nom pis on peut juste en faire dans le Vieux-Montréal!»
Malheureusement, Stéphane Fallu, qui a parlé de déviance sexuelle, a offert le numéro le moins intéressant de la soirée, avec un numéro tiré de son one man show Bon deuxième. Le numéro comme tel aurait pu être plus intéressant s’il avait été mieux rendu. Mais Fallu ne semblait pas à l’aise et ricanait nerveusement comme s’il le présentait pour la première fois.
Simon Gouache a aussi offert un très bon numéro, parlant de ses angoisses notamment pour tout projet nécessitant plus que deux étapes. «Mon grand-père a construit une maison avec ses mains. Il s’est levé un matin et il a commencé à construire une maison. Moi, mon passeport a expiré. Je me suis juste dit que je ne voyagerais plus.» Il a notamment témoigné de son admiration pour les gens qui étaient capables de partir en voyage longtemps avec un simple sac à dos, projet qui relève aussi un peu de la maladie mentale!
Finalement, c’est Alexandre Barrette, l’invité-surprise de cette soirée, qui a conclu le spectacle, également avec un numéro tiré d’Imparfait, son one man show actuellement en tournée. Il a raconté la mauvaise expérience qu’il a vécue après avoir mangé des brownies au pot pour la première fois de sa vie! Disons qu’un hypocondriaque qui fait un bad trip de drogue, ça peut donner un numéro assez intéressant!
Malgré la lourdeur apparente du sujet, c’est une bonne idée qu’a eue Alexandre Bisaillon avec ce Show malade mental. Le résultat était définitivement plus que concluant, du moins pour la soirée à laquelle nous avons assisté, les humoristes invités étant différents lors de chaque représentation.
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Par Myriam Frenette
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