Alexandre Barrette présente son 2e one man show «Imparfait» au Monument-National – Bible urbaine

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Alexandre Barrette présente son 2e one man show «Imparfait» au Monument-National

Alexandre Barrette présente son 2e one man show «Imparfait» au Monument-National

Pas parfait, mais très réussi

Publié le 4 février 2016 par Camille Masbourian

Crédit photo : Tous droits réservés

Alexandre Barrette est imparfait. À 34 ans, il vit dans un tout petit appartement qui devait en être un de transition suite à sa rupture datant d’il y a près d’un an, il n’a pas d’enfants ni de blonde, et il a de la difficulté à prendre des décisions et à savoir ce qu’il veut. Au moins, il sait ce qu’il ne veut pas: aller dans un spa, voyager en avion et prendre de la drogue, notamment. C’est un peu de tout ça dont il nous parle dans Imparfait, son deuxième one man show, et c’est très drôle!

Alors que le spectacle n’était que commencé que depuis dix minutes à peine et qu’il venait de faire un numéro sur les idiots, un spectateur s’est exclamé fort dans la salle. L’humoriste s’est arrêté au milieu d’un numéro pour lui demander ce qui l’avait fait réagir ainsi, et l’homme a répondu: «C’est 2-1 Canadiens». Après s’être étonné de ce spectateur qui ne semblait avoir aucun respect pour le one man show qu’il était en train de voir, Alexandre Barrette lui a demandé d’être le «pourvoyeur de scores du Canadien» tout au long de la soirée, avant d’étrangement lui demander son signe astrologique. «Ah ouais, balance? Tu me niaises? Non? C’est parce que je ne lis pas vraiment ça, l’horoscope, mais balance je l’ai lu ce matin. Ça disait: ferme ta yeule!» Ce à quoi le public a réagi en applaudissant fortement et, enfin, le spectacle a pu se poursuivre.

En un peu moins d’une heure et demie sans entracte, l’humoriste enchaîne les anecdotes et les observations, expliquant pour quelle raison il trouve que les filles sont toutes des «défricheuses de mauvaise foi», alors qu’elles tournent constamment les compliments en insultes, ou alors de quelle façon il a réussi à convaincre son ami, dont le nom de famille est Murphy, à appeler son futur enfant Eddy. Il raconte également sa première – et seule – expérience d’hypnose, la fois où, sur les consignes de la psychologue, il avait dû «enfiler [sa] combinaison de lumière»!

Si les anecdotes cocasses se succèdent, Alexandre Barrette montre également une belle vulnérabilité et fait souvent référence à son manque de confiance en lui et à sa difficulté à prendre des décisions, un mal qui semble affecter pas mal les vingtenaires et les trentenaires d’aujourd’hui, chose qui était beaucoup moins le cas avant. Expliquant qu’il ne sait tellement pas ce qu’il veut, que l’obligation de faire des choix dans un restaurant est difficile pour lui, même lorsque ledit restaurant est une rôtisserie. «J’aime ÉGALES les cuisses et les poitrines. Prendre un quart de poulet est un choix très déchirant pour moi. Jusqu’au jour où j’ai découvert le choix du rôtisseur! C’est la MEILLEURE affaire! C’est le rôtisseur qui choisit pour toi. Si c’était possible, je l’engagerais lui, je lui donnerais un salaire à temps plein, juste pour qu’il prenne toutes les décisions de ma vie.»

Le numéro sur les choses qu’il ne veut plus faire, appuyé de plusieurs exemples, est définitivement le meilleur. Il est notamment question des spas et de leur stationnement («C’est qui le génie qui s’est dit: on a un complexe pouvant accueillir 300 personnes, donc on va faire un stationnement pour sept autos?»), de leur terminologie complexe («Non, c’est pas des bains chauds. Ben non. C’est une expérience thermale!») et de leurs mini-casiers («Pour vrai, avant d’aller au spa, essaie de rentrer tes affaires dans ton coffre à gants de char. Si ça rentre pas là, ça rentrera pas dans le casier du spa. On dirait que les casiers des spas ont été conçus pour du monde qui arrive déjà en maillot de bain, avec un Skittle. Je suis prêt à me baigner, mais je voudrais pas mouiller le petit Skittle, je vais le laisser dans le casier!»)

Le récit de son badtrip de drogues après avoir mangé trois carrés de brownies au pot est également très drôle, tout comme ses observations sur le lait d’amande. «C’est bon du lait d’amande. C’est vraiment un bon petit drink à boire avant de TE SUICIDER. C’EST DÉGUEULASSE, ok? C’est vraiment un fluide de fin de vie. Mais ça me fascine. Parce que je sais pas comment tu peux tirer un liquide de l’amande, l’affaire la plus sèche au monde!»

Un seul numéro un peu longuet: celui de la lettre qu’il s’est écrite à lui-même et dans laquelle il essaie d’apprendre à s’apprécier. Par contre, les messages téléphoniques laissés à ses proches lors de sa dernière journée sur Terre, en guise de conclusion, c’est très bien. Pas excessivement drôle, mais parfait pour une finale.

La vie d’Alexandre Barrette est peut-être imparfaite, mais les deux années de tournée qui s’en viennent commencent avec un spectacle fort bien réussi!

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