Salomé Leclerc avec Dimoné au Club Soda à l’occasion de Coup de cœur francophone 2015

Si elle a avoué qu’elle commençait tranquillement à écrire le troisième disque, l’auteure-compositrice-interprète a aussi fait part de son désir d’écrire des trucs originaux, de ne pas refaire deux fois la même chanson. On pourra donc s’attendre à de nouvelles compositions étonnantes encore une fois, même si elle n’en a pas offert à son public samedi soir, optant plutôt pour une vieille nouveauté: sa reprise de «La fin de l’homme» de Daniel Bélanger, enregistrée sur vidéo pour ICI Musique en duo avec Ariane Moffatt, quelque temps avant le Gala de l’ADISQ. «Je me permets de vous la faire seule, Ariane n’était pas disponible ce soir. En fait, je ne lui ai pas demandé (rires). Elle était ici avant-hier… elle ne me l’a pas demandé non plus!», a-t-elle lancé à la rigolade, avant son interprétation qui était finalement aussi efficace en solo.

Elle était en forme, Salomé, son énergie a été constante jusqu’à la toute fin, durant la saisissante «Attendre la fin» où son jeu de guitare enlevant a impressionné, ou encore durant la finale instrumentale de «Devant les canons», durant laquelle les musiciens nous ont transportés dans différentes ambiances, presque en boîte de nuit. Les gens étaient debout pour acclamer les musiciens et en demander encore, et malgré son retour en rappel pour offrir une poignante interprétation de «La vie d’factrie» de Clémence Desrochers au Club Soda tout à fait silencieux, à l’écoute, et une «Arlon» qui a fait lever les gens et les a fait taper des mains spontanément (cette chanson certainement en voie de détrôner «Partir ensemble» comme étant son grand succès!), la foule en aurait pris encore, toujours debout qu’elle était.

Finalement, sa présence pour une deuxième année consécutive à Coup de cœur francophone aura été totalement justifiée, un honneur mérité, car c’est visiblement ce qu’elle est pour plusieurs: un grand coup de cœur qu’on se plait toujours à redécouvrir.

Dimoné

Venu de Montpellier, Dimoné est arrivé comme une tonne de briques, avec une assurance et une aisance sans borne. Très théâtral et expressif, récitant même certains passages de façon parlée ou criée, selon l’intensité de l’interprétation, l’artiste s’est révélé être un personnage très coloré : une sorte de mélange entre l’excentrique Français M et un chanteur d’une certaine expérience, au rock accessible, comme Richard Séguin. Sa voix grave et très basse a rendu difficile, au départ, de saisir ses paroles, mais son énergie incroyable a vite pris toute la place. Ses chansons plutôt rythmées et sa façon d’interpeller le public ne semblent malheureusement pas avoir convaincu la foule, mais il n’a pas laissé le peu de réception du public l’atteindre, bougeant encore davantage, increvable. Dimoné avait énormément d’attitude sur scène, mais ce n’était peut-être pas la bonne attitude pour ce public-là, samedi soir au Club Soda.