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Crédit photo : Mathieu Pothier
Salomé Leclerc fait partie de ces artistes qui se renouvellent constamment. Qu’on l’ait vue présenter son nouveau matériel avant même que son disque ne soit sorti au Gesù, aux Francofolies de Montréal en juin 2014, au Club Soda à Coup de cœur francophone 2014, au Verre Bouteille en formule duo avec Philippe Brault en décembre de la même année, au La Tulipe en avril 2015 pour la première montréalaise du spectacle, ou à nouveau samedi soir au Club Soda, on a toujours eu droit à un spectacle différent, que ce soit dans la manière de revisiter une même chanson, dans l’ajout ou la suppression de morceaux, ou même dans la configuration avec ses musiciens.
Samedi soir, c’est seule aux côtés de Philippe Brault – aussi réalisateur de son plus récent disque – et de l’increvable batteur José Major que Salomé s’est pointée sur scène, lançant comme de coutume en ouverture (il y a quand même quelques constantes!) «Caméléon» dans sa version très électrique et très électronique, mais offrant tout de même quelques moments de délicatesse malgré l’intensité de cette entrée en matière percutante.
Contente que Coup de cœur francophone lui ait permis de faire le Club Soda deux fois en un an, elle a aussi remercié d’emblée les gens d’être au rendez-vous. «Vous avez fait un bon choix d’être ici ce soir», a-t-elle lancé, faisant rigoler les gens dont plusieurs pensaient qu’elle allait faire référence au fait qu’il y avait un fameux match de hockey le même soir. «Selon le journal, c’est pas moi qui le dit, je fais partie des trois artistes – avec Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur, quand même!– qui offrent ce qui se fait de meilleur sur scène, sur la route. Il paraît!». Ah! Mais ça, on le savait, et on l’a encore redécouvert lorsqu’elle a enchaîné avec sa «Tourne encore» 2.0, plus rythmée, à la finale instrumentale endiablée, et qui semble revisitée de façon différente chaque fois.
Remerciant beaucoup son public, et se rendant souvent à l’avant de la scène jouer de sa guitare, comme si elle souhaitait sonder son public ou lui offrir un peu plus d’elle, un peu plus de proximité, de complicité, Salomé Leclerc s’est montrée d’une grande générosité samedi soir, et il fait plaisir de la voir prendre sa place sur scène, spectacle après spectacle, et profiter toujours plus du moment avec une belle assurance et une belle aisance. En entonnant «Vers le sud», que les gens ont reconnu instantanément et tout de suite applaudie, l’artiste a reçu le retour d’ascenseur, une belle dose d’amour pour cette interprétation toute douce et sensible.
Entre sa reprise percutante en guitare-voix de «Vingt ans» de Léo Ferré et sa performance très rock et électrique de «Le bon moment» – toutes deux très appréciées du public -, Salomé s’est montrée aussi efficace seule avec sa guitare qu’entourée de ses complices avec des ambiances plus étoffées et complexes. Même si certaines de ses chansons bénéficient habituellement du magnifique trombone de Benoît Rocheleau, aucun manque ne s’est fait ressentir par son absence, samedi au Club Soda, parce que comme elle l’a dit elle-même avant d’entonner une version magnifique et hyper délicate, harmonica autour du cou, de «Partir ensemble» («C’est mon gros succès, mon big success!»), parfois ce sont les chansons les plus simples qui sont les plus efficaces.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Caméléon
2. En dedans
3. Tourne encore
4. Les chemins de l'ombre
5. Ne reviens pas
6. Vingt ans (reprise de Léo Ferré)
7. Vers le sud
8. Le bon moment
9. L'icône du naufrage
10. Sur moi la glace
11. Partir ensemble
12. La fin de l'homme (reprise de Daniel Bélanger)
13. Attendre la fin
14. Devant les canons
Rappel
15. La vie d'factrie (reprise de Clémence Desrochers)
16. Arlon