Rockfest 2017: Rammstein, The Offspring, Bad Religion, Good Charlotte, AFI et plus

The Offspring: savoir rallier davantage

Le soleil était déjà parti quand le groupe, originaire de la Californie, et n’en étant pas à sa première apparition au Rockfest, est monté sur scène. Malgré un public s’enlisant dans un monde cérébral sinueux, il n’en était pas moins prêt à les accueillir.

The Offspring a décidé, ce soir-là, de jouer l’entièreté de son album Ixnay on the Hombre paru en 1997. Étant loin d’être une mauvaise idée, l’opus mythique aux côtés de Smash et regorgeant de pièces classiques telles que «Mota», «All I Want» et «I Choose» a su raviver une nostalgie telle chez le public qu’un chœur s’était créé en son sein.

Avec les festivaliers chantant et dansant au son électrique de leur musique punk rock, The Offspring nous a donné tout ce qu’ils avaient à nous offrir. Passant aussi par la performance de leurs pièces les plus populaires comme «The Kids Aren’t Alright» et «Why Don’t You Get A Job», le quatuor a su choisir sa liste de chansons avec brio.

D’ailleurs, le décor simpliste qui les entourait laissait toute la place à la qualité de leur musique.

Rammstein: une prestation théâtrale

Le groupe allemand, reconnu pour ses besoins techniques difficiles à rencontrer, de par la complexité du support scénique nécessaire, a pu occuper la place principale de la programmation du Rockfest.

Très attendu, c’est «approximativement» 200 000 personnes qui ont franchi les barrières du festival pour s’entasser autour d’une scène délimitée par un périmètre de sécurité. Plusieurs intervenants étaient présents, dont des pompiers, pour superviser les prouesses du groupe. Il y avait même quelques ouï-dire affirmant que des festivaliers étaient venus de l’étranger pour assister à la prestation très prisée du groupe.

Malgré l’heure tardive à laquelle ils ont foulé les planches, tous étaient au rendez-vous et prêts à admirer le décor s’enflammer et s’activer au rythme des pièces. Déjà explosive, la première pièce ouvrant le bal «Ramm 4» n’a pas eu besoin de plus de temps pour qu’une vague d’énergie monstre poussant les corps les uns contre les autres s’installe. Il était alors impossible, affecté par les festivités ou pas, de ne pas ressentir cette agressivité rauque et presque sensuelle que Rammstein à su installer jusqu’à la fin.

Explosions, boules de feu projetées dans les airs, décor scénique à couper le souffle d’un nageur professionnel ont égayé le ciel et le public de mille étincelles. Changeant de costumes à presque toutes les pièces, le chanteur à la voix pesante Till Lindemann a bien joué son rôle dans la pièce de théâtre qui se jouait devant nous.

Néanmoins, ce fut sans équivoque la pièce «Du Hast» qui a activé le plus la foule, poings dans les airs. Un spectacle vertigineux où l’Impossible semblait possible.

Eagles of Death Metal: quand l’union fait la force

Le groupe qui était sur scène lors de l’attentat au Bataclan en 2015 faisait partie intégrante de la programmation phare du festival. Les musiciens sont restés humbles jusqu’à la fin et ce fut à tout leur avantage.

Il était seulement 15:55 quand ils se sont présentés devant un public au rendez-vous malgré une nuit très courte et éprouvés par la prestation de Rammstein la veille. Josh Hughes, chanteur et figure proue du groupe, semblait tout droit sorti du film Fear And Loathing in Las Vegas, accoutré de son habituelle paire de lunettes roses et de bretelles.

La force de leur jeu était indiscutable et les membres du groupe cohabitaient la scène de façon homogène. Par contre, quelques pauses ont dû être faites durant leur prestation pour cause d’instruments à accorder, ce qui laissait alors planer une incertitude palpable chez le public.

Ce ne fut pas suffisant pour placer le spectacle du côté des prestations discutables, mais ce fut en effet une situation nuisant à son élan.