«Riders to the Sea | Le Flambeau de la nuit» de l’Opéra de Montréal à la Salle Maisonneuve de la Place des Arts – Bible urbaine

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«Riders to the Sea | Le Flambeau de la nuit» de l’Opéra de Montréal à la Salle Maisonneuve de la Place des Arts

«Riders to the Sea | Le Flambeau de la nuit» de l’Opéra de Montréal à la Salle Maisonneuve de la Place des Arts

La mer, un personnage central et inexorable

Publié le 27 septembre 2021 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Yves Renaud

L’Opéra de Montréal a offert, en grande première, un programme double ayant pour thème la mer et sa nature impitoyable avec Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit. Il s’agit d’une collaboration entre le Ballet-Opéra-Pantomime, l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal et l’Atelier lyrique de l'Opéra de Montréal. Cet effort collectif constitue une réussite, et les représentations, présentées les 25 et 26 septembre, ont particulièrement ému le public.

Riders to the Sea: une famille en deuil

Les spectateurs ont eu droit à une soirée marquée par l’émotion. Riders to the Sea (en anglais) est le triste récit d’une mère, Maurya (interprétée par Allyson McHardy), à qui la mer a ravi son mari et ses six fils.

Maurya et ses filles, Cathleen (Andrea Núñez) et Nora (Sarah Dufresne), sont sans nouvelles de Michael, l’avant-dernier fils de Maurya. Lorsque Bartley, le dernier fils, annonce à sa mère qu’il ira en mer, lui aussi, afin d’aller au marché pour vendre deux chevaux, le cœur de Maurya se brise, car elle sait qu’elle ne le reverra plus…

«Riders to the Sea». Photo: Yves Renaud

Le destin étant très cruel envers cette famille irlandaise, elles apprennent la mort de Michael et, quelques instants plus tard, celle de Bartley. La mère, foudroyée par le chagrin, perd le goût de vivre et, indirectement, sa peur de la mer, qui ne pourra plus rien lui voler désormais. Les sœurs, quant à elles, sont inconsolables.

Les villageois, vêtus de noir, apportent la dépouille de Bartley à la famille. Ils constituent une chorale dont les magnifiques chants apportent une dimension angélique et sinistre à la tragédie. Nous avions l’impression qu’il s’agissait de fantômes emportés par la mer, voire d’âmes perdues résidant à tout jamais dans les profondeurs les plus sombres de l’océan.

Les voix des personnages principaux étaient magnifiques et justes, et la mise en scène ainsi que le jeu de lumière accentuaient le côté dramatique de l’histoire.

Or, si les chanteuses avaient davantage laissé transparaître leur désarroi à travers leur interprétation, le moment aurait été plus ensorcelant encore.

Le Flambeau de la nuit: le triste destin des réfugiés

La distribution de Riders to the Sea a quitté la scène discrètement alors que la chorale, qui était toujours sur la scène, continuait de chanter. Cette transition limpide a été exécutée avec habileté, ce qui nous a permis de rester concentrer sur l’histoire.

C’est ainsi que Le Flambeau de la nuit (en français) a débuté. Olivier Kemeid, qui a écrit cette pièce, a trouvé l’inspiration à partir de son vécu. Enfant, il fut témoin du naufrage de 80 réfugiés haïtiens. Bien que la communauté nautique présente sur les lieux, dont le père d’Olivier, ait pu les aider, brièvement, l’épave de ce bateau a été retrouvée par la suite. Il n’y a eu aucun survivant…

C’est à la suite de cet événement tragique que l’auteur a écrit Le Flambeau de la nuit. Il s’agit du récit d’une mère et de sa fille qui réussissent, de peine et de misère, à embarquer sur le bateau d’une passeuse qui, visiblement, est contrariée à l’idée de les accueillir. La petite fille au regard aiguisé tente de prévenir la capitaine et passeuse d’un danger éminent, mais celle-ci n’est pas prise au sérieux… Un grand malheur s’ensuit: alors que l’on croyait que la mère s’était noyée, la fillette se jette à l’eau et périt. La mère, interprétée avec brio par Sydney Frodsham, regagne l’embarcation et constate avec impuissance la tragédie.

«La Flambeau de la nuit». Photo: Yves Renaud

Anéantie par le chagrin, la terre promise n’apparaît plus comme la bénédiction tant espérée.

La chorale et les passagers, dont les chanteurs Matthew Li et Mishael Eusebio, ont offert une prestation remplie d’émotion. La tristesse était palpable, et certains membres de l’auditoire ont même essuyé quelques larmes.

Plongée dans la pénombre, la chorale a contribué à accentuer l’effet dramatique; c’était hypnotisant. Le duo mère-fille était très attachant; nous vivions avec elles cette catastrophe d’une tristesse infinie.

Ce spectacle a fait une grande impression sur le public, qui est reparti bouleversé par tant d’émotions!

«Riders to the Sea | Le Flambeau de la nuit» en images

Par Yves Renaud

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    «Riders to the Sea». Photo: Yves Renaud
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    «Riders to the Sea». Photo: Yves Renaud
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    «Riders to the Sea». Photo: Yves Renaud
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    «Riders to the Sea». Photo: Yves Renaud
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    «La Flambeau de la nuit». Photo: Yves Renaud
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    «La Flambeau de la nuit». Photo: Yves Renaud
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    «La Flambeau de la nuit». Photo: Yves Renaud
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    «La Flambeau de la nuit». Photo: Yves Renaud

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