Un public qui n'a d’yeux et d’oreilles que pour le trio The Barr Brothers au MTELUS – Bible urbaine

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Un public qui n’a d’yeux et d’oreilles que pour le trio The Barr Brothers au MTELUS

Un public qui n’a d’yeux et d’oreilles que pour le trio The Barr Brothers au MTELUS

La simplicité a bien meilleur goût

Publié le 27 novembre 2017 par Vanessa Gallagher

Crédit photo : www.facebook.com/thebarrbrothers

Le groupe montréalais The Barr Brothers s'est servi des nouveaux aménagements du MTELUS pour offrir à la foule son troisième long jeu Queens of the Breakers. En choisissant un chemin parallèle à celui qu’elle avait déjà emprunté auparavant, la formation bien de chez nous a réussi à acquérir le respect d’un public qui, ce soir-là, n’avait d’yeux et d’oreilles que pour eux et ne demandait pas plus que cette chance de profiter d'un bon spectacle.

En plus d’un MTELUS gorgé d’admirateurs et de mélomanes, il régnait, en ce 25 novembre, une ambiance feutrée où planait l’attention convergente d’une foule allant droit vers la scène. Et lors du coup d’envoi, ils étaient nombreux à fouler les planches: les frères Barr (Andrew et Brad), pierres angulaires du groupe, Sarah Pagé, à la harpe, et plusieurs autres musiciens maniant le banjo, la trompette, le cor et autres. On a même eu la surprise d’avoir, parmi nous, la chanteuse et compositrice Marie-Pierre Arthur, qui tenait le rôle de choriste.

La prestation a débuté avec «Queens Of The Breakers», tout juste avant que la formation montréalaise enchaîne avec la délicieuse «Look Before It Changes». Tout autour, un décor minimaliste, et il n’en fallait pas plus, de toute façon, pour qu’on se concentre sur l’essentiel: leur performance et leur présence bien ancrée avec nous. Il était toutefois possible de remarquer l’agréable amélioration de la qualité globale du son. C’est perché à la mezzanine qu’il était à son zénith.

Les notes retentissantes jouées par chacun des musiciens perçaient directement notre peau, sans douleur. Vibrations, ondes-chocs et accords justes, l’immersion dans leur monde était fascinante.

Le groupe a poursuivi la soirée avec les pièces «Come In the Water» et «Maybe Someday». Malgré une adaptation nécessaire aux différents musiciens qui les accompagnaient selon leurs besoins, le trio était déjà plus posé que les années précédentes. En effet,  il y a quelque temps, le groupe semblait encore se chercher une place dans le milieu en se créant ici et là des pièces certes excellentes mais sans cohérence particulière. D’ailleurs, leur EP Alta Falls fut composé de plusieurs pièces qui n’avaient pas été incluses dans leur deuxième opus Sleeping Operator pour des questions de divergence de styles et de sens.

Autrement, le moment fort de la soirée fut sans équivoque l’introduction sans anicroche de la pièce «Half Crazy», qui avait propulsé les musiciens sur les bandes radiophoniques en 2014. C’est la symbiose presque surréelle entre le doigté d’Andrew sur sa guitare et l’agilité de Sarah Pagé avec sa harpe qui a signé cette performance sublime, avoisinant la bonne dizaine de minutes. D’ailleurs, et on est prêt à le parier: impossible de trouver quelqu’un dans la salle qui ne s’accordait pas avec cette affirmation!

Tous les yeux étaient rivés sur la scène, laquelle était à peine éclairée de quelques faisceaux de lumière. Les musiciens se donnaient alors la réplique sur des contretemps calculés au quart de tour.

La soirée s’est terminée sur une douce vague d’admiration. Enchaînant les deux pièces mythiques «Love Ain’t Enough» et «Beggar In the Morning», le groupe a su faire valser son public, au coude à coude, et au rythme délicat de leurs accords sonnants. C’est sans artifice qu’ils se sont livré à nous, dans une aisance déconcertante et juste assez suffisante pour s’avouer qu’un bon spectacle n’est pas toujours synonyme d’exubérance et de jeux de lumière laser.

Ce n’est que le début d’une nouvelle approche pour la formation montréalaise qui a certes le vent dans les voiles. C’était, somme toute, une belle soirée comme on aimerait en vivre davantage, mais sans discours ni rappel, le groupe enchaînant chanson après chanson. Qu’à cela ne tienne: les musiciens de The Barr Brothers auraient-ils réussi à trouver le modus operandi qui leur colle si bien à la peau? Car après tout, la simplicité a bien meilleur goût.

Un début de soirée tout en folk avec Beaver Sheppard

La première partie fut accordée à Beaver Sheppard, un musicien autodidacte originaire de Montréal, qui fait dans le folk dentelle se rapprochant quelquefois de Patrick Watson, mais en moins introverti. Le public déjà tout ouïe n’avait d’attention que pour ses doigts glissant agilement sur le manche de sa guitare. Enfilant les accords réconfortant les uns après les autres, il se livrait de façon transparente. Et même si sa prestation n’était pas à s’en décrocher la mâchoire, elle était suffisante pour que le public puisse admirer son art dans son entièreté.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Queens Of The Breakers

2. Hideous Glorious Part 1 & 2

3. Look Before It Changes

4. Come In The Water

5. Even The Darkness Has Arms

6. You Would Have To Love Your Mind

7. Defibrilation

8. Mayve Someday

9. Kompromat

10. Half Crazy

11. How The Heroine Dies

12. Song That I Heard

13. Ready for War

14. Love Ain't Enough

15. Beggar In The Morning

16. It Came to Me

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