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Crédit photo : Francis L'Écuyer
Propulsé à l’avant-scène musicale il y a de cela un peu plus d’un an, Petit Biscuit avait à peine 16 ans lorsque les critiques ont commencé à le coiffer du titre de prodige. Depuis, sa réputation ne fait que grandir, et celui qui n’a qu’un EP derrière la cravate (mais quel EP!) offre présentement sa première tournée nord-américaine à ses fans. Une tournée à guichets fermés, faut-il préciser.
C’est donc, hier soir, qu’il nous a présenté son spectacle au Théâtre Fairmount, nouveau lieu désigné pour accueillir la foule trop considérable pour le Newspeak où il devait se produire à l’origine. Ses «classiques» se sont entrelacés aux pistes inédites plus dansantes qu’il a fait découvrir au public gagné d’avance.
C’est avec son échantillonneur, tourné vers la foule (et non vers lui), que le jeune Rouennais s’est fait DJ autant que musicien et n’a rien épargné pour faire lever la foule. Totalement investi, son énergie communicative s’est vite répandue aux quatre coins de la salle assez bondée et dansante pour l’occasion. En première partie, le duo de DJ américains Shallou avait tranquillement réchauffé la salle avec ses pistes dance floor à la plastique maîtrisée mais sans saveur. La salle, toute à son bonheur d’attendre Petit Biscuit, les a néanmoins accueillis chaleureusement.
Mehdi Benjelloun, de son vrai nom, nous a d’abord présenté quelques nouveautés avant de nous guider vers les compositions qui ont fait son succès et qu’il a jouées dans des versions plus rythmées et qui invitaient au déhanchement et au lâcher-prise. Guitare, échantillonneur ou baguettes à la main, il a offert une performance spontanée mais néanmoins maîtrisée, empreinte de reconnaissance pour le public globalement conquis et carrément délirant devant «Sunset Lover», vrai chef d’œuvre du groove et son plus grand hit (jouée plus de 115 millions de fois sur Spotify et 30 millions de fois sur YouTube).
Seule déception de la soirée: la sonorisation du Théâtre Fairmount qui ne rendait pas hommage à l’amplitude des textures musicales, souvent écrasées par un équilibrage des basses trop pesant. Rien pour gâcher notre plaisir, cependant, car à la fin du spectacle on en redemandait. C’est heureux, puisque Petit Biscuit sera de retour à Montréal cet été au festival Osheaga. Si la soirée d’hier est garante de l’avenir du jeune homme, on le voit poindre bien radieux!
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Par Francis L'Écuyer
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