Portugal. The Man au Théâtre Corona Virgin Mobile dans le cadre de Pop Montreal: l’engouement à son comble – Bible urbaine

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Portugal. The Man au Théâtre Corona Virgin Mobile dans le cadre de Pop Montreal: l’engouement à son comble

Portugal. The Man au Théâtre Corona Virgin Mobile dans le cadre de Pop Montreal: l’engouement à son comble

Publié le 27 septembre 2013 par Éric Dumais

La coqueluche des fans de musique indie rock Portugal. The Man a présenté, devant un Théâtre Corona Virgin Mobile plein à craquer, une prestation qui était à la hauteur de l’engouement créé par le succès de leur septième album, Evil Friends. La bande de Portland a savamment dressé la table pour offrir autant ses bons vieux amuse-gueules que ses plus récents morceaux qui étaient en vedette au menu.

À 21h15, les lumières de la salle se sont tamisées en même temps que les acclamations du public se sont fait entendre, euphorie qui s’est légèrement estompée lors des premières notes de «Unchained Melody» des The Righteous Brothers, célèbre ballade datant de 1955. Puis le quatuor a fait son entrée sur scène avec la promesse silencieuse d’en mettre plein la vue.

C’est la chanson «Purple Yellow Red and Blue» qui a donné le coup d’envoi à ce concert d’une heure et quarante-cinq minutes qui allait s’enchaîner non-stop jusqu’au rappel. Déjà, des rayons laser verts fluo zébraient les musiciens et l’arrière-scène; on pouvait donc s’attendre à quelques petites merveilles visuelles comme éléments de mise en scène.

Le chanteur John Gourley et ses comparses ont toutefois fait preuve d’une certaine réserve à l’égard du public, mais ils étaient d’abord et avant tout présents pour prouver qu’ils étaient à la hauteur de la hype entourant leur venue dans le cadre du festival Pop Montreal.

«All Your Light (Times Like These)» a suivi, chanson groovy qui a donné le ton à une soirée qui n’était pas destinée à se terminer tôt. Léger retour au présent avec «Evil Friends», après quoi le groupe américain s’est gâté en remontant le temps quelques années en arrière.

Avec en arrière-plan un support visuel qui alternaient un décor apocalyptique de flammes rougeâtres, de pyramides égyptiennes, de monstres hideux et de cieux étoilés, le quatuor Portugal. The Man a surtout alterné les morceaux d’In the Mountain in the Cloud et The Satanic Satanist, notamment avec «So American», «People Say», «Guns & Dogs», «The Sun» et «Senseless».

Si les membres du groupe n’avaient pas été aussi rigides face à leur public, probablement qu’à cette portion-ci du concert la foule aurait été complètement ensorcelée par le caractère envoûtant des pièces, effet qui était déjà décuplé par la voix fluette et nasillarde du leader John Gourley, qui prenait hier tout son sens. Ce dernier s’est littéralement surpassé durant «Sea of Air», «Atomic Man» et «Modern Jesus», «Hip Hop Kids» et «Creep in a t-shirt», sans lesquelles Evil Friends n’aurait jamais été aussi marquant.

Avant d’enchaîner avec le rappel, Portugal. The Man s’est gâté avec une version rock de «Purple Yellow Red and Blue», avec laquelle ils avaient ouvert leur spectacle, qu’ils ont appuyé d’un excellent solo de batterie de la part de Kane Ritchotte et d’éclairages stroboscopiques qui donnaient une allure hypnotisante à leur prestation.

Le bassiste Zachary Carothers est revenu seul sur scène quelques instants avant le rappel, s’adressant pour la première fois au public qui semblait très heureux d’avoir enfin un contact avec son groupe fétiche. «Montreal, you are completely insane!», s’est écrié Zach, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Ils semblaient extrêmement touchés par l’engouement suscité par leur prestation, ce qui a prouvé, par le fait même, que Portugal. The Man a fait du chemin depuis son passage au festival Osheaga, en 2012.

Finalement, l’un des gros morceaux de la soirée a été lâché avec «Helter Skelter», une reprise rock psychédélique des Beatles, avant que le quatuor quitte définitivement la scène après les dernières notes de la plus tranquille «Sleep Forever», qui a clôt de belle façon ce concert réservé mais fluide à la fois.

Avec un certain laisser-aller au niveau de leur prestance sur scène, la faute étant peut-être la timidité du chanteur, les membres de Portugal. The Man gagneraient davantage le cœur des mélomanes. Malgré tout, il n’y a pas à dire, ce concert était définitivement la plus belle promesse que pouvait nous offrir Pop Montreal cette année.

How Sad

Drôle de prestation que celle d’How Sad, dont les membres se sont plus démarqués par leurs déhanchements que par leur musique. Il est vrai, ces mélodies pop-rock avaient ce petit quelque chose de tendre et de rythmé, mais il était surtout amusant de voir le chanteur de la formation se dandiner sur scène comme un désaxé. Si on le fixait, il pouvait nous faire penser à un fou tout juste échappé de l’asile, mais lorsqu’on portait notre focus ailleurs, il était amusant de voir ces vrais hipsters se déhancher timidement et bizarrement. On retient de cette courte prestation la chanson «Indian Summer», qui porte son nom au EP de cinq chansons sorti le 20 août dernier.

Appréciation: ****

Crédit photo: Susan Moss

Écrit par: Éric Dumais

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