SortiesFestivals
Crédit photo : Félix Bouchard
Alors que la foule commençait à s’impatienter, invitant les intéressés à se présenter sur la scène du théâtre, le patron des lieux est venu annoncer l’arrivée imminente de ceux-ci. Les musiciens étaient dès lors prévenus des attentes de l’auditoire sherbrookois. Et c’est timidement mais légitimement par «Love Song For Robots», titre homonyme de l’album, que le groupe a entamé une performance marquante, soucieux de présenter un album inspiré et inspirant, quoiqu’à l’entreprise un peu floue.
Flegmatique et pétulant, Patrick Watson nous a progressivement entraînés dans l’étendue de ses pérégrinations amoureuses, souvent debout devant son piano, dans un décor de grandes ampoules implantées à l’intérieur de sphères transparentes, comme on en aperçoit sur la jaquette de l’album. Malgré quelques désagréments techniques, rapidement dédramatisés par un chanteur plaisantin, la formation québécoise a enchaîné les pièces de son dernier enregistrement. Des arrangements foisonnant de «Good Morning Mr. Wolf» aux orageux «Bollywood» et «Heart», Watson et sa bande ont déroulé leur musique baroque aux limites du folk.
D’ailleurs, c’est sans éviter les ballades paisibles, voire inébranlables comme «In Circles» ou «Alone In This World» qu’ils ont su calmer leurs ardeurs déroutantes, ravivant certaines sonorités des albums précédents. Hormis ces titres de Love Songs For Robots, le groupe n’a pas hésité à offrir un «Adventures In Your Own Backyard», pièce convaincante aux accents folkloriques de leur précédent album. Aussi, la surprise est venu de «Turn Into the Noise», un morceau composé pour la série télévisée The Walking Dead, délaissant alors, l’espace d’une chanson, les robots pour les morts-vivants d’un monde post-apocalyptique.
Bouclant leur prestation, comme l’album, par le captivant «Places You Will Go», les Montréalais ont quitté la scène le sourire en coin. Pourtant, c’est un auditoire enflammé, attisé par un spectacle prenant et séduisant, qui demandait un retour immédiat des musiciens. Le rappel était imploré et il arriva avec notamment «Into Giants», l’envoûtante «Know That You Know», seule pièce du dernier album qui n’avait pas été jouée, ou encore «Man Like You». Pourtant, le public sherbrookois n’était pas en reste, survolté il réclama un second rappel. Généreux, c’est sans se faire prier que le groupe a déboulé une nouvelle fois sur la scène du Théâtre Granada pour interpréter superbement un de leur classique, «Giver», titre de Close To Paradise.
Ainsi se termina la belle aventure dans l’univers de Patrick Watson, et c’est sous une nouvelle ovation que la formation se retira, laissant derrière lui des spectateurs enfin rassasiés.
L'avis
de la rédaction