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Crédit photo : www.facebook.com/paramore
Un coup les lumières éteintes, un immense rideau opaque s’est affaissé à toute vitesse, laissant place à une mise en scène épurée mais prodigieusement magnétique pour le regard: trois silhouettes sombres se découpaient sur fond blanc devant trois écrans disposés à la verticale, avec un set up d’éclairages donnant une illusion d’un feu ardent à l’avant-plan.
Les éclairages se sont dynamisés au rythme de la pièce d’ouverture «Grow Up», apportant un peu de couleurs au tableau. C’est la dynamique «Fast in My Car» qui a suivi, nous révélant un décor style «vieux théâtre» dans toute sa splendeur.
«That’s What You Get», qu’on retrouve sur Riot!, a chaudement été accueillie par le public, qui s’est levé avec empressement pour mieux profiter de l’expérience. Visuellement, celui-ci aura été gâté durant «Decode», pièce phare qui brille par sa rythmique mélancolique sur la bande sonore de Twilight, avec l’arrivée de lasers verts qui illuminaient le Centre Bell de part en part.
Hayley Williams, pétillante et sautillante, était belle à voir aller, courant sur la scène ou se déhanchant comme si tout était permis. Menée par une énergie et un dynamisme qui donnaient envie même aux plus résistants de battre des mains, la chanteuse de la formation de Franklin, dans le Tennessee, nous a même fait rire lorsqu’elle a cru apercevoir son sosie dans la foule: «Hey! We look the same. I like your hair. You look cool», s’est-elle exclamée, le sourire aux lèvres.
Il faut avouer que les images captées sur le vif et projetées sur les trois écrans géants étaient d’une qualité exécrable, pixélisées comme ce n’était pas permis. Heureusement, la mise en scène du groupe avait priorité sur celles-ci et l’insertion des trois interludes du nouvel album apportait une note de fraîcheur au spectacle. Two thumbs up à la fausse pluie d’étoiles durant «When it Rain», visuellement très réussie.
Ponctué de quelques moments plus tranquilles, notamment pendant «In the Mourning», un pièce écrite lors d’une période difficile pour le groupe, le concert mettait surtout de l’avant les chansons les plus dynamiques du lot. De «Now», «Daydreaming», «Last Hope», «Brick By Boring Brick» et «Crushcrushcrush», musicalement, il n’y avait aucun moment mort.
Paramore, vers les trois quarts de la pièce «Ain’t it Fun», ont réservé une surprise de taille au public montréalais: une vingtaine de jeunes chanteurs, vêtus d’une longue toge rouge argenté, sont entrés sur scène pour apporter une touche gospel à l’ensemble.
Après avoir joué un bloc survolté avec «Pressure», durant laquelle le bassiste Jeremy Davis a fait une culbute par-dessus le guitariste Taylor York, et «Misery Business», où une jeune fille du parterre est venue lever le party aux côtés d’Hayley, les six musiciens sont revenus interpréter «Part II», «Interlude: Moving On» et «Still Into You», au début de laquelle des dizaines de ballons sont tombés du plafond pour atterrir au parterre.
Hayley Williams et ses musiciens ont offert un spectacle énergique appuyé d’une mise en scène béton qui aurait gagné à être plus fluide si la chanteuse n’avait pas perdu un temps fou à faire lever les gens assis dans les gradins. Seule ombre au tableau qui aurait certes pu être épargnée, on retient une prestation réussie qui nous donnait envie d’en avoir davantage.
Hellogoodbye
Le quatuor Hellogoodbye avait le défi de casser la glace en première partie du spectacle. Le groupe, formé en 2001 et disparu de la map en 2010, a réussi à réchauffer l’atmosphère sans pour autant se rendre attachant. Les pas de danse et la voix fluette du chanteur laissaient parfois à désirer, et les sonorités très MGMT de la formation californienne n’offraient rien de nouveau en soi. Ils ont néanmoins offert les pièces «And Everything Becomes a Blur», «When We First Met» et «Swear You’re in Love», entre autres, puis leur unique succès à vie, «Here (in Your Arms)». La version jouée hier soir manquait toutefois de dynamisme à cause de la lenteur de la mélodie et de la voix archirobotisée de Forrest Kline En somme, on a eu droit à une prestation linéaire qui nous donnait bien envie de passer au suivant. http://hellogoodbye.net.
Lights
La jeune chanteuse canadienne Lights, de son vrai nom Valerie Anne Poxleitner, a pris la relève du précédent quatuor pour offrir une prestation un peu moins dispersée avec des musiciens beaucoup plus en maîtrise de leurs instruments. En forme, la brunette, seulement âgée de 26 ans, a ouvert le bal avec «Fourth Dimension», chanson qui figure sur plus récent album Siberia, en plus de jouer une version intime au clavier de «Drive My Soul», ainsi que «Last Thing on Your Mind», qui complétait bien sa courte prestation. Il manquait toutefois une touche de charisme supplémentaire et des mélodies plus prenantes pour nous faire apprécier son répertoire musical. Lights a néanmoins prouvé qu’elle possédait un talent indéniable pour la chanson électro-pop et surtout une voix puissante et bien portante. http://music.iamlights.com.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Grow Up
2. Fast in my Car
3. That’s What You Get
4. Decode
5. Ignorance
6. Interlude: I’m Not Angry Anymore
7. Now
8. Daydreaming
9. When it Rains
10. Last Hope
11. Brick By Boring Brick
12. Interlude: Holiday
13. Crushcrushcrush
14. Ain’t it Fun
15. The Only Exception
16. In the Mourning
17. Pressure
18. Misery Business
Rappel
19. Part II
20. Interlude: Moving On
21. Still Into You