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Crédit photo : Mathieu Pothier
Tom Walker: efficace et rassembleur
Tout droit venu d’Angleterre, le musicien profitait de son tout premier festival en sol canadien. Et il s’en est fort bien tiré, attirant une foule respectable pour un concert en début d’après-midi.
Ses pièces «My Way», «Just You and I» ou «Leave a Light On» ont trouvé leur public, et le festival était bien lancé! Ça ne réinvente pas la roue, mais c’est diablement efficace.
Une scène des Arbres réinventée
Nouveauté intéressante cette année à Osheagaville: la scène des Arbres et l’espace Perrier sont désormais fusionnés. La scène des Arbres / Perrier est désormais abritée d’un grand chapiteau recouvert de verdure et recréant habilement la forêt.
Parfait pour ceux qui ont voulu profiter du super-groupe québécois Teke :: Teke et se réfugier à l’ombre.
Bref, c’est la chill zone parfaite.
Denzel Curry: des moshpits, des moshpits et… ah oui, encore des moshpits!
Ceux qui aiment brasser la cabane s’étaient donné rendez-vous à la scène de la Rivière pour 40 minutes de hip-hop bien tassé, gracieuseté de Denzel Curry. L’occasion parfaite pour sauter et se chahuter (gentiment)!
Acclamé à grands coups de «Denzel! Denzel!», le rappeur nous a balancé des pièces comme «ZUU», «SUMO | ZUMO», «SPEEDBOAT», «CLOUT COBAIN», «Ultimate» et… une reprise de Rage Against the Machine («Bulls on Parade»), servie en fin de parcours. «BLACK BALLOONS» a également fait trémousser plusieurs derrières.
Au fait, on vous l’a dit qu’il y a eu pas mal de moshpits?
Rosalía: sympathique, généreuse et surtout talentueuse!
Parlant de derrières qui se trémoussent, Rosalía a suivi Denzel Curry. Et bon nombre de festivaliers l’attendaient avec beaucoup d’appréhension! C’est que l’artiste de 25 ans a collaboré avec pas mal de monde cette année: James Blake (elle a d’ailleurs repris la chanson de leur collaboration, «Barefoot In the Park»), Pharrell Williams et J. Balvin, qui devait se produire un peu plus tard dans le festival (ou peut-être pas…)
Ultra sympathique et énergique, Rosalía nous a sorti plusieurs morceaux mélangeant avec adresse flamenco et beats urbains. Le tout, ponctué de chorégraphies rodées au quart de tour, avec plusieurs danseuses (et avec beaucoup de basse, s’il vous plaît!) Beaucoup d’amateurs latinos étaient présents, arborant fièrement un drapeau espagnol ou chilien. La chanteuse ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour aller leur parler et prendre des photos avec eux. Puisqu’on vous dit qu’elle est généreuse!
Et bien sûr, tout ça s’est conclu en beauté avec la bombe «Malamente»! De quoi faire plaisir aux amateurs de musique latine. Le phénomène Rosalía est bien réel, et quelque chose me dit qu’elle est là pour rester!
Interpol: des vétérans un brin trop sages
Le groupe Interpol, qui roule sa bosse depuis plus de 15 ans, s’arrêtait sur la scène de la Rivière pour une prestation rock. Malgré sa notoriété, le groupe new-yorkais a attiré peu d’adeptes. Et la prestation, bien que remplie de savoir-faire, manquait quelque peu d’énergie. Peu bavarde, la formation enchaînait les morceaux, sans donner beaucoup de couleur à sa prestation.
C’est bien bon, Interpol, mais parfois ça sonne drôlement pareil… Heureusement, les chansons étaient bien rendues, même si la qualité sonore laissait parfois à désirer. Malgré tout, plusieurs pièces comme «Evil», «C’mere» et «All the Rage Back Home» ont fait le bonheur des fans.
Sacrilège: Interpol n’a pas joué «Obstacle 1» (je suis encore fâché)!
Une annulation qui fait mal: J. Balvin
Ce qui devait être une journée de rêve pour les amateurs de reggaeton s’est finalement soldé par une énorme déception lors de ce premier jour. Un très grand nombre de festivaliers, dont plusieurs latinos, attendaient J. Balvin avec impatience, et certains s’étaient réservés les meilleures places pour le concert.
La superstar latine, incarnant le nouveau visage du reggaeton, avait attiré un énorme flot d’adeptes. Il s’agissait assurément d’un des plus gros noms de la journée. Mais, comble du malheur, le concert du chanteur est annulé à la dernière minute. L’organisation évoque des «problèmes aériens» pour expliquer cette volte-face…
Inutile de dire que de faire attendre des fans au soleil durant plus d’une heure pour ensuite annuler le concert, ça n’a pas plu à un grand nombre de festivaliers. D’autant plus qu’il était clair que les organisateurs voyaient la situation se dessiner depuis bien plus longtemps! Plusieurs Osheagiens ont tenté (en vain) de se faire rembourser.
Cette annulation a fait mal et on a senti beaucoup de frustration au cours de l’heure qui a suivi, certains fans ne se faisant pas prier pour exprimer leur mécontentement. Ce sont les DJs du groupe MSTRKRFT qui ont assuré le concert dans la case horaire de J. Balvin devant une foule éparse et peu attentive. Dommage.
Kurt Vile fait tomber la nuit
Alors que le producteur australien Flume chauffait la scène de la Rivière de ses beats et ses visuels impressionnants, le musicien Kurt Vile s’exécutait à la guitare (et parfois au banjo) sur la scène de la Vallée, en compagnie de son groupe The Violators.
Devant une poignée d’amateurs de folk rock, le musicien a livré une prestation réussie, où plusieurs morceaux de l’album Bottle In It étaient à l’honneur, mais avec des arrangements souvent plus rock. Un concert agréable et intimiste qui faisait du bien et qui coïncidait parfaitement avec le soir qui tombe.
The Lumineers: le clou de la journée!
Si vous êtes un(e) Osheagien(ne) qui aime taper du pied et des mains en chantant en chœur, vous étiez forcément au concert des Lumineers. La formation du Colorado assurait le concert de clôture de cette première journée haute en couleur. Et elle n’a assurément pas déçu! Dès le départ, on démarre avec des succès («Sleep on the Floor», «Cleopatra») et on a droit à plusieurs nouvelles chansons de leur troisième album, à paraître en septembre.
Accompagnés par un magnifique décor, les musiciens de The Lumineers ont déployé un arsenal d’instruments: violons, contrebasses, claviers, percussions, accordéon, tambourins et maracas… Tout y est passé! On a pu voir hier soir à quel point le groupe était devenu assuré sur scène, faisant participer le public avec énergie et assurance.
Cette première journée d’Osheaga a d’ailleurs atteint son point culminant lorsque les six musiciens ont poursuivi leur concert sur une petite scène centrale, pouvant se surélever dans les airs. L’occasion parfaite de chanter «Ho Hey», «Flowers In Your Air» ou «Ophelia» avec les fans, six pieds dans les airs!
Un très beau moment, qui met habilement la table pour le jour 2. On a hâte!
La pensée osheagienne du jour:
Il existe seulement deux types de réactions possibles devant les canons à eau déployés durant les concerts pour rafraîchir la foule: fuir en criant ou se jeter au beau milieu du déluge.