Ocie Elliott au MTELUS: la douceur du folk pour panser les cœurs blessés – Bible urbaine

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Ocie Elliott au MTELUS: la douceur du folk pour panser les cœurs blessés

Ocie Elliott au MTELUS: la douceur du folk pour panser les cœurs blessés

Une bulle confortable et réconfortante en belle compagnie

Publié le 19 novembre 2024 par Éric Dumais

Crédit photo : Jordie Hennigar

Dimanche soir, le MTELUS accueillait le duo folk et couple dans la vie Ocie Elliott, formé de Jon Middleton et Sierra Lundy, une formation d’une exquise douceur que j’ai découverte tout récemment. Et comme il n’y a rien de mieux que d’aller encourager nos artistes préférés en concert – je dois vous avouer que c’est grâce à Spotify que j'ai appris leur existence –, j’ai bravé le manque cruel de lumière en début de soirée pour aller me réchauffer auprès de ces tourtereaux, qui sont aussi beaux à voir sur scène qu’à écouter au creux de nos tympans.

Peu avant 21 h, les lumières se sont éteintes d’un coup, les acclamations du public ont fusé du parterre comme du balcon, et Jon et Sierra ont fait leur entrée sur scène, lui, coiffé d’une casquette lui créant un ombrage sur le haut du visage, et elle, vêtue d’une tenue sombre et étincelante, qui lui allait à ravir. L’un avait des airs de campagnard chic, l’autre semblait tout droit sortie d’une soirée VIP; ils font bien la paire ces deux-là.

C’est sur l’air de «Now You Don’t», pièce inaugurale de leur mini-album Slow Tide paru en 2021, qu’Ocie et Elliott – accompagné d’un bassiste pour la toute première fois lors d’une tournée – ont cassé la glace de belle façon, alors qu’en première partie, l’homme-orchestre The Bones of J.R. Jones avait déjà bien mis la table. Et il n’y a rien de mieux qu’une salle comble pour créer un instant de communion dont on se souviendra longtemps.

«Merci! Nous sommes Ocie Elliott et nous venons du côté du Canada qui ne parle pas français», a lancé, blagueuse, Sierra Lundy, désireuse de bien détendre l’atmosphère et de créer une synergie intime et amicale avec son public. Son conjoint et elle ont ensuite enchaîné avec «Be Around», l’une des pièces phares du mini-album In That Room, sortie en pleine pandémie, à travers laquelle la présence de l’autre se veut rassurante en toute situation: «I’ll be around / I’ll be Around».

De chanson en chanson, Ocie Elliott nous ont emmenés en pensées avec eux lors d’un road trip en nature où les paysages sont à couper le souffle et où l’on se repose à la belle étoile la tête remplie de souvenirs.

Ils ont enchaîné avec «Like a River», durant laquelle plusieurs cellulaires ont été brandis dans les airs pour immortaliser le moment. Les voix de Jon et de Sierra, qui s’accompagnent avec tant de naturel, procurent des frissons à qui les écoute attentivement.

Quand la vue se délecte autant que l’ouïe

Il faut dire que les jeux d’éclairage ont grandement aidé à créer une bulle confortable et réconfortante, et ce, tout au long de leur prestation. Sur scène, six projecteurs sur pied, équipés d’ampoules en forme de bougie, étaient mis en demi-cercle derrière les musiciens, et en arrière-plan, des lumières brillaient par intermittence à l’instar de lucioles qui prennent leur envol dans les champs.

Ces éclairages, de toute beauté pour les yeux, et magnifiés par leurs deux voix à l’unisson, ou séparées, ont permis aux spectateurs de vivre une succession de moments inoubliables, de «Fame», à «Thinking About You», de «Take Me Home» à «I Got You, Honey» – durant laquelle ils se regardaient dans les yeux – jusqu’à «With the Lights On», une chanson sortie en single en 2021.

Photo: Jordie Hennigar

Chacun à leur tour, Jon Middleton et Sierra Lundy ont pris la parole à des moments clés du spectacle pour raconter au public des anecdotes qui ont fait apparaître des sourires sur les visages des spectateurs, comme cette fois où «ils se sont fightés sur un argument, alors qu’elle avait raison et qu’il avait tort» et, pris de remords, Jon lui a couru après, un moment qu’elle a qualifié de mignon et qui a donné lieu à la pièce «Run to You».

Peu de temps après, juste avant «Forest Floor», Sierra nous a confié que cette chanson était la favorite de son père, décédé il y a trois ans. «Ce que j’aime avec la musique, c’est qu’elle préserve les mémoires», a-t-elle confié, philosophe. Sur ces mots, elle a dédié la chanson à son être cher disparu, et à quelques mètres de moi, une spectatrice lui a lancé un «We love you!» qui lui a fait grand plaisir.

…Et le plus beau restait à venir!

La formation de Victoria réservait l’exquise «Tracks» pour terminer en beauté ce road trip dans l’Est canadien avec une finale toute en rythme et en jeu d’harmonicas! Après avoir salué la foule, la formation est revenue sur scène afin d’offrir la première pièce qu’ils ont écrite lorsque leur duo était à ses balbutiements, «Down by the River», la plus belle de leur répertoire. Pour rendre le moment encore plus intimiste, ils se sont placés au-devant de la scène, face à face, au plus près de nous, pour toucher les cœurs d’un peu plus près.

Puis, ils ont eu la bonne idée de jouer une reprise de The New Basement Tapes avec «Kansas City», qui a réjoui plus d’un spectateur,  avant de nous offrir un dernier au revoir sur l’air de «Know the Night», une pièce de 2023 qui clôture le mini-album du même nom.

Un concert d’Ocie Elliott, c’est l’assurance de repartir la tête et le cœur légers, temporairement libéré des contraintes du quotidien.

Photo: Jordie Hennigar

The Bones of J.TR. Jones pour battre en rythme

En première partie de soirée, l’auteur-compositeur-interprète solo Jonathon Linaberry, mieux connu sous le nom d’artiste The Bones of .R. Jones, avait le mandat de réchauffer la foule avant l’entrée en scène des stars de la soirée, ce qu’il a fait avec brio.

Celui qui a fait ses premières armes dans des formations punk et hardcore a trouvé son X depuis qu’il a fondé, en 2012, sa formation folk-bluesy à saveur soul. Armé de sa guitare électroacoustique, d’une pédale de distorsion et d’une caisse claire où il bat la cadence avec son pied, il a joué quelques morceaux pigés ici et là à travers son répertoire, de «Hammers and Nails» à «My Hometown».

Pour celles qui ceux qui ne le connaissent pas encore, allez dont écouter Slow Lightning, dont la version de luxe est parue cette année. Ça folk, ça rock, ça blues, bref, ça fait du bien là où ça passe.

La concert d'Ocie Elliott en images

Par Jordie Hennigar

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