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Crédit photo : Mathieu Pothier
Jusqu’à présent, tout va bien
La bonne nouvelle, c’est qu’on a réussi à entrer hyper facilement sur le site, contrairement à l’édition précédente où on avait cuit au soleil plombant alors que des festivaliers se vantaient d’avoir déjà avalé leurs pilules pour éviter la fouille à venir. Là, on est entré en cinq minutes top chrono, bracelet au poignet, sauf qu’on se le dise: la distance est longue, et pas qu’un peu.
Du métro à l’entrée, des scènes principales de la Rivière et de la Montagne aux scènes secondaires Verte, de la Vallée et des Arbres, la marche est longue, et oubliez les parcours étoffés. Si l’on a qu’un seul conseil à vous prodiguer: partez avant la fin d’une prestation pour vous rendre à la suivante, sinon vous allez sacrer. Et le but, c’est d’avoir du fun. Voilà.
Direction scène de l’Île pour The Geek x VRV
À 14h tapantes, c’est le trio parisien The Geek x VRV qui occupait la scène surélevée de la montagne, un lieu réellement enchanteur où la musique électro et ses dérivés battra la mesure tout au long du week-end. Avec sa tour en bois d’apparence médiévale et son dancefloor ballotant suspendu au-dessus de l’eau, le spot est parfait pour danser sa vie. Les geeks ont démarré les festivités avec le morceau «Old School» et, réellement, on n’aurait pas pu imaginer meilleur commencement pour une nouvelle édition d’Osheaga. Sauf que le ciel s’obscurcissait, qu’on le veuille ou non. Jusqu’ici, par contre, tout allait encore plutôt bien.
Le trio de beatmakers se trémoussait derrière ses platines, tout de noir vêtu, et sa musique, à la jonction de Ratatat et Petit Biscuit, laissait à entendre un hip-hop juste assez électro et totalement funky. Parmi les bons coups, le souffle expert de Basile qui a soufflé quelquefois dans son sax, les projections dynamiques mettant souvent en scène des kaléidoscopes multicolores, et la magnifique «La 97’», qui fut fort bien accueillie par les fans. Sauf qu’à quarante minutes de set, The Geek x VRV ont annoncé, l’air piteux, qu’ils devaient interrompre leur prestation en raison de l’orage qui se préparait… et quel orage ce fut!
Intermission obligée sous un pont… devant des toilettes chimiques!
Tous à l’abri. Et, comme l’orage était vraiment intense, il fallait se trouver un endroit au sec. Ce fut donc sous un pont, à un jet de pierre de la scène de l’Île, qu’on a attendu que la forte pluie cesse. Tous ensemble, les quelques centaines de festivaliers, en provenance des quatre coins du globe, ont fait la vague et chantonner des chansons dont «Seven Nation Army». Après près d’une heure et trente minutes de concerts sur «Pause» sur la totalité du site, on a pu se rendre à la scène Verte pour BADBADNOTGOOD et d’autres belles surprises.
De la pluie intermittente et des artistes talentueux
Rien n’était gagné lorsque le quatuor BADBADNOTGOOD a fait son entrée sur scène, mais la foule était bien présente, impatiente aussi, et la meilleure chose à faire c’était de prendre son mal en patience pour tenter de voir quelques shows dans la journée.
Un deuxième orage, après quelques éclaircies, est tombé sur nos têtes durant leur prestation, mais les king du jazz fusion et des reprises à leur sauce jazzée ont fait preuve d’un flegme exemplaire, profitant du mauvais temps pour créer une bulle avec son public.
À un moment particulièrement «sous la flotte» et les rafales de vent, le batteur a lancé: «Nous avons une voix, un cœur et une âme». Tapant sur ses tambours, il a ainsi marqué le rythme d’une «Thunder» d’AC/DC, et ensuite «Seven Nation Army» des White Stripes (décidément c’est leur fête à eux lors des moments d’improvisation!)
Et les coups de cœur de cette fin de journée…
Geoffroy et Maggie Rogers, programmés sur la scène des Arbres, sans hésitation! Pour l’un et l’autre, c’était tout un honneur de faire partie de la programmation d’Osheaga.
Le premier a fait son entrée sur scène en sautant, sourire aux lèvres, avant de prendre place et de livrer une prestation raccourcie (hélas!), mais honorable. Même si, et avouons-le, le son était pourri par moments, on a apprécié «Thirsty», «Raised By Wolfes» et «Sleeping on My Own», qu’ils ont joué suite à un vote du public contre la génialissime «Coastline». Petite déception! Mais Geoffroy a clairement démontré que, lui aussi ça l’énervait de couper court à la fête: «We have time for one f***ing song!» Un bel accueil, une belle énergie de sa part, il est à surveiller.
Pour l’autre, qui ressemble à quelques gouttes d’eau (pa dam pchi!) à Zella Day, dans cette attitude «hippiesque» qui lui donne un naturel désarmant, on s’est d’abord étonné de son charisme magnétique. Maggie Rogers dégage une belle aura, et ses pièces sont tout aussi communicatives que leur créatrice. De son EP Now That the Light Is Falling, on retient l’exquise «Alaska», que tout le monde chantait à tue-tête, les mains dans les airs, ainsi que la toute aussi excellente «On / Off».
Puis, à l’entrée du site, c’est le tandem de beatmakers Justice qui offrait un set visuellement plus simpliste qu’à son habitude, mais toujours avec cette vibe et ces beats que l’on reconnaît instantanément. Il y avait du monde à’ messe pour accueillir les Français, mais de notre côté, qu’on se le dise, la journée était bel et bien finie.
Eh oui, il pleuvait toujours lorsqu’on a regagné la sortie. Maintenant, c’est le temps de rire un coup!
Les highlights de la journée pour sourire, chapitre 1
- Un gars d’une trentaine d’années qui charriait quatre bières dans ses mains et qui portait un t-shirt où l’on pouvait lire «Drink Fruits».
- Une vision d’un Osheaga transformé en village des Schtroumpfs alors qu’une vingtaine de festivaliers déambulaient sur le site sous la pluie battante avec leurs ponchos bleus.
- Un adolescent d’environ 15 ans avec un six pack bien défini qui portait un sac-banane avec des chatons.
Vous en voulez plus? Voici les photographies de concerts et d’ambiance de notre photographe Mathieu Pothier ainsi que le récit des aventures parallèles de notre collègue Michelle Paquet, qui elle est allée voir, pour sa part, Vulvets, The Shins, MGMT et Lorde. Tournez la page!