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Crédit photo : Danielle Plourde
Il est né le divin enfin tourne autour du personne d’Ésimésac que le public québécois connaît bien, notamment grâce au film homonyme qui lui est consacré. Rappelons que pour arrêter ses grossesses à répétition, Madame Gélinas avait décidé de retardé l’accouchement de son dernier fils pendant 15 ans. À sa naissance, Ésimésac était donc beaucoup plus grand et fort que la moyenne, en plus d’être le seul habitant de Saint-Élie à ne pas avoir d’ombre.
Le conte débute alors que l’homme demande à sa marraine ombriliste de lui coudre une ombre, tanné d’être la risée des habitants du village. S’ensuit alors une série de péripéties, d’anecdotes et de mises en garde dont seul Fred Pellerin a le secret. À ce récit s’ajoute aussi l’explication selon laquelle le 100e anniversaire du village de Saint-Élie-de-Caxton, fêté en 2015, serait en fait le 99e anniversaire, l’an 1922 ne devant pas être considéré dans le compte des années.
Comme toujours, c’est d’un très petit noyau narratif que Fred Pellerin fait naître toute une histoire.
Pour accompagner le conte en musique, l’Orchestre symphonique de Montréal a interprété des pièces de Dvořák, Holst, Bilodeau, Moussorgski, ainsi que de la musique traditionnelle et des classiques de Noël. Si, en début de soirée, la musique semblait plaquée et s’intégrait maladroitement dans le conte, elle a fini par bien appuyer les moments clés du récit. Le choix de la pièce «Pacific 231», par exemple, était d’ailleurs toute indiqué pour accompagner la cadence effrénée de la locomotive à vapeur.
Les percussions recréaient des effets sonores drôles et ludiques tout au long du conte, alors que les cordes étaient mises à contribution lors du «Reel de Pointe-au-Pic». L’amusement des musiciens était d’ailleurs palpable durant la soirée, riant aux éclats avec le public en constatant l’humour de la parole poétique du conteur québécois.
En plus de la lampe, du coffre ancien et de la chaise en bois qui font maintenant la marque de commerce des spectacles de Fred Pellerin, un petit sapin et des cadeaux occupaient l’avant de la scène. S’ajoutait également une immense boule de Noël suspendue au plafond, sur laquelle étaient projetées différentes images évoquant les maisons de Saint-Élie-de-Caxton, les vitraux d’une église, ou simplement des motifs colorés et festifs.
Mais c’est sans doute durant la battue des habitants du village, partis à la poursuite d’Ésimésac dans le froid de l’hiver, que les projections étaient utilisées de la manière la plus intéressante. En plus de montrer le paysage qui défilait et les flocons de neige qui tombaient, la boule faisait aussi voir l’arrivée menaçante du train du village voisin sur les habitants rassemblés solidairement sur le rail de chemin de fer. Cette trouvaille scénographique très réussie était malheureusement difficile à voir pour les spectateurs assis à l’avant de la salle.
En guise de rappel, Fred Pellerin a interprété «La Mère-Chanson», qui se retrouve sur son album C’est un monde, paru en 2011. D’une poésie et d’une douceur infinie, cette chanson était la parfaite manière de clore de spectacle en beauté.
«Il est né le divin enfin» est présenté à la Maison symphonique de Montréal jusqu’au 12 décembre 2015.
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de la rédaction