«Mon coloc comédien m’a aidé avec la mise en scène» de Yannick De Martino – Bible urbaine

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«Mon coloc comédien m’a aidé avec la mise en scène» de Yannick De Martino

«Mon coloc comédien m’a aidé avec la mise en scène» de Yannick De Martino

Drôle de bibitte

Publié le 29 juillet 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Louis Longpré et Kristina Lemieux - All Mad Photographie

Yannick De Martino est un spécimen étrange. D’entrée de jeu, il se décrit comme étant l’humoriste qui ressemble le plus à un cochon d’Inde, photo à l’appui. Il avertit également le public de Zoofest que sa mise en scène ayant était faite par son coloc comédien, comme le dit le titre, sa prestation serait assez théâtrale, divisée en deux actes, tous deux séparés par un court-métrage d’auteur et dans lesquels seraient inclus des poèmes. Oui, il y avait tout ça dans le spectacle de Yannick de Martino. Et aussi étrange que cela puisse paraître, ça se tient. En tout cas, à peu près.

À part ces éléments complètement absurdes, Yannick De Martino navigue constamment entre l’humour un peu décalé et celui plus traditionnel. Comme plusieurs autres, il fait beaucoup d’observations sur la vie de tous les jours, mais avec un ton et un détachement très personnel. Semi-nonchalant, mais sans jamais perdre le rythme, il passe d’un sujet à un autre, sans vraiment de transitions claires.

Ainsi, il parle de son coloc dont certaines habitudes l’énervent, comme ces manies de trop vivre tout intensément («Mon coloc il mange pas, il se nourrit. Voyez-vous la différence? La ligne est mince.»), de parler fort («Les gens de théâtre, ils sont habitués de devoir parler fort. Ben mon coloc, il fait ça dans la vie de tous les jours. Genre je me lève le matin et il est comme: “BON MATIN!” Bon matin esti, t’es pas obligé de le dire de même!»), d’utiliser des temps de verbes que personne n’utilise («Genre, qui qui utilise ça, le subjonctif passé simple?! Mon coloc.») et d’être tout le temps positif. Oui, Yannick de Martino croit que pour être un bon humoriste, il ne doit jamais devenir trop positif, sous peine de devenir plate!

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Il s’en prend également aux émissions de cuisine dont le vocabulaire n’est pas adapté aux non-initiés, selon lui. «Quand ils disent de saisir la viande là… je suis tu le seul à pas comprendre? Qu’est-ce que ça veut dire ça “saisir la viande”? Moi j’aimerais entendre des émissions de cuisine avec du vocabulaire comme si c’était un de mes chums qui me donnait une recette: tu prends des rigatonis, tu tabarnaques ça dans un plat, tu câlisses du fromage dessus pis tu crisses ça au four. Ça, c’est une recette!»

Entre les poèmes sur le jambon et le gâteau forêt noir et la goberge, il prend également un moment pour dire à voix haute des souhaits qu’il a déjà faits, afin d’être certain que ceux-ci ne se réalisent jamais, comme la résurrection des dinosaures ou la création d’une voiture qui aurait la forme de son visage, ainsi que pour détruire certaines expressions trop couramment utilisées. «Être au mauvais endroit au mauvais moment. Pourquoi on doit dire les deux? L’un sous-entend clairement l’autre. Qui peut dire qu’il était au moment endroit, au bon moment? Genre, tu conduis, tu te perds, t’es dans une rue que tu connais pas, c’est un cul-de-sac, mais c’est pas grave, parce que justement quand tu arrives, il y a plein de tes amis qui t’attendent avec des cadeaux! Ça arrive jamais, ok? Jamais.»

C’est quand même tout un numéro Yannick de Martino et il n’est pas toujours évident à suivre. Ou plutôt, on suit, mais on ne sait pas trop par quel chemin il est arrivé à dire ce qu’il voulait dire. Les fans d’humour un peu absurde à la Jean-Thomas Jobin apprécieront sans doute.

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