«Elle-moi. D'un bout du monde à l'autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité – Bible urbaine

SortiesDanse

«Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité

«Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité

Un voyage poétique dans les souvenirs qui reste en surface

Publié le 10 février 2017 par Marine Morales-Casaroli

Crédit photo : Danse-Cité

Katia Gagné, connue pour son implication dans les projets de la compagnie Carbone 14, présente Elle-moi, d’un bout du monde à l’autre, du 8 au 18 février au Théâtre La Chapelle. Cette création, mêlant vidéo, texte, danse et musique, s’inspire de la contemplation des voyages en train pour évoquer la mémoire comme force vitale. Pour ce faire, la chorégraphe s’est entourée d’une équipe de femmes prestigieuses.

De la poésie prometteuse évoquée par Danse-Cité, on retrouve une mise en scène un peu onirique à notre entrée dans la salle de la Chapelle

Une ambiance bleutée, relevée par un fond sonore en sourdine, couve une femme emmitouflée dans une fourrure, au sol. Les lumières éteintes, elle éclot, telle une créature, femme et animale à la fois, et installe par des mouvements maîtrisés une gestuelle «brute»… cependant, dès les premières minutes, quelque chose cloche. Ève Garnier, interprète de renom, semble ici exécuter une chorégraphie qui ne sait pas sur quel pied danser. Les mouvements veulent nous évoquer une créature, une espèce de femme-enfant sauvage; pourtant, on ne peut s’empêcher de tiquer face aux multiples mouvements de chevelure placés, dignes d’une publicité pour shampoing sophistiquée.

La première partie, portée par la soliste, laisse quelque peu de marbre à défaut de captiver. Au lieu de l’installation hybride et poétique à laquelle on s’attendait, on a finalement droit à un spectacle dont on reconnaît des ficelles trop exploitées: changements de robes multiples, voix-off qui chuchote, monologue de la danseuse évoquant des souvenirs dont on n’entendra ensuite plus parler… Derrière elle, des images de paysages défilent, et, comme lorsque l’on se laisse bercer dans un wagon, on se prend à rêvasser. Car notre regard se promène mais ne s’accroche pas, perdu dans une mise en scène décousue, parfois narrative, parfois abstraite, mais qui reste toujours en surface.

Une pléiade d’interprètes prestigieuses, perdues dans le flot des souvenirs

Dans un second temps – et là, on est définitivement perdu –, prend possession de l’espace un chœur de femmes. Celles-ci (Annie Roy, Lucie Vigneault, Lina Malifant et Johanne Madore), qu’on n’a plus besoin de présenter tant leurs expériences et leurs talents parlent d’eux-mêmes, se retrouvent figurantes, un peu hésitantes.

On devine que la chorégraphe a voulu leur rendre hommage, en tant que femmes et en tant qu’artistes, mais la séquence de «danse-théâtre» dans laquelle elle les lance ne leur rend pas grâce. Les émotions sont lourdement appuyées, tandis que la construction chorégraphique et spatiale semble délaissée. On ne peut s’empêcher d’admirer malgré tout la présence majestueuse de Lucie Vigneault, qui soulage un peu notre désarroi par un solo fluide et puissant.

Décevant, de ne trouver finalement que peu de contenu dans ce déploiement de talents et de médiums. Décevant, aussi, de voir ce qui promettait des beaux portraits de femmes les résumer aux menstruations et aux histoires d’amour passées, vêtues de robes défraîchies.

Trop éparpillée, la pièce ne creuse malheureusement pas les sujets qu’elle aborde et se contente de les traiter de manière narrative mais désincarnée.

L'événement en photos

Par Danse-Cité

  • «Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité
  • «Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité
  • «Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité
  • «Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité
  • «Elle-moi. D’un bout du monde à l’autre» de Katia Gagné présenté par Danse-Cité

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début