SortiesConcerts
Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young
Sadnecessary est certes un excellent opus, et malgré le fait que la plupart des chansons se ressemblent, comme si elles avaient toutes été composées à partir d’un même canevas, l’ensemble reste dynamique, rafraîchissant, voire enlevant. Il y a eu quelques écarts et libertés, heureusement, par exemple des passes d’harmonica déjantées, cet Antonio Greger pouvait parfois s’emporter!, ou des solos de guitare offerts avec doigté par Rehbein lui-même, mais soyons franc: il n’y a pas eu grandes surprises à l’horizon et les gars étaient assez statiques merci.
Le trio a néanmoins bien mis la table, avec cette ouverture instrumentale et tout en arpèges où les silhouettes des trois musiciens se découpaient grâce à un flot de lumières bleutées qui se répandaient jusqu’au balcon. Et la finale aura été la transition parfaite pour la pièce inaugurale «Stunner», qui a bien mis en appétit les spectateurs déjà surexcités, qui ont explosé de joie en entendant les accords groovy de «Fairtytale», tout juste après.
Décidément, de «Sadnecessary» à «Flashed Junk Mind», de «Given» à «Indigo», de Feathury» à «Running», la foule était en délire, et ce, à chaque fois que Milky Chance jouait un nouveau morceau. C’est pour dire, lorsqu’on parle de recette du succès, il semble que les Allemands ont mis le doigt en plein dessus, car malgré les imperfections au niveau du chant de Rehbein et ses marmonnements qui nous empêchaient de bien saisir les paroles, les fans ont démontré à chaque minute qui passait qu’ils en avaient pour leur argent.
Il faut avouer que leur prestation durant «Stolen Dance», livrée vers la fin du concert, valait à elle seule une grande partie du billet, même si un barrage de cellulaires brandis dans les airs nous empêchait d’avoir les yeux rivés sur la bande à l’avant. Autrement, il y avait choses à voir sur scène, puisque l’espace scénique adoptait pour l’occasion les allures d’une forêt mystique, où des totems étaient disposés un peu partout, devant trois grands attrapeurs de rêves suspendus à l’arrière-plan. C’était de toute beauté.
Le groupe aura été fort généreux, livrant au total 16 chansons durant près de 70 minutes, dont une petite surprise qui ne figurait pas au programme lors de leur concert offert le 31 mars à New York. Ainsi, lors du rappel, Milky Chance a joué «Becoming», «Feel My Body and Soul», une pièce inédite, et «Down by the River», qui a reçu, elle aussi, un fort bel accueil.
Même si tout n’était pas parfait, et que Clemens Rehbein gagnerait à articuler plutôt qu’à mâchouiller ses paroles, les trois musiciens ont livré une bonne prestation qui laisse présager une suite tout aussi énergique lors de leur second passage à Montréal dans le cadre de la 10e édition du festival Osheaga.
JAMES HERSEY
C’est l’auteur-compositeur et producteur d’origine autrichienne James Hersey qui s’est chargé, sans trop de mal, de réchauffer le Métropolis en attendant l’arrivée du groupe allemand. Peu connu de ce côté-ci de l’océan, Hersey s’est surtout fait connaître avec l’extrait «What I’ve Done», ballade qu’il a d’ailleurs livrée avec bien des émotions vers la fin de sa prestation d’une quarantaine de minutes. Son répertoire, conjuguant folk et pop électro, était de bon goût et les morceaux «Don’t Say Maybe», «Juliet», «Coming Over» et «Running Out», notamment, ont reçu un bel accueil de la part du public, dont certains connaissaient même les paroles. D’ailleurs, celui-ci était fort réceptif au charisme de James Hersey et de ses deux complices, et gageons qu’il aura même conquis des cœurs en confiant ouvertement qu’il allait autographier chaque copie vendue de son album après sa prestation. Et il a tenu parole! Visitez son site web au www.jamesherseymusic.com.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Ouverture instrumentale
2. Stunner
3. Fairytale
4. Sadnecessary
5. Flashed Junk Mind
6. Given
7. Loveland
8. Sweet Sun
9. Indigo
10. Feathery
11. Nevermind
12. Running
13. Stolen Dance
Rappel
14. Becoming
15. Feel My Body and Soul
16. Down by the River