Longue vie au Festival La Noce de Chicoutimi!

Tout pour le rock

La foule était présente tôt sur le site en ce samedi pour profiter du soleil, mais surtout de la musique live. Dès 14h, l’homme-orchestre Fred Fortin, solo, est venu donner une prestation presque en famille, sur la petite scène du festival, avec de nombreux fans de la première heure, qui entonnaient en chœur avec Fortin toutes ses chansons. L’auditoire, allant de 3 à 73 ans, débordait même de l’espace prévu pour eux. Il aurait peut-être fallu penser à le mettre sur une plus grosse scène…

Fortin a débuté avec une liste de demandes spéciales de gens du coin, en y allant de vieux succès comme «Madame Rose» ou «Dollorama», pour ensuite jouer des morceaux de son plus récent album, Ultramarr, dont «Oiseau» et la pièce éponyme de l’album.

Le groupe Klaus est ensuite monté sur scène pour présenter sa musique texturée, qui se promène du pop rock avec des touches d’électro à des influences tantôt 70’s, tantôt 80’s, le tout dans une approche jazz pour la construction des morceaux. Une formation qui mérite d’être connue.

Plus tard, c’était au tour de Mélanie Venditti d’offrir son folk intimiste aux mélomanes de Chicoutimi. Bien qu’elle soit assez réservée sur scène, c’est avec sa superbe voix, fragile et forte à la fois, qu’elle a envoûté les gens présents.

Ensuite, on retrouvait Hugo Mudie, ex-chanteur des Sainte Catherines, qui a fait évoluer son punk vers du post-punk très efficace. Accompagné de solides musiciens, le gars a gardé son énergie punk sur scène et donne un show qui en a dedans. Dommage que les gens n’aient pas vraiment été au rendez-vous… Un gros coup de cœur musical; on attend de le revoir à Montréal bientôt.

En début de soirée, c’était au tour de Galaxie de faire rocker la foule. Pour l’occasion, le chanteur et guitariste Olivier Langevin était habillé en prêtre afin d’officier cette Noce qui prenait place dans sa région natale. À ses côtés, on retrouvait à nouveau Fred Fortin, plus rock cette fois-ci. Comme à son habitude, Galaxie a offert une performance qui déménageait, son gros rock pesant résonnait encore sûrement dans les oreilles des spectateurs une fois le concert terminé. On a eu droit pendant le show à des danseurs déguisés, à une reprise de Bowie et a du bodysurfing. Tout un show.

En attendant la tête d’affiche, certains se sont rendus à la petite scène pour découvrir le surprenant Anatole et ils ne l’ont pas regretté. Anatole, c’est une sorte de bibitte qui donne un show malade et qui fait son show aussi. Il s’est promené de la scène au parterre, a dansé lascivement avec des spectateurs, les gens sont montés sur scène et on en passe. Avec une présence et un charisme indéniables, il joue sur l’ambiguïté sexuelle, déjoue les normes, bref, il n’a rien à envier à un Hubert Lenoir, ce serait plutôt l’inverse.

Vêtu d’un costume digne du Bowie de la belle époque, Anatole a fait danser le public en offrant une performance flamboyante, bien soutenu par ses musiciens aux robes évoquant le clip de Robert Palmer «Addicted to Love», version masculine. Sa musique, très influencée par les années 1980, oscille entre le pop, le rock, le glam et l’électro. Ses textes mériteraient qu’on s’y attarde un peu plus. Bref, ne manquez pas son prochain concert.

Le moment tant attendu de plusieurs, le retour sur scène du quasi mythique (enfin, au Québec) Karkwa. La formation est arrivée sur scène sous les cris assourdissants de la foule réunie là pour entendre leur ancien band préféré. Les gens n’ont pas été déçus, car Karkwa donne un bon show. Le chanteur Louis-Jean Cormier a une belle présence sur scène et il était clairement mis de l’avant ce samedi-là, notamment par les éclairages (par ailleurs excellents). La formation a joué plusieurs de ses succès, au grand bonheur de tous. Même si leur musique est assez monotone, ils ont réussi à garder l’attention du public jusqu’à la fin. Malgré tout, de notre côté, on n’est toujours pas tombé amoureux.

Après toutes ces émotions, direction La Marina, bondée de monde, pour écouter le groupe hip-hop Brown. Le trio est formé de Snail Kid des Dead Obies et de son frère Jam d’Alaclair (entre autres), et de leur père Robin Kerr. Un bon show dans le genre, la guitare et la voix chaude du papa apportait une profondeur aux flows de ses fils. Tout le monde dansait et sautait jusqu’à la dernière toune, leur succès «Brown Baby».

Cette Noce de coton a prouvé, avec une excellente programmation et une belle organisation, que ce tout jeune festival est là pour rester. Je vois déjà les autobus nolisés arrivés du sud lors des prochaines éditions… Longue vie à La Noce!