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Crédit photo : Mathieu Pothier
Le huitième opus de la formation américaine originaire d’Ohio, I Am Easy To Find, est le plus long et certainement le plus audacieux de leur carrière. La voix profonde, parfois rauque, et toujours mélancolique du chanteur et parolier Matt Berninger, est jointe par des voix féminines qui ajoutent une nouvelle dimension à la musicalité du groupe: Berninger n’est plus le centre de l’univers parfois ténébreux de The National. Il devient une parcelle de cet enchevêtrement de relations humaines impossibles, de cette magnifique vulnérabilité que l’album met en scène.
Redéfinir sa voix
Ces nouvelles voix féminines permettent au groupe d’explorer des points de vue jamais encore perçus sur les albums précédents. Certaines des paroles ont d’ailleurs été écrites par Carin Besser, la conjointe de Berninger. I Am Easy To Find devient ainsi une véritable conversation qui présente de nouvelles dimensions et perspectives: on ne se contente plus de monologues qui, parfois, traînent un peu trop; on donne la parole à d’autres voix.
C’est à la Salle Wilfrid-Pelletier que le groupe a présenté I Am Easy To Find au public montréalais dans une ambiance électrisante. Ouvrant le concert avec une piste tirée de leur dernier album, «Quiet Life», le groupe s’est finalement présenté sur scène après une première partie brillamment assurée par Hannah Georgas, chanteuse canadienne originaire de l’Ontario. La chanteuse à la voix douce et mélodieuse a d’ailleurs été invitée sur scène et a chanté de nombreuses fois aux côtés d’autres voix féminines en chœur avec Berninger.
Des mots, images et vidéos aux couleurs du nouvel album ont commencé à défiler, projetés sur le fond d’une scène autrement minimaliste. On pouvait y reconnaître l’actrice suédoise Alicia Vikander qui a participé au tournage d’un court-métrage lié à I Am Easy To Find.
Une énergie contagieuse
L’énergie magnétique de Berninger a charmé le public. Les spectateurs ne sont jamais restés assis sur leur siège: on y chantait et dansait, parfois même en la compagnie du populaire chanteur, puisque ce dernier n’a pas hésité à descendre de la scène et à rejoindre son public.
Le groupe a présenté une bonne quantité de chansons tirées de son dernier album, mais n’a pas hésité à revenir à des classiques comme «Fake Empire» et l’incontournable «Bloodbuzz Ohio».
Un moment fort de la soirée est certainement celui durant la chanson «Mr. November», tirée de l’album Alligator, lorsque Berninger s’est joint à la foule avec son micro, marchant sur le dos des sièges, aidé par les admirateurs à se diriger vers le centre de la foule, en s’arrêtant pour donner le micro aux spectateurs aux balcons.
La dernière chanson, interprétée par la foule seulement et les musiciens, Berninger ayant retiré ses écouteurs et son micro, la magnifique ballade Vanderlyle Crybaby Geeks, restera sans aucun doute gravée longtemps dans la mémoire du public montréalais.
The National a offert une performance magnifique, juste et haute en émotions. Il faut aussi souligner que la présence sur scène de voix féminines a également ajouté à l’harmonie de l’ensemble. Le groupe a clairement dépassé les attentes du public, encore une fois.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Quiet Light
2. You Had Your Soul With You
3. The Pull of You
4. Hey Rosey
5. Don't Swallow the Cap
6. Bloodbuzz Ohio (avec Richard Reed Parry)
7. Oblivions
8. I Am Easy To Find
9. Where Is Her Head
10. Light Years
11. Green Gloves
12. Brainy
13. Apartment Story
14. Day I Die
15. Pink Rabbits
16. The System Only Dreams in Total Darkness
17. Graceless
18. Fake Empire
19. Rylan
Rappel
20. Not in Kansas
21. Sorrow (avec Richard Reed Parry)
22. Mr. November (avec Richard Reed Parry)
23. Terrible Love (avec Richard Reed Parry)
24. Vanderlyle Crybaby Geeks (avec Richard Reed Parry)