Le Zoofest présente Simon Gouache au Monument-National – Bible urbaine

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Le Zoofest présente Simon Gouache au Monument-National

Le Zoofest présente Simon Gouache au Monument-National

Drôle mais par vagues

Publié le 14 juillet 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Zoofest

Celui qui s’est fait connaître au Théâtre St-Denis en première partie de Louis-José Houde lors de son plus récent spectacle Les heures verticales présentait entre les murs du Monument-National son stand-up de 60 minutes pendant lequel il revisitait ses vieux gags ainsi que quelques nouveautés.

Si l’entrée en matière a été plutôt hasardeuse, Gouache y allant d’une petite anecdote de scène durant laquelle il serait entré sans musique, s’attendant pour l’occasion à une salve d’applaudissements qui n’aurait jamais eu lieu, on a pourtant préféré ce premier segment à celui qui allait suivre. Avec un nom de famille comme celui-ci, il était évident que l’humoriste, déjà reconnu pour ses textes colorés et son aisance sur scène, allait se lancer dans une espèce d’autodérision sympathique. Mais nul besoin d’avoir le rire facile pour sourciller devant des blagues aussi peu agiles que Simon Dragon (qu’il trouvait cool à cause du mot «dragon», ou Simon Balloune, qui a jeté un petit froid dans l’assistance).

Sautant comme Simon Leblanc du coq à l’âne mais avec un peu moins de suite dans les idées, Simon Gouache n’a pas lésiné longtemps sur son nom de famille (car supposément que plusieurs croyaient et croient encore que c’est son nom d’artiste), pour se lancer dans sa haine profonde et viscérale des Parisiens. Drôle de moment que ce nouveau bloc humoristique sur la Ville lumière, car après avoir demandé à l’assistance qui y était déjà allé, Gouache s’est vite lancé dans une explication après avoir repéré deux jeunes femmes éperdument en amour avec cette ville. Et, vous l’aurez deviné, avec son pessimisme à deux sous et ses exemples tirés par les cheveux, elles ont vite déchanté.

«J’ai une haine de Paris, j’ai une haine des Français. Ils ont tous des airs d’intellectuels pis j’aime pas les intellectuels». Préambule osé qui allait mener à une chute inattendue où il s’est écrié: «Même les itinérants ont l’air d’être des intellectuels!» Gouache, dégoûté par le genre intellectuel en général, en a profité pour relancer un vieux gag qu’il avait raconté en première partie de Louis-José Houde, celui dans lequel il se moque des intellectuels qui préfèrent toujours les romans aux films. Citant comme exemple le célèbre Jurassic Park qu’il trouve de loin plus pénible que le film, c’est vraiment à ce moment-là que le public a véritablement commencé à se réchauffer, puisque Gouache se servait enfin de la scène pour se déplacer, mimer et acter un peu.

Son stand-up s’est avéré un beau 60 minutes de confessions où Simon Gouache s’est libéré de ses phobies, les chauves-souris qu’il trouve horrifiantes, ou les chiens avec des manteaux, chose qu’il a comparé à l’acte d’enfiler un wet suit à un dauphin. Même si le jeune humoriste a eu un trou de mémoire à mi-parcours, prétextant que les rires l’avaient chamboulé, il a par contre réussi à s’en sortir de manière agile et subtile, ce qui prouve qu’il a bel et bien le don de se sortir du pétrin. Ainsi, juste pour entendre son gag sur son iPhone et son étui protecteur, son statut de raté de la famille, ou ce fou qui dansait sous les projecteurs d’une station-service à 5 heures du matin, il va de soi que vous devez aller voir son stand-up et vous laisser aller au rire et à la détente.

Il est certain que son spectacle mériterait quelques petits ajustements, car les rires fusent plus par vagues qu’en continu, mais Gouache ne tombe jamais dans ce ton irrévérencieux auquel Martin Perizzolo ou Mike Ward s’attardent déjà, ce qui prouve d’emblée qu’il n’est pas nécessaire de tomber dans le sexe cru pour faire rire les gens. Alléluia!

Simon Gouache se produira les 23 et 24 juillet prochains au studio Hydro-Québec du Monument-National. Les représentations sont à 19h et le prix des billets est 17,55 $ plus les frais de service (3,50 $).

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