Land of Talk et Little Scream au Théâtre Fairmount de Montréal

En première partie, on a pu entendre Little Scream, projet de Laurel Sprengelmeyer, Américaine d’origine mais maintenant Néo-Montréalaise, qui donne dans le pop-rock indie. La chanteuse et guitariste sait bien s’entourer, les musiciens présents hier ont montré qu’ils étaient tous talentueux et le groupe montrait vraiment une belle présence sur scène.

Sprengelmeyer et ses musiciens, malgré leur penchant pour le pop-rock, se sont promenés dans divers styles musicaux, ajoutant ici et là des mélodies aux pointes country, des morceaux remplis de funk, d’autres post-punk, reflet des albums, assez différents, de la compositrice. Et, comme presque toutes les premières parties vues dernièrement, on fait la part belle aux années 80: enfin, on était dans le Mile-End après tout. La foule portait une oreille attentive et les applaudissements ont été bien nourris pour cette formation qui n’était toutefois pas l’attraction principale.

Puis, sans esclandre, Elizabeth Powell est arrivée sur scène avec toute sa grâce et sa délicatesse, baignée dans un éclairage rouge et précédant les autres musiciens. Ils nous ont fait comprendre dès le début qu’ils étaient sérieux, impliqués: ils sont vraiment de retour. La voix de Powell, rauque par moments, éthérée à d’autres, permet à la chanteuse de bien incarner les différents morceaux rock tantôt plus crus, tantôt plus langoureux.

Cette dernière possède un beau charisme sur scène; elle exulte une sorte de force tranquille, de côté sexy subtil. Elle n’a pas besoin d’en faire beaucoup pour charmer l’auditoire qui l’écoute attentivement. Sur scène, pas de flaflas et de sparages; le groupe met en avant le plus important: la musique.

Peu bavard, Land of Talk ne s’est pas privé pour offrir en rafale ses chansons, se baladant entre les morceaux de Some Are Lakes et de Cloak And Cypher, sous les réactions enthousiastes de la foule conquise. La formation présente du rock aux accents post-punk ou post-rock parfois, et aux accents plutôt shoegaze à d’autres, où les guitares restent bien présentes et qui, live, créent un effet englobant d’où émerge la mélodieuse voix de la chanteuse.

Un spectacle comme un long moment de bonheur. Mais la grande question que tous se posaient hier: le groupe allait-il jouer de nouvelles chansons? Oui! Land of Talk a offert au public tout excité par cette annonce trois nouvelles chansons, bon présage pour un album imminent. Celles-ci semblent être un peu moins axées sur les guitares, peut-être un peu plus indie pop, mais toujours dans la même veine.

Si vous avez manqué le concert, consolez-vous. On peut affirmer sans trop se tromper que Land of Talk sera de retour à Montréal dans les prochains mois. Et Little Scream également, il va de soi.