Le lancement de «Backflips» de la formation Canailles au Cabaret La Tulipe

D’entrée de jeu, les spectateurs pouvaient s’attendre à une soirée bien remplie. Au coin Papineau et Mont-Royal, une longue file d’attente s’étirait devant le Cabaret La Tulipe, à l’intérieur on se serrait les coudes autour du bar pour pouvoir circuler. Devant la scène, ça trépignait d’impatience. Finalement, sous un tonnerre d’applaudissements, le groupe s’est emparé de la scène avec «Rendez-vous galant», l’un des premiers extraits de Backflips qui était sorti plus tôt ce printemps, avec un magnifique vidéoclip créé en collaboration avec les Blood Brothers.

À ceux qui n’ont jamais vu Canailles en spectacle, c’est une expérience à vivre. L’énergie et la petite dose de folie que dégage ce groupe est inégalable. Ils l’ont prouvé encore une fois, hier, et le plaisir était palpable autant sur scène que dans la foule. Dès «Jachère», troisième morceau de la soirée, mené par Erik Evans, de petits groupes au parterre dansaient et se poussaient dans la joie et l’allégresse. Vous ne trouverez pas de mosh pit plus sympathique qu’à un de leur show!

On les associe d’ailleurs beaucoup au party, aux soirées bien arrosées et au fameux «Triangle des Bermudes» de la rue Saint-Denis. Si on s’arrête un instant et qu’on passe outre le banjo et l’accordéon, et qu’on s’attarde aux paroles, on comprend rapidement que ce qui porte le projet, ce n’est pas que la fête. C’est le party oui, mais le lendemain aussi, les bouteilles vides, le mal de tête et les questionnements qui viennent avec.

Sur Backflips, la bluesy «Plumage» l’illustre très bien. La voix un peu éraillée de Daphnée Brissette chante: «J’ai les poches pleines d’amour, pis j’en échappe de temps en temps. La nuit, ça revole partout, pis des fois, ça devient glissant. Chu pas ben bonne pour être sage, mais r’garde mon beau plumage» et on comprend bien vite que les lendemains ne sont pas toujours roses même pour ces joyeux lurons.

Sur scène, comme sur l’album, des invités passait le temps d’une pièce ou deux, notamment les Deuxluxes, Étienne Barry Anna Frances Meyers, respectivement au clavier sur la pièce titre, «Backflip» et aux prouesses vocales sur «Genoux». Le véritable clou de la soirée, «Chu Brûlé», qui mariait les voix d’Erik Evans et d’Olivier Bélisle dans une ode au choix d’alcool douteux en fin de soirée, avec en prime une explosion de confetti tout droit sorti d’une piñata géante.  

Canailles, c’est huit humains, Daphnée, Olivier, Annie, Étienne, Erik, Benjamin, Antoine et Alice, mais c’est un peu aussi une famille qui nous invitait, hier, à sa grande réunion.