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Crédit photo : David James Swanson (Site officiel: https://davidswanson.com/)
July Talk: des musiciens énergiques malgré une foule éparse
Pour débuter la soirée, la formation ontarienne July Talk est venue réchauffer la foule. Fort de trois albums, le groupe est maintenant un véritable vétéran de la scène rock canadienne, et ça, je l’ai bien senti durant leur prestation.
Les chanteurs Leah Fay et Peter Dreimanis ont une présence scénique forte, et leurs interactions ajoutent une théâtralité à leur musique. La présence de Dreimanis, en particulier, rappelle de jeunes Mick Jagger ou Iggy Pop, notamment dans sa fougue et ses mouvements.
Si July Talk a offert une excellente performance, il était dommage pour eux que la foule n’ait pas su être au rendez-vous alors que la Place Bell n’était remplie qu’à moitié lors de leur tour de chant.
Leurs chansons plus connues, dont «Beck + Call» et «Push + Pull», ont tout de même été chaudement accueillies par les quelques spectateurs présents.
Pour ma part, ils m’ont convaincu de retourner les voir lors de leur prochain spectacle! Les voir se produire devant une foule venue expressément pour eux devrait les élever à un tout autre niveau.
Jack White: à la hauteur de son talent
Après que les spectateurs manquants se soient joints au groupe, un superbe rideau bleu de style théâtre a commencé à se lever au même moment que les premières notes de «Taking Me Back», première chanson de Fear of the Dawn. Comme sur l’album, la chanson-titre et «The White Raven» ont suivi, dans l’ordre.
C’est un choix intéressant qui a permis de voir que, dès le départ, et ce, peu importe ce que White allait servir, la foule était fin prête.
Les chansons, vieilles d’une semaine, ont reçu l’approbation du public, et déjà le ton était donné. Dès lors, Jack White savait qu’il pouvait piger dans tout son catalogue et que la foule devant lui était tout ouïe.
Depuis sa tournée précédente, l’auteur-compositeur-interprète a établi une politique anti-cellulaires. Chacun doit donc se plier au règlement et placer son appareil mobile dans une pochette verrouillée lors de l’entrée dans l’enceinte, jusqu’à la fin du concert.
Est-ce que ça a un impact sur l’attention du public? C’est dur à dire, mais c’est agréable d’assister à un spectacle sans voir des bras dans les airs en train de filmer, ou simplement d’être dérangé par l’écran allumé d’un voisin qui envoie un message texte.
Plus d’artistes devraient suivre cette initiative!
Le spectre des White Stripes
Même après quatre efforts solos, il ne faut pas se leurrer, beaucoup de gens vont voir le chanteur pour entendre des chansons des White Stripes, son projet le plus célèbre. Si, au fil des ans, White a fait plus de place à sa carrière solo dans son choix de chansons, il offre toujours beaucoup de matériel de sa formation originale lors de ses prestations.
Son concert de samedi à la Place Bell n’a pas fait exception à la règle, alors que huit chansons du groupe ont fait surface. Du lot, «Dead Leaves & the Dirty Ground», jouée après le trio d’ouverture, a soulevé la foule, comme «The Hardest Button to Button». Cependant c’est «Fell in Love With a Girl», jouée en rappel, qui a failli faire exploser le plafond de l’aréna.
Outre les chansons solos ou celles des White Stripes, une reprise formidable de «Love Is Blindness» de U2 et de «Carolina Drama» des Raconteurs ont complété le tableau, en plus d’être des moments forts de la soirée.
Le cas «Seven Nation Army»
Je me dois de parler de «Seven Nation Army», la chanson la plus connue dans la discographie de White, et de loin.
Comme plusieurs, j’ai découvert les White Stripes avec cette chanson et, depuis ce temps, elle est devenue un hymne dans les stades et arénas du monde, et elle a été jouée ad nauseam sur les ondes hertziennes.
Alors que le chanteur est reconnu pour changer ses setlists de soir en soir, si nous avions bel et bien une seule certitude en entrant dans la Place Bell, c’est que la soirée allait se terminer sur ce morceau. Et personnellement, j’espérais que non.
Cependant, dès que les premières notes ont résonné dans l’aréna, la réaction de la foule entonnant immédiatement les «Oh-oh-oh-oh-oh oh» au-dessus de la ligne de guitare a prouvé que, pour le meilleur et pour le pire, il n’avait plus le choix de finir ses concerts avec cette chanson. Et il faut rendre à Jack White ce qui revient à Jack White: le fait d’avoir créé un tel hymne avec une chanson qui n’a même pas de refrain… ça relève du génie!
Au moment où j’écrivais ma critique du spectacle de Billy Talent, je terminais en disant que le rock n’ roll, malgré ce qu’on en dit, n’est peut-être pas encore sur le point de mourir. Ce spectacle de White semble confirmer cette théorie.
En fait, je crois pouvoir avancer sans me tromper qu’il ne mourra jamais tant que Jack White sera là!
Le nouvel album de Jack White, Fear of the Dawn, vient tout juste de sortir et, déjà, un second opus est prévu plus tard cette année. Entering Heaven Alive, un album plus acoustique, est prévu pour le 22 juillet prochain!
La tournée «Supply Chain Issues» de Jack White en images
Par David James Swanson
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Taking Me Back
2. Fear of the Dawn
3. The White Raven
4. Dead Leaves and the Dirty Ground
5. What's Done Is Done
6. Love Interruption
7. A Martyr for My Love for You
8. Over and Over and Over
9. The Hardest Button to Button
10. Hi-De-Ho
11. That Black Bat Licorice
12. We're Going to Be Friends
13. Love Is Selfish
14. Love Is Blindness
15. I'm Slowly Turning Into You
Rappel
16. Sixteen Saltines
17. My Doorbell
18. Fell in Love with a Girl
19. Freedom at 21
20. Carolina Drama
21. Seven Nation Army