La diversité des corps et des langages en cinédanse avec Regards Hybrides et Accès culture – Bible urbaine

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La diversité des corps et des langages en cinédanse avec Regards Hybrides et Accès culture

La diversité des corps et des langages en cinédanse avec Regards Hybrides et Accès culture

Une programmation riche en libre accès sur le web

Publié le 15 février 2021 par Mathilde Recly

Crédit photo : Voir crédit complet ci-dessous

Du 15 février au 15 mars 2021, Regards Hybrides et Accès culture proposent une programmation web haute en couleur, alternant œuvres, activités et entretiens en lien avec la cinédanse. Et peu importe votre âge, vos goûts personnels et votre degré de familiarité avec cette discipline artistique, il y a fort à parier que vous y trouverez votre compte! Afin d’en savoir plus sur le fil conducteur et les innovations de cette 5e collaboration entre les deux partenaires, nous avons échangé avec la commissaire et cofondatrice de Regards Hybrides, Priscilla Guy.

Offrir un panorama d’approches artistiques

Grâce à de nombreux courts métrages, documentaires, activités et entretiens Zoom aux thématiques variées, le programme de cinédanse, offert par Regards Hybrides et Accès culture, se veut à la fois éclectique et unificateur. En effet, ne serait-ce qu’au sein des douze courts-métrages présentés lors de cette édition, c’est la diversité qui règne: «Les films viennent du Québec, du Canada, de l’international», explique Priscilla Guy. «Certains d’entre eux ont plutôt une approche expérimentale, d’autres sont davantage mainstream, et on propose également une œuvre de cinédanse à mi-chemin entre le documentaire et la création artistique. Nous avons cherché à représenter différentes manières d’envisager la chorégraphie, la danse à travers les écrans. L’idée était vraiment d’offrir un panorama, une diversité d’approches artistiques.»

Et, outre les multiples façons d’aborder la cinédanse, c’est la variété des corps et des types de langages qui constituent le fil conducteur de la programmation. «C’est l’autre mandat qu’on s’est donné avec Accès Culture», affirme l’organisatrice. «Il va y avoir des œuvres qui se passent sur différents territoires et dans différents pays, en plus de montrer des interprètes qui sont plus jeunes, plus âgés et de différentes cultures, afin que le plus de personnes possible puissent se sentir représentées parmi les films sélectionnés.»

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La commissaire et fondatrice de Regards Hybrides, Priscilla Guy. Photo: Claude Braun.

Une belle façon de relever des défis

Sans surprise, la pandémie et le contexte sanitaire ont forcé Regards Hybrides et Accès culture à offrir une programmation 100% virtuelle. Cela change des années précédentes où la diffusion des œuvres et les entretiens proposés avec les artistes avaient lieu en personne, dans les maisons de la culture de Montréal.

Cela dit, c’est plutôt un regard positif que Priscilla Guy pose sur ces nouvelles contraintes: du fait que l’événement est webdiffusé, plus de films sont présentés, plus d’invités sont amenés à échanger lors des entretiens, et plus de maisons de la culture sont impliquées cette année – contrairement à avant, où seulement quelques-unes d’entre elles présentaient les œuvres de l’édition en cours. De plus, la commissaire et cofondatrice de Regards Hybrides ne manque pas de rappeler que le public sera certainement plus nombreux, avec davantage de spectateurs en ligne qui n’auraient pas nécessairement pu venir sur place, à Montréal, pour assister à l’événement.

Par ailleurs, cette édition a permis de rendre concret un projet de longue date, désiré à la fois par Accès culture et Regards Hybrides: la création d’une section jeunesse. Pour cela, «on a identifié certains courts-métrages qui étaient intéressants, ludiques et appropriés pour les jeunes. On a également organisé un atelier sur Zoom, à travers l’écran, avec une personne de la compagnie Créations Estelle Clareton.» À noter que, lors de cet événement, parents et enfants seront invités à explorer les pistes créatives offertes par l’écran, «à travers une danse ludique et collective».

De plus, une série d’entretiens Zoom seront présentés durant les quatre mercredis, à 19 h (les 17 et 24 février et les 3 et 10 mars), et permettront au public d’aller à la rencontre de quatre artistes interprètes, chorégraphes ou cinéastes de différents horizons.

Ainsi, Louise Lecavalier, Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo, Brice Noeser ainsi que le tandem Marlene Millar-Philip Szporer partageront leur expérience, leur rapport à la cinédanse et la façon dont le cinéma et la danse se croisent à travers leurs créations. Durant l’entretien, le public sera convié à prolonger son plaisir en visionnant un court-métrage, puis à poser ses questions lors d’une discussion animée avec les artistes.

Du voyage à la réflexion

Avec la variété des œuvres au programme, Priscilla Guy ne doute pas que chaque personne sera interpellée par l’une ou plusieurs d’entre elles, peu importe ses goûts et le fait qu’elle soit déjà familière avec la cinédanse – ou non.

Par exemple, si vous êtes plutôt d’humeur à voyager, Bhairava de Marlene Millar et Philip Szporer devrait vous plaire. «Le film a été tourné en Inde avec une grande danseuse, Shantala [Shivalingappa, NDLR], très reconnue pour ses pratiques de danse indienne. Elle nous amène dans un tout autre paysage avec des rythmes qui sont propres au Kuchipudi, une forme de danse indienne classique! Ça fait vingt ans qu’elle travaille autour de ces pratiques: c’est un film saisissant pour le rythme, la musique, les images et le rapport entre la danse et l’écran.»

Si vous avez plutôt envie de pousser plus loin votre réflexion sur des sujets de société, vous devriez trouver votre compte avec Separate Sentences, le film du trio américain Reggie Daniels, Amie Dowling et Austin Forbord. «Cette œuvre se penche sur la question carcérale aux États-Unis et les enjeux de profilage racial, l’impact intergénérationnel de l’incarcération de masse. La danse et le cinéma sont utilisés pour évoquer les défis vécus dans les corps des personnes incarcérées – ou qui ont vécu l’incarcération. On est vraiment dans le commentaire politique, tout en utilisant les disciplines artistiques que sont la poésie, la danse et l’art du cinéma», conclut avec enthousiasme notre interlocutrice.

Afin de ne rien manquer du reste de la programmation de cinédanse, présentée en partenariat avec Accès culture, rendez-vous sur la plateforme de Regards Hybrides du 15 février au 15 mars 2021. Bonnes découvertes!

Photo à la une: Images tirées des films (de gauche à droite): «Itsy bitsy» de Lisa Kusanagi et JuJu Kusanagi, «Bhairava» de Marlene Millar et Philip Szporer, «Strophe» d’Aimée Duchamp et Aladino R. Blanca et «Separate Sentences» d’Amie Dowling, Reggie Daniels et Austin Forbord.

*Cet article a été produit en collaboration avec Mandoline Hybride.

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