«J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened» au Théâtre La Chapelle – Bible urbaine

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«J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened» au Théâtre La Chapelle

«J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened» au Théâtre La Chapelle

Un combo danse et performance sans demi-mesure

Publié le 22 novembre 2016 par Cristina Birri

Crédit photo : Nans Bortuzzo

Claudia Chan Tak, Philippe Dandonneau et Sébastien Provencher s’en prennent au genre dans l’œuvre crue qu’est J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened. D’après une idée originale de Dandonneau, le trio y présente sa vision de l’objectivation de l’homme et des stéréotypes entourant la virilité qui sont transmis par les médias. Alors que le mouvement féministe bat son plein sur la sphère publique, cette pièce répond à l’actualité avec humour et poésie.

Un hommage à l’homme en quatre rounds

Les trois interprètes livrent une heure de spectacle bien remplie. Au programme, quatre rounds servent de fil narratif à l’œuvre, qui enchaîne des tableaux illustrant des situations stéréotypées autant pour les hommes que pour les femmes, en les poussant aux limites du ridicule ou de la folie, ou encore en inversant les rôles tels qu’on les connaît. Un tapis de gazon, deux courts troncs d’arbres et des bûches de bois font office de scénographie de départ, qui sera traversée par plusieurs costumes et accessoires différents.

À première vue, la pièce prend un angle plus performatif que dansé. C’est environ à la moitié de la pièce que le mouvement s’insère de plus en plus, de manière habile et cohérente. En effet, la performance et la danse s’allient harmonieusement pour servir la pièce, sans accroc dans les changements d’action.

Dans cette œuvre qui traite d’un sujet actuel mais fréquemment abordé, l’interprétation est juste et évite le cliché. Les danseurs nous font croire à leur état sans surjouer quoi que ce soit, de la scène se voulant plus touchante à celle plus absurde. La voix, utilisée avec parcimonie, est pertinente et crédible.

Dandonneau offre un beau bouquet d’idées reliées au même thème. Encore une fois, pour un sujet souvent couvert, ses propositions sont originales et offrent une certaine dose de surprise. Toutefois, elles sont peut-être trop nombreuses, faute de quoi une accumulation de tableaux nuit quelque peu au rythme de la pièce.

De nouvelles pistes de réflexion

Il faut parfois shaker son public pour transmettre un message. Voir deux hommes à moitié nus danser sans relâche sur Pretty Hurts de Beyoncé et montrer littéralement leur derrière peut à première vue sembler choquant pour certains, mais c’est justement ce qui est intéressant. On trouve la pertinence de cette danse à la fois sensuelle, sauvage et parodique lorsqu’on constate que ces deux hommes exagèrent à peine ce qui est couramment vu dans les vidéoclips, mais qui est fait par des femmes. C’est entre autres dans cette scène que réside un questionnement quant aux genres et ce qu’on permet plus à l’un qu’à l’autre comme société.

En bref

Il est rafraîchissant de voir deux hommes et une femme s’allier pour aborder la sexualité alors que le débat semble souvent divisé. J’ai rasé mes jambes six fois and no sex happened offre un regard aiguisé sur la chose avec une dose de légèreté qui se prend parfaitement bien.

L'événement en photos

Par Nans Bortuzzo

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