«J’attends tes lèvres pour chanter» de Tristan Malavoy au Cabaret du Lion d'Or – Bible urbaine

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«J’attends tes lèvres pour chanter» de Tristan Malavoy au Cabaret du Lion d’Or

«J’attends tes lèvres pour chanter» de Tristan Malavoy au Cabaret du Lion d’Or

La splendeur de la création

Publié le 27 septembre 2013 par Annabelle Moreau

Crédit photo : Kim Doré (FIL)

C’est hier soir au Lion d’Or qu’a eu lieu la seule présentation du spectacle J’attends tes lèvres pour chanter. Autour de lui, Tristan Malavoy a réuni poètes et musiciens pour une soirée toute en nuances où l’ivresse de la création a rencontré le bonheur de dire et de conter.

Cabaret littéraire, rencontre sur scène, soirée de poésie, tour de chant: J’attends tes lèvres pour chanter, c’est un peu tout ça, et pas du tout en même temps. Il n’y a vraisemblablement pas de frontières pour le poète, chanteur et directeur artistique de la soirée, Tristan Malavoy. En conviant sur scène d’autres créateurs, il a voulu s’attarder sur le chemin parfois tortueux emprunté par les paroles et la musique pour former un tout harmonieux.

Comment un poème ou un texte devient une chanson et inversement, comment un musicien travaille-t-il avec un écrivain ou un poème? Le FIL a le don de décortiquer les mécanismes inhérents à la création et d’y faire valser le spectateur jusqu’à plus soif. Sous le thème de la collaboration, Tristan Malavoy a été brillant sur le choix des invités, même si sur papier, la suture n’était pas évidente. Michel Rivard, Kim Doré, Forêt, Frédrick Gary Comeau et Franz Benjamin sur la même scène: une audace qui paie.

Plusieurs moments brillants ont illuminé la soirée qui faisait alterner performances poétiques, entretiens, lectures et chansons. La poète Kim Doré a envoûté la salle et accompagnée par le groupe Forêt, dont elle a signé les textes du premier album homonyme. C’est leur processus de création collaborative qui a été démystifié ensuite par les questions de Malavoy qui s’est fait passeur le temps de la soirée.

Et que dire des interventions de Franz Benjamin, poète brillant d’origine haïtienne et conseiller de ville de Saint-Michel? Sa voix suave, ses textes aigres-doux en hommage à son Haïti chérie et une incroyable présence sur scène ont fait de ses passages des moments magiques.

Fredric Gary Comeau que l’on a peu vu sur scène ses dernières années a aussi fait frissonner l’auditoire lorsqu’il a lu des extraits de son premier roman, Vertiges, paru cette semaine, mais plus encore lorsqu’il a chanté quelques-unes de ses chansons dont il a expliqué l’origine parfois trouble. Car avant chaque chanson, poème, il y a une histoire, des gens, des moments de joie, de peine et c’est ce J’attends tes lèvres pour chanter a tenté de capter.

C’est seulement en deuxième partie de spectacle que l’auteur-compositeur interprète Michel Rivard est intervenu, retenu sur le plateau de Tout le monde en parle pour faire la promotion de son nouvel album, Roi de rien, dont la sortie est prévue pour le 1er octobre. Le bonhomme impressionne, non seulement par son parcours, mais surtout par son plaisir d’être sur scène. C’était pour moi une première et sa générosité était hier sans borne. Nouvelles et chansons inédites, haïkus urbains, chasse-galerie réinventée: du pur plaisir.

C’est que les risques pris par Tristan Malavoy ont rayonné durant les deux heures de la présentation. Lui-même a interprété quelques-uns de ses titres, dont une chanson inédite, Coeurs migratoires, qu’il a écrite pour Catherine Durand. Non seulement pouvait-on flirter sur l’ivresse de la création, mais aussi sur l’ivresse de la scène qui a été magnifiquement enrobée des mots et de musique. Un rappel, s’il vous plaît et pas seulement un soir.

«J’attends tes lèvres pour chanter»
Dans le cadre du Festival international de la littérature

Idéation et création artistique
Tristan Malavoy

Avec Franz Benjamin, Fredric Gary Comeau, Kim Doré, Forêt (Émilie Laforest et Joseph Marchand), Tristan Malavoy et Michel Rivard

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