Flamenco Vivo présente «Lo Esencial» de Luis de la Carrasca à la Cinquième Salle

Ana Perez étant sortie et ayant laissé sa place au danseur Kuki Santiago, la foule a pu admirer la beauté dans sa complexité et dans son intégralité; après la femme, l’homme. C’est avec un humour tout en subtilité qu’il a charmé la salle, allant des simples sourires complices à pointer ses propres pieds. 

Entre plusieurs chansons plus rythmées les unes que les autres, son talent a pu être apprécié longuement, dans cette soirée déjà touchante au début qui est devenue de plus en plus intime au fil des pièces, les musiciens s’encourageant entre eux comme s’ils étaient autour d’un feu ou en famille. Cette intimité permettait une grande liberté à tous les spectateurs, puisqu’ils pouvaient applaudir sans gêne, taper des mains, des pieds ou rire, tout simplement. Le rythme était au rendez-vous, la vitesse aussi.

Avant de terminer, la troupe a présenté une chanson calme, pour changer un peu du reste de la soirée. Ils ont interprété un classique sur la diversité des cultures en Espagne. Cette pièce comportait plusieurs solos de guitare totalement magnifiques qui ont été effectués sans aucune accroche par le guitariste José Luiz Dominguez. Cette fois dans un silence parfait, l’éclairage à la fois doux et contrasté sur le guitariste, la salle a écouté. Elle a écouté profondément, elle a écouté chaque note, parce que chaque note était plus belle que la dernière.

Le spectacle s’est terminé vers 21h, après qu’on ait cru de nombreuses fois que la fin était arrivée sans que ce soit vrai. En effet, les artistes nous ont surpris en jouant tous ensemble de façon quasi-improvisée, au point même où les gens, qui s’étaient levés pour sortir de la salle, croyant la fin venue, ont fini par se rasseoir. Cela a duré une dizaine de minute jusqu’à ce que les artistes se rapprochent les uns des autres et laissent le silence gagner la partie grâce à un decrescendo de voix, de claquements de doigts et de claquette. Les lumières se sont éteintes complètement et ils sont partis.

La troupe Flamenco Vivo a séduit le public avec son authenticité et sa couleur bien à elle. C’était un bonheur immense d’être transportés ailleurs, dans un autre pays, dans une autre culture, le temps de quelques heures, sans même bouger d’un centimètre. Ils ont définitivement réussi à nous faire voyager, à nous faire sourire et enfin, à nous convaincre de les aimer profondément, si ce n’était déjà fait.

Le spectacle Lo Esencial se donne encore tous les soirs jusqu’à lundi à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Pour plus d’information ou pour vous procurer des billets, vous pouvez visiter le site web du festival au www.montrealjazzfest.com/programmation/concert.